TEFAF
Nos coups de coeur de la TEFAF 2023 DR

Voici les oeuvres à ne (surtout) pas manquer à la TEFAF

Kathleen Wuyard-Jadot
Kathleen Wuyard-Jadot Journaliste

Jusqu’au 19 mars prochain, Maastricht vibre à nouveau au rythme de la TEFAF, qui réunit la crème de la crème de la scène artistique internationale. L’occasion d’admirer d’incroyablement près des oeuvres qui ne dépareraient pas dans un musée.

Calder, Chagall, Christo, Miró, Rembrandt, Sottsas… La liste des oeuvres réunies sous le même toit à l’occasion de la TEFAF a de quoi donner le tournis aux amateurs d’art. Qui peuvent non seulement admirer ici un panorama qui va de l’Antiquité à l’époque contemporaine, mais aussi jouir d’une incroyable proximité avec les oeuvres exposées, qui se découvrent de manière bien plus intime que dans un musée. Et si, pour se les offrir, il s’agit parfois d’avoir un budget qui ne tient pas compte de la multiplication des zéros, rêver reste gratuit. Visite guidée des 12 oeuvres qui nous ont fait la plus porte impression lors de notre passage à la TEFAF.

Ufo Voll! (2020) par Jonathan Meese, présenté par Tim Van Laere

Le stand de notre compatriote anversois ravira les fans d’art contemporain, qui ne manqueront pas d’admirer le mur entier dédié aux créations de Rinus Van de Velde, qui a troqué pour l’occasion son monochrome de prédilection au profit de couleurs bienvenues. Lesquelles offrent un contraste des plus esthétiques avec le rouge vif de cette oeuvre monumentale de Jonathan Meese.

Figurine d’une divinité Baphuon, présentée par Axel Vervoordt

Autre fierté nationale, Axel Vervoordt, qui expose à la TEFAF une sélection à l’élégance éclectique, à la fois interpellante et délicate, les piliers de son esthétique et les clés de son succès, l’Anversois ayant notamment eu les faveurs de Kim Kardashian et Kanye West au moment de décorer leur manoir monacal. Cette figurine originaire du Cambodge date du 11e siècle et invite à laisser son imagination reconstruire les parties manquantes.

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Joséphine Baker par Jean-Gabriel Domergues, présentée par Berko Fine Paintings

Qu’elle est solaire, la Joséphine Baker immortalisée dans le plus simple appareil par le peintre français Jean-Gabriel Domergues! Au détour d’un couloir à la moquette feutrée, avec le bruissement des chuchotis des collectionneurs en fond sonore, elle se dévoile, libre et joyeuse, et dynamise la visite de cette foire qui recèle décidément plus d’une surprise.

Bacchanale ou La Statue (1967) par Paul Delvaux, présentée par David Levy

On reste dans la fierté nationale avec ce tableau emblématique de Delvaux, décrit par son galeriste comme étant « une oeuvre absorbante et poétique qui résume parfaitement la vision artistique unique de Paul Delvaux, doué comme pas deux pour créer un monde fantasmagorique à la fois intensément familier et entièrement surréaliste ».

Homage to the Square : Secco (1969) par Josef Albers, présentée par David Levy

Et tant qu’on explore le stand de la galerie bruxelloise à la TEFAF, on en profite pour admirer les riches teintes jaunes et orangées de ce tableau de Josef Albers où l’application de la couleur questionne les mécanismes du système optique, donnant l’impression que les carrés sont en mouvement permanent. Un tableau hypnotique à la composition incandescente typique de la période la plus célèbre de
l’artiste, où il conçoit sa série « Homage to the Square ».

Holding the Skeleton (2008) par Marina Abramović, présentée par Sean Kelly

Est-ce une photographie, une peinture, voire même, un hologramme? Symbolique de l’oeuvre de Marina Abramović, cette oeuvre trouble et interroge, tout en renvoyant aux curieux des fragments de leur reflet, comme pour mieux encourager la réflexion.

