Treize marques belges qui illuminent votre intérieur
La Belgique regorge de talents aux idées lumineuses. Coup de projecteur sur treize marques à la pointe de ce qui se fait de mieux pour illuminer votre intérieur.
Studio Elémentaires
Issus des arts de la scène – elle est scénographe et lui concepteur lumière –, Apolline Couverchel et Gauthier Haziza s’amusent à capter la théâtralité des environnements urbains pour la traduire en « objets sensibles ».
Dans l’atelier où ils fabriquent et assemblent pratiquement tout de leurs mains, les souvenirs d’enseignes de barbier vues à Shangaï ou de ventilateurs croisés à Las Vegas se muent en luminaires joyeusement sculpturaux et narratifs.
Conservant toujours un lien avec le théâtre ou l’art contemporain, leur design se décline en séries limitées et en créations originales pour des intérieurs privés, restaurants, hôtels ou autres lieux d’art. Pour ces deux Français débarqués à Bruxelles, « la Belgique correspondait bien à notre esprit de transversalité. »
DIM Atelier
Il y a un grain de folie dans ces pièces tantôt brutes, tantôt minimalistes. Autodidacte dans le travail des métaux comme dans la conception de luminaires, Vladimir Slavov est guidé par la fascination et sa joie d’expérimenter.
Après avoir étudié la scénographie en Bulgarie, Vladimir Slavov est passé par les Pays-Bas et Anvers. DIM Atelier est connu pour ses sculptures lumineuses, souvent en bronze ou laiton, des pièces expressives et sur mesure, appréciées par les restaurants étoilés (The Jane, Mirazur…), les créateurs (Dries Van Noten) et les galeries de design.
S’il collabore souvent avec des artisans diplômés, Vladimir Slavov tire profit des possibilités et résultats inattendus permis par sa propre «non-formation». Répondant aux attentes de ses clients comme aux espaces où il intervient, ses œuvres jouent un rôle aussi architectural qu’artistique.
Lire aussi : VRAI/FAUX | Quelle est la véritable influence de la lumière dans notre vie quotidienne
Koen Van Guijze
Avant de devenir «jeune designer» en 2016, Koen Van Guijze avait déjà 25 ans d’expérience du secteur des luminaires. Avoir vendu et installé des dizaines de marques lui a conféré une culture rare, dont il use aujourd’hui avec précision et humour. Au dernier salon Collectible, il a présenté des lampes figurant, l’une, un sexe masculin vêtu d’un préservatif, et l’autre, une paire de seins robuste.
«On reste Belge», plaide-t-il en défense de son impertinence. Plus sobre et minimaliste, sa collection en acier Sofisticato est devenue un succès de la marque Serax. Inspiré par ses voyages, son quotidien ou les mouvements du design (sa suspension colorée Y signe un clin d’œil à Memphis), il collabore avec des artisans locaux pour donner toutes sortes de formes à sa fougue créative.
Hind Rabii
En vingt-cinq ans d’existence, la marque de Hind Rabii a su convaincre par-delà les océans et ses luminaires élégants, au croisement des influences scandinaves et méditerranéennes, sont distribués sur presque tous les continents.
Tout en continuant à collaborer avec des artisans italiens (verre de Murano, céramiques de Vénétie…) et parfois des designers extérieurs, l’entreprise verviétoise opère, avec ses nouveaux designs, un recentrement de sa production vers un réseau de sous-traitants ultralocal.
Assemblage, recherche et développement demeurent réalisés en interne. La nouvelle collection Segno sera présentée au salon Euroluce de Milan. Jouant sur la mise en avant des matériaux et un parti pris décoratif, cette série outdoor marque un tournant dans la continuité.
Pauline + Luis
Anciens de Saint-Luc Tournai et de La Cambre, Pauline Capdo et Luis Bellenger travaillent ensemble depuis leur rencontre. Si ces deux designers industriels conçoivent aussi du mobilier et des accessoires, leur marque de fabrique demeure leurs luminaires aux lignes claires. Au catalogue de divers éditeurs (Serax, Matière Grise, Hartô…), le duo propose aussi des objets autoproduits.
Souvent inspirés par des détails architecturaux ou stylistiques traditionnels aisément reconnaissables (volets vénitiens, guirlandes de guinguette, chandelles, écrans de cinéma ou encore des vêtements à corolle…), les lampes de Pauline+Luis en constituent des doubles épurés et oniriques. D’une grande finesse formelle et technique, leur design s’efface pour donner l’impression d’un dessin qui prend vie.
Lire aussi : Lampes fétiches: ces experts de la lumière nous parlent de leur objet préféré
Gobolights, Nicolas Brevers
Chimiste de formation, Nicolas Brevers est devenu un alchimiste. Formules mathématiques, figures et opérations géométriques, structures moléculaires ou lois de la gravité deviennent pour lui matière à composer sa propre musique lumineuse et spatiale.
Autodidacte, cet artisan/designer a élaboré au fil du temps un catalogue attachant, riche en modèles tour à tour ludiques et classieux, évoquant l’art cinétique et autres mobiles de Calder, mais dans une veine très personnelle.
A partir d’une gamme de composants développés par ses soins – où l’on retrouve pas mal de laiton et des opalines soufflées –, le créateur réalise aussi des luminaires et installations lumineuses sur mesure pour des architectes et des particuliers.
Kapsul
La céramiste Valérie Maenhout (Val Pottery) et la décoratrice textile Rebecca Van Loocke (Rebo) sont amies. Un soir, autour d’un verre, elles ont imaginé une collaboration à la croisée de leurs deux univers. De cette idée est née une collection de lampes joyeusement colorées composées d’un socle en céramique auquel répond un large abat-jour.
Les céramiques très colorées que Valérie réalise dans son atelier au Portugal répondent à l’approche sobre du textile développée par Rebecca dans son studio près de Waregem.
Fersasos
Pauline Vercammen, diplômée de la Luca Art School à Gand (2016), crée des lampes depuis 2020 avec une petite équipe. Sa marque a été lancée début 2022. Ses luminaires dégagent une impression de luxe sans frivolité. Feuilles d’or et coatings dorés sont là pour les halos uniques qu’ils permettent.
Grâce à leurs formes simples, inspirées de la nature, ces luminaires aux matériaux nobles trouvent leur place en toute harmonie. Cohérent esthétiquement, le catalogue de Fersasos dévoile aussi des surprises techniques, telle cette lampe coquillage dont l’intensité varie selon son ouverture.
Si la marque entend à terme proposer aussi du mobilier, le luminaire lui apparaît pour l’instant comme un champ de créativité suffisamment riche et ouvert.
Monsieur Tricot
Ilia Sigi Eckardt a littéralement grandi dans le tricot. Sa mère, Hilde Frunt, qui travaillait pour les plus grands noms de la mode anversoise, lui a inoculé le virus. En puisant dans une riche histoire familiale qu’il prend plaisir à raconter, Ilia Sigi Eckardt a créé un design hybride où l’artisanat textile profite au luminaire (textures et formes intéressantes, jeux d’ombres hypnotiques…) et où le luminaire vient souligner à son tour la subtilité et la technicité du tricot.
Ses lampes d’extérieur sont tricotées et crochetées à la main: des tricots en polyester, réalisés dans l’atelier maison, enrobent des sphères en polycarbonate. Développée et fabriquée en interne, la collection est désormais distribuée par le fabricant de mobilier d’extérieur Tribù.
Les acteurs historiques
Depuis 1980, Modular a accompagné l’évolution technologique du secteur jusqu’à embrasser