A Bruxelles: une rénovation en toute simplicité… et en couleurs!
Quel que soit le temps dehors, cet appartement bruxellois rayonne. Les raisons: des teintes douces savamment agencées et l’envie de créer un logis des plus chaleureux.
Le jour où nous visitons l’appartement, le ciel est gris. Une épaisse couverture nuageuse a eu raison de l’éclat de Bruxelles. Lorsque nous poussons la porte du logis de Bas Moeyart toutefois, le cadre change: les couleurs chaudes de l’aménagement créent immédiatement un contraste réconfortant.
Ce matin-là, la table de salle à manger a été livrée. Il s’agit d’un modèle arrondi de Muuto, avec un plateau mat et un piètement brillant. La teinte oscille entre le prune et le marron, s’accordant avec la cheminée bordeaux. Sur la table, trône une coupe à fruits bleu vif; sur le meuble en bois foncé une série d’objets dans la même tonalité énergique.
Pour composer cette joyeuse palette, Bas a avancé avec prudence. Patiemment. «Maintenant, je cherche le bon luminaire, confie-t-il. J’imagine quelque chose de pendu assez bas, pour que la lumière soit projetée au-dessus de la table.»
Une capitale énergique
L’habitation est située sur le boulevard de Diksmuide, non loin du Petit Château, le centre d’accueil bruxellois des demandeurs d’asile. A proximité également, on retrouve le restaurant étoilé Barge, le futur centre d’art KANAL-Centre Pompidou et le quartier Dansaert.
«C’est un lieu où se côtoient les extrêmes. Le soir, les jeunes passent ici pour aller dans les bars branchés, le matin des dizaines d’hommes attendent sur les trottoirs un avenir meilleur. Ces contrastes et ce va-et-vient sont typiques de la capitale.» Lui vit dans cette ville depuis treize ans et a acheté ce bien en 2021.
«Je voulais que cela reste un appartement typiquement bruxellois, avec des espaces de vie ouverts agréables qui s’emboîtent les uns dans les autres. Dans la cuisine, je trouve cela vraiment essentiel. Je peux ainsi cuisiner au milieu de mes amis, et non dans mon coin.»
Un architecte, roi des couleurs
Bas désirait donc un intérieur dynamique et coloré… mais néanmoins tranquille. Et l’architecte d’intérieur anversois Dries Otten s’est avéré être la personne idéale pour dessiner cela.
Pour la cuisine, il a par exemple imaginé un sobre mur unitaire en bois foncé, rassemblant les armoires face à un audacieux îlot de travail émeraude.
«J’ai privilégié la fluidité de l’espace, explique Dries Otten. Le grand plan de travail arrondi en terrazzo invite à se poser pour prendre un verre. En même temps, sa courbe permet de se déplacer facilement dans la pièce. Les placards en bois sont interrompus par un mur en carrelage rayé et par l’éclat doux d’une armoire en laiton, laissé brut. Les traces de doigts s’y impriment mais ce n’est pas grave: cela donne un motif en constante évolution.»
Un coin salon rouge vif
La zone qui servait autrefois de garde-manger a été réaffectée en un coin salon confortable rouge vif, une teinte chaude qui fait partie intégrante de la palette de Dries Otten depuis de nombreuses années. «C’est l’endroit idéal pour lire le journal, se réjouit l’habitant. Ou pour contempler la mosaïque formée par tous les immeubles du quartier. J’aime voir le mouvement dans tous ces appartements.»
Dans la cuisine, une cloison bleu ciel percée de grandes fenêtres rondes en verre cathédrale attire également les regards. Bas n’était au départ pas convaincu car quand le mur d’origine a été abattu pendant les travaux, cela a libéré beaucoup de place. Mais Dries Otten l’a persuadé de l’importance d’une séparation, pour passer en douceur de l’espace de vie à la salle de bains. Cet aménagement permet également de caser des rangements supplémentaires.
Le créateur hésitait entre diverses formes de percements mais Bas a opté pour les cercles, un clin d’œil subtil à la salle de bains, qui est une pièce importante pour lui.
Une salle de bains, ambiance hammam
«Pour moi, un week-end commence dans la baignoire, s’amuse-t-il. Je prévois un éclairage tamisé et de la musique, je prépare des petits en-cas et je plonge une heure dans l’eau. C’est pourquoi j’ai privilégié une ambiance plutôt hammam.»
Notre homme ne voulait toutefois pas investir dans un bloc sauna ou un bain à jets massants hors de prix. «Le luxe réside également dans l’utilisation de couleurs et de matériaux spéciaux», dit-il. La tablette du lavabo et de la baignoire, en travertin rouge foncé, présente ainsi un motif particulier qui donne du caractère à la pièce. Les carreaux allongés en terre cuite apportent, eux, une touche méridionale que le rose tendre tempère.
Les grands miroirs élargissent visuellement l’espace et les lignes voûtées confèrent un petit côté «thermes». Une plante tropicale est même nichée dans la baignoire car Bas n’aime pas se doucher derrière un rideau ou un muret: «Je veux profiter de l’ouverture et cette plante crée naturellement une cloison.»
Un séjour aux tons nude
Dans le salon, Bas a par contre choisi le calme et l’élégance des tons nude. Son bureau est vert parce que cette couleur lui rappelle la chambre de son enfance et parce qu’elle est fraîche et stimulante. Seul le bleu foncé de la chambre à coucher fait encore douter l’occupant: il apporte une ambiance parfaite en soirée mais un peu trop tranchée en journée.
Globalement, les murs colorés ont été adoucis par des rideaux tantôt opaques en velours côtelé, tantôt légèrement translucides pour laisser transparaître l’énergie de Bruxelles.
Avec le temps, un certain nombre d’œuvres seront ajoutées aux murs, mais l’habitant n’est pas forcément pressé. Il préfère laisser les couleurs parler et rester sobre. «Quand cet endroit a été décoré, il me restait encore beaucoup de cartons remplis d’objets, avoue-t-il. Je les ai mis à la cave. S’ils ne me manquent pas d’ici un an, je m’en débarrasserai!»
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