Visite d’une maison bruxelloise classique, métamorphosée en un cocon de lumière
Grâce à une rénovation signée Catherine Arnould, cette habitation bruxelloise classique est devenue un écrin contemporain et lumineux où Caroline Fiers, la CEO d’Interieur Courtrai, vit désormais avec sa famille.
Lorsque nous rencontrons Caroline Fiers, la nouvelle CEO de la Biennale de design Interieur, elle est installée dans sa cuisine, autour d’une table Tulipe, avec son architecte d’intérieur Catherine Arnould. Une haute baie vitrée, au profil de châssis très fin, inonde la pièce de lumière et offre une vue sur le petit jardin citadin et le magnolia qui bourgeonne. Les deux femmes se connaissent depuis le temps où l’une et l’autre travaillaient dans la mode et le textile ; un autre chapitre de leur vie. Et l’on devine en les écoutant que cette maison typique avec trois pièces en enfilade, située dans un quartier aéré de la capitale, a été rénovée de concert, avec beaucoup de complicité. La conceptrice y a apporté son approche très sensible et axée sur les détails et l’artisanat, l’habitante son goût pour les beaux objets, belges bien sûr mais aussi scandinaves, son mari étant originaire du Danemark. «Quand nous avons acquis cette maison, nous avions deux envies primordiales: celle d’amener beaucoup de clarté dans l’habitation, car on en manque vraiment en Belgique. Et celle de créer une cuisine qui soit la pièce la plus importante du logement, l’endroit où nous et nos trois grands enfants pouvons nous retrouver. Ici, il y a moyen de vivre les uns avec les autres, tout en ayant notre propre espace», résume pour nous la maîtresse des lieux, adressant un sourire à la créatrice et se félicitant avec elle, une fois de plus, du choix du marbre du plan de travail – «Il est assorti au noyer des placards et vient de Cromarbo à Namur, on peut y choisir soi-même les plaques qui conviennent parfaitement. Ce sont toutes ces petites choses qui font la réussite d’un projet», précise Catherine Arnould. On retrouve d’ailleurs aussi ce type de pierre, dans d’autres tons, dans la salle de bains principale.
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© Laetizia Bazzoni
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MINIMALISME ET CONFORT
Il faut dire que pour les propriétaires, le choix des matériaux avait une importance cruciale. Ils voulaient un logis à la fois chaleureux, grâce au parquet en point de Hongrie des espaces de vie notamment, et épuré. «Nous avons longtemps hésité à garder le bois de la cage d’escalier mais il était fort sombre, se souvient Catherine Arnould. Finalement, nous avons tout peint en blanc, rampes et marches comprises, ce qui unifie l’ensemble. Nous avons aussi placé un puits de lumière pour l’amener au cœur du volume.» Tous les murs du bâtiment sont également immaculés, ce qui met vraiment en évidence les meubles – vintage ou contemporains – et œuvres du couple, notamment une étonnante création en Plexi du Belge Jean-Luc Moerman dans l’escalier – elle change véritablement de couleurs en fonction du moment de la journée et de la luminosité.
– Elle est née à Anvers et a étudié le droit à Namur et Louvain.
– Après avoir travaillé comme juriste, elle s’est lancée dans le domaine de la mode, avec le concept store Nordikk et l’agence Copenhagency, prônant les marques durables et scandinaves. C’est dans ce cadre qu’elle a rencontré Catherine Arnould.
– En 2019, elle est devenue directrice commerciale de la Biennale Interieur, à Courtrai. Mais l’édition 2020 du salon a été annulée à cause du Covid.
– Début de cette année, elle a été nommée CEO de la Biennale Interieur. Elle prépare maintenant l’édition 2022, «qui rassemblera les gens autour d’une société en transition», en octobre prochain.
interieur.be
A l’instar de cet espace de circulation complètement transformé, toute la demeure a subi un lifting profond… et indispensable. Car la maison avait été laissée dans son jus durant soixante ans et nécessitait d’être complètement repensée. «En réalité, nous habitions déjà dans cette rue, juste à côté, raconte Caroline Fiers. Je connaissais donc ce bâtiment depuis très longtemps et il m’intéressait. Durant la période de confinement, nous avons appris qu’il était en vente et nous avons beaucoup réfléchi. Etait-il intéressant de déménager d’une porte? Le vendeur désirait que son bien ne soit pas sujet à de la promotion et il cherchait donc une famille pour l’acquérir et y vivre. Nous avons franchi le pas…»
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MÉTAMORPHOSE TOTALE
Désirant garder l’âme des lieux, les nouveaux propriétaires ont tenté de conserver tout ce qui était possible malgré l’état délabré de l’immeuble. Radiateurs, cheminée ou parquet de l’étage ont ainsi été conservés. Mais pour le reste, tout a été chamboulé. De nombreuses cloisons ont été enlevées à tous les niveaux et un bureau, éclairé par une cour anglaise sous la terrasse, ainsi qu’une petite salle de sport, ont été aménagés au sous-sol pour l’époux de Caroline. Même les caves ont été dessinées et réagencées dans les moindres détails pour y cacher dans des placards et cagibis sur mesure les victuailles, le matériel d’entretien, les tuyauteries ou encore des électroménagers. «Quand on est cinq dans une famille, ça fait beaucoup de choses à ranger: des chaussures, des vestes, des sacs de sport… Chaque centimètre carré a été pensé et optimalisé pour que le tout paraisse rangé et net malgré tout», se réjouit la CEO d’Interieur.
– Elle a étudié l’art à Londres et l’architecture d’intérieur à Saint-Luc Bruxelles.
– Après deux années passées à Casablanca, elle a travaillé pour divers bureaux en tant qu’architecte d’intérieur et est devenue professeur à Saint-Luc Bruxelles.
– En 2005, elle a lancé Katarsis, une marque d’accessoires textiles et de linge de maison.
– Depuis 2010, elle a repris son activité d’architecte d’intérieur, réalisant tant des projets résidentiels que des bureaux.
catherinearnould.be
Le résultat est à la hauteur de l’énergie mise par Catherine et la famille de Caroline pour faire de ce bâtiment décati un «endroit qui apaise», comme le résume l’habitante. Même les enfants s’y sont mis pour choisir la manière dont serait aménagée leur chambre… Quant au couple, il a poussé loin la réflexion sur chaque détail. «C’était bien agréable de choisir jusqu’aux poignées de meubles, qui viennent de l’entreprise bruxelloise Vervloet, ou aux appliques, signées Jules Wabbes… Mais au fil du temps, on s’est rendu compte qu’il y avait tellement de choix à faire! On a finalement fait confiance à Catherine», avoue notre hôte… avant de nous inviter sur sa terrasse, le temps d’admirer la quiétude qui y règne, malgré l’effervescence des grandes artères de la ville, à quelques centaines de mètres de là. Un petit paradis urbain, en somme.
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