Une ancienne ferme aménagée avec style, où les touches vintage font mouche

Un air de Provence à Kruisem, avec l’étage supplémentaire à ossature bois conçu par Katharina Smalle de Quemas. © Jan Verlinde

Dans leur restaurant étoilé, Bernard et Stephanie Dewitte accueillent leurs clients avec style. Il n’en est pas autrement chez eux, dans leur maison au sein d’une ancienne ferme, où le vintage et les pièces chinées au petit bonheur la chance forment un ensemble harmonieux.

Celles et ceux qui sont déjà allés dans l’établissement étoilé de Bernard et Benoit Dewitte auront certainement apprécié, outre le raffinement culinaire, leur chaleureux intérieur. Les deux frères semblent avoir un sens inné de la décoration. «Notre mère nous a transmis son amour de l’aménagement intérieur. C’est une collectionneuse qui est très douée pour la déco. Sa maison est un véritable cabinet de curiosités. Elle est remplie d’objets, mais chacun a sa place, précise Bernard. Avant de faire une nouvelle acquisition, je lui demande volontiers son avis.»

Des objets chinés décorent les lieux et permettent de mélanger les styles. © Jan Verlinde

Un repérage familial avant l’achat

C’est le père de Bernard qui lui a parlé de cette demeure. «Lors d’une de ses nombreuses balades à vélo dans la région, papa a remarqué le panneau «à vendre». On a appris qu’une veuve âgée y vivait et qu’elle n’utilisait qu’une partie de la maison. L’immeuble était en assez mauvais état, mais en voyant les vieilles poutres et les sols originaux, nous avons immédiatement perçu le charme des lieux», raconte-t-il. Et, bien que l’habitation se trouve dans une rue où il y a beaucoup de passage, l’atmosphère authentique et le beau jardin devant la maison bordée d’une clôture en fer forgé ont su séduire le couple. «Elle avait quelque chose de rustique, comme une fermette française, mais sur une chaussée dans les Ardennes flamandes.»

Chaque espace est utilisé

De l’extérieur, la bâtisse semble assez exiguë. Dès qu’on y pénètre, on remarque les beaux volumes et les hauts plafonds. «C’est compact, mais nous exploitons pleinement toutes les pièces, surtout depuis la naissance de nos deux filles, Clémence et Madeleine. Ici, rien n’est démesuré, il n’y a pas d’espace perdu. Après la rénovation du rez-de-chaussée, nous nous sommes attaqués à notre chambre à coucher. L’espace a doublé de volume, nous dormons sous le faîte original.

La chambre située sous le faîte bénéficie de la double hauteur de l’étage supérieur. Geraldine Van Heuverswyn, la belle-sœur de Bernard, a également collaboré à l’aménagement intérieur. © Jan Verlinde

Toujours plus de hauteur

Récemment, nous avons ajouté un volume en ossature bois conçu par Katharina Smalle, architecte chez Quemas à Bruges et une amie proche. Son mari est le designer et forgeron Thomas Serruys. Nous avons acheté une des tables extérieures qu’il a conçues pour leur fête de mariage et en avons fait une table de terrasse. Notre intérieur raconte notre histoire personnelle faite d’amitiés, de voyages et de trouvailles fortuites. Il n’y a pas forcément de design ou de concept derrière; mais il suscite de l’émotion.

Cette table a été conçue par Thomas Serruys, un designer et forgeron. © Jan Verlinde

Des pièces vintage uniques

«Les choses qui nous sont chères se marient souvent bien.» Comme les tableaux colorés de Kristof Santy, par exemple, découverts grâce à Thomas Serruys. Ou le placard vintage italien, déniché rue Haute à Bruxelles. «Ce meuble était un achat un peu trop impulsif, car il s’est avéré être trop bas pour notre maison. Alors, j’ai bricolé quelque chose avec des blocs de bois pour l’adapter à notre living, explique Bernard. J’ai une grande passion pour le vintage, surtout pour les luminaires. Les lampes d’appoint permettent de créer instantanément une certaine ambiance. Au restaurant, nous jouons aussi sur l’éclairage. Les bougies ont elles aussi toute leur importance. Pendant que les travaux de peinture étaient encore en cours, j’avais allumé des bougies pour rendre les lieux agréables.»

