Nos favoris de l’été : l’histoire du relax Lafuma, roi de la détente

Relax Lafuma
Relax Lafuma
Nicolas Balmet
Nicolas Balmet Journaliste

Certains ne jurent que par le transat, d’autres par ce bon vieux hamac. Nous, en été, on aime se la couler douce dans un relax, avec un bon bouquin et une limonade. Entre deux gorgées, on vous raconte l’histoire de ce fauteuil iconique.

Dans la grande famille des trios qui ont marqué nos mémoires, les exemples ne manquent pas. Les férus d’Histoire citeront Les trois mousquetaires, les passionnés de contes évoqueront Les trois petits cochons, les cinéphiles parleront des Trois frères, et les mélomanes convoqueront bien sûr les 2Be3. Quant aux mordus de design et d’été, ils ne sont pas forcément au courant que l’un de leurs objets préférés a également été imaginé par un trio plein de talent, à savoir les frangins Alfred, Victor et Gabriel qui ont un jour décidé de donner leur nom de famille à la marque… Lafuma.

Merci les congés payés

On est alors à l’aube des années 30, dans la jolie Drôme française, et plus précisément dans la petite commune rurale d’Anneyron. Dans un premier temps, c’est à un type de public très « niche » que vont s’adresser les frangins, à savoir les aventuriers et les explorateurs. Leur idée : développer des sacs à dos taillés pour les longues marches, qui permettent de transporter plein de choses grâce à leurs armatures métalliques novatrices.

C’est néanmoins l’avènement des congés payés qui, instaurés en 1936, vont leur filer un sacré coup de pouce. Au cœur des Trente Glorieuses, les gens nés sous le signe de l’Hexagone se mettent à partir à gauche à droite, le temps de courts ou de longs séjours. Cerise sur le bonheur : l’automobile est en train de se démocratiser, et il devient facile de se lancer sans tracas sur les routes de France. Au point que, bientôt, la manufacture Lafuma Frères se met à imaginer des objets de toutes sortes spécialement destinés à ces nouveaux types de voyageurs. Leur cible devient très vite évidente : les flâneurs du dimanche et les… campeurs – nous y voilà déjà.

Taillés pour le coffre

Le trio n’est pas là pour jouer à la pétanque en jouant du pastis. Non, il veut très vite s’imposer sur ce marché en plein essor, avec des créations qui portent chacune leur sceau, à savoir un savant mélange de métal et de tissu. Des véritables « compagnons de vacances », comme ils les appellent. Dès les années 50, le cahier de charges est d’ailleurs limpide : chaque objet doit pouvoir rentrer dans le coffre de la fameuse Dauphine, cette berline signée Renault qui est alors en train de devenir la voiture la plus vendue de France. Qu’il s’agisse d’un simple tabouret ou d’un fauteuil de relaxation, la taille est primordiale. Il va sans dire que le format « pliable » fait très vite l’unanimité auprès des constructeurs comme des consommateurs – la galaxie des breaks et autres SUV est encore lointaine, très lointaine.

Et Miss France passa par-là

Le crédo des frérots ? Tout doit être facile à démonter ou à réparer. Il faut aussi du pratique, de l’empilable, du confort et du… style. Des qualités qui sont visibles dès 1956, année de la création de la marque Chantazur, dont le slogan « le mobilier du 7e jour ! » fait directement référence au bienfaisant dimanche offert aux travailleurs. Pour en assurer la publicité, c’est une certaine Miss France qui accepte de prêter son image aux affiches de Lafuma, assurant fièrement que ces fauteuils-là sont idéaux pour la plage comme pour le jardin, et pour le camping comme pour le pique-nique. Une miss… franche, cela va sans dire.

Un peu de lecture, puis une sieste!

Le coup de génie définitif des frangins ? La création du Relax Zéro Gravité en l’an de grâce 1961. Son atout maître : la possibilité de régler le fauteuil sur différentes positions, permettant à son utilisateur de passer aisément de la position assise à la position semi-couchée. Traduction, mesdames et messieurs : après avoir lu votre magazine ou fini votre grenadine, offrez-vous donc une petite sieste bien méritée. Inutile de préciser que l’objet va instantanément, ou presque, s’imposer comme le chouchou des Français. Chaque année, pas moins de 300 000 fauteuils sortent de l’usine d’Anneyron… en différents coloris, s’il vous plaît.

La suite de l’histoire s’écrira à coups d’innovations et d’évolutions stylistiques souvent bien senties. On rendra le Relax plus résistant (aux intempéries comme aux UV), encore plus confortable et toujours plus élégant. Aujourd’hui, alors qu’il reste entièrement fabriqué en France, il se vante même d’être éco-conçu. Autant dire qu’il vit avec son temps et qu’il n’a pas fini de séduire les adeptes de la détente en plein air du monde entier. Apparemment, les trois frères viennent même de concevoir un modèle qui parle : en tous cas, à l’heure précise d’écrire ces lignes, on entend une petite voix qui nous dit « Allez, viens donc te reposer, tu as fini d’écrire ton article, il est temps de venir t’asseoir… »

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