Marc Chagall (1979) présenté par la Galerie Boulakia

Au détour d’une allée, l’oeil est soudain attiré par les couleurs et compositions typiques de Chagall, dont plusieurs des oeuvres sont exposées à la TEFAF par la Galerie Boulakia. L’occasion de les admirer de plus près, voire même, de plus près que jamais, puisqu’ici la curiosité n’est pas entravée par les marquages et autres cordes qui délimitent d’ordinaire la distance de sécurité à respecter dans les musées. Une opportunité unique qu’on ne boude pas, prenant le temps d’admirer chaque détail.

Masque de femme coiffée à las mode de 1880 (1910-1926) par Auguste Rodin, présenté par Willoughby Gerrish

Sorti pour l’occasion de la collection privée britannique à laquelle il appartient, ce masque qui tient plus du buste invite à la rêverie: pourquoi cette moue boudeuse? Qui est-elle? À quoi pense-t-elle? On laisse son esprit vagabonder, on se surprend à penser à Camille Claudel et on se jure de regarder (à nouveau) le film en quittant la foire.

Skull (1976-1977) par Andy Warhol, présentée par Van de Weghe

Peinte au crépuscule de son oeuvre, après son expérience de mort imminente, cette tête de mort ne fait pas simplement écho à l’expérience personnelle de Warhol mais s’inscrit aussi dans sa quête maladive de la postérité, l’utilisation de ce motif représenté des maîtres anciens aux artistes contemporains étant une manière supplémentaire pour lui d’affirmer sa place dans le canon de l’histoire de l’art. C’est du moins ce qu’assure la galerie Van de Weghe, qui offre une opportunité unique aux fans de pop art d’admirer de (très) près le travail d’un de ses artistes les plus emblématiques.

Cariatide rouge sur fond noir (1913-1914) par Amedeo Modigliani, présenté par David Tunick, Inc.

Entré dans l’imaginaire collectif en tant que sculpteur, Modigliani est pourtant aussi l’auteur d’un corpus de dessins pensés comme autant d’expérimentations formelles ainsi qu’une galerie immortalisant son cercle d’amis. Avec ses couleurs contrastées et son sujet dont on ne sait pas bien s’il s’agit d’un humain ou d’un serpent, cette Cariatide pique la curiosité et invite à se replonger dans l’oeuvre de l’artiste.

Moins connus sous nos latitudes, les artistes coréens se distinguent notamment par leur travail d’un type de papier caractéristique de leur pays natal, qui se transforme sous les mains habiles de Young-Woo Kwon en un délicat hybride de sculpture et de peinture. L’oeuvre, monumentale, attire le regard et invite à découvrir le reste des artistes rassemblés à la TEFAF par Tina Kim, qui a reconstitué pour l’occasion un simulacre de sa galerie pointue, où l’on se familiarise avec le travail d’artistes plus confidentiels.

Blancs (1973) par Simon Hantai, présenté par la Galerie Berès

Entré dans la légende tant pour son oeuvre que pour sa vie éclectiques, l’artiste français d’origine hongroise, qui a longtemps disparu de la vie publique alors qu’il était au sommet de sa gloire, rappelle avec Blancs sa maîtrise du pliage, élevé par ses soins au rang d’art. Onirique et colorée, l’oeuvre n’en finit pas de se laisser contempler.

D’autant que comme tous les artefacts rassemblés le temps de cette foire d’exception, le tableau est à vendre, ce qui ne veut pas dire pour autant qu’il est accessible, mais l’éventualité de pouvoir quitter la foire l’une ou l’autre oeuvre sous le bras ajoute au frisson de leur admiration. Envie d’en juger par vous-même? Rendez-vous jusqu’au 19 mars au MECC de Maastricht, informations pratiques et tickets disponibles sur le site de la TEFAF.

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