La chaise longue est de Serax, l’œuvre d’art People are strange de Wivina Ockier. Le câble électrique debout est une œuvre d’art surréaliste de Roeland Tweelinckx. © Jan Verlinde

L’art de recevoir

Bien que Stéphanie et Bernard travaillent quotidiennement ensemble au restaurant, elle en tant que maître d’hôtel et lui en tant que sommelier, leur maison n’est pas un lieu où l’on se terre, loin de tout contact social. Dès le début, ils ont fait de leur coquette habitation un endroit accueillant. Le couple maîtrise l’art de recevoir, y compris les amis et la famille. «Nous aimons organiser des dîners chez nous. Quelques jours à l’avance, nous parlons déjà du menu et de la présentation», avoue Stéphanie. Toute la maison se met en mode réception. La mini cuisine délabrée et les annexes ont été démolies et remplacées par une vaste cuisine ouverte avec une grande table et une spacieuse arrière-cuisine.

Bernard et Stéphanie maîtrisent l’art de recevoir. C’est pourquoi la double table de la cuisine est toujours dressée de façon originale pour leurs nombreux invités. © Jan Verlinde

«Elle est idéale pour la mise en place. Notre menuisier a réalisé la cuisine dont les portes sont en bois. Pour nous, il était essentiel d’avoir de la place pour des armoires, car nous avons énormément d’ustensiles de cuisine et d’objets de décoration. Lorsque je tombe sur de belles assiettes ou de beaux ronds de serviettes dans un magasin de seconde main ou dans une brocante, je craque. Nous aimons rapporter des objets souvenirs de nos voyages et nous leur réservons une jolie place ici. Notre collection de tire-bouchons artisanaux en est un bel exemple. En principe, un seul suffit, mais je ne peux pas m’empêcher d’en acheter encore et encore.»

Un ami menuisier a fabriqué les façades de cuisine en bois. La cuisine ouverte est aménagée de manière à être face aux invités en cuisinant. © Jan Verlinde

La maison de Bernard et Stéphanie est en évolution permanente. «Acheter un intérieur d’un bloc ne fonctionne pas pour nous. Il doit évoluer de manière organique, au fil de notre vie», pense Bernard. Régulièrement, de nouveaux objets et pièces design émergent, parfois, par le biais de la belle-sœur, Geraldine Van Heuverswyn, de Thomas Serruys ou de la mère de Bernard. Stéphanie se passionne pour la décoration intérieure. Son père, qui a une maison en France, tenait un étal de marché, mais depuis sa retraite, il vide des maisons. «Bernard et moi partageons cette passion de l’aménagement intérieur et de l’esthétique qui est très liée à notre amour de l’art de recevoir.»

Le bureau au sol original est un pêle-mêle de petites œuvres d’art et de bouteilles de vin. © Jan Verlinde

EN BREF

Bernard (40 ans) et Stéphanie Dewitte (39 ans)

Ils étaient dans la même classe à l’école hôtelière Spermalie à Bruges. Ils forment un couple depuis la cinquième année secondaire.

Après l’obtention de leur diplôme en 2005, ils ont travaillé pour Kobe Desramaults (In De Wulf) et Wout Bru (dans son restaurant en Provence).

En 2007, Bernard a ouvert, avec son frère Benoit, le restaurant Benoit & Bernard Dewitte, qui possède une étoile Michelin depuis 2012.

En 2017, les frères ont publié leur premier livre de cuisine, Sharing, à l’occasion du dixième anniversaire de leur restaurant.

benoitdewitte.be




Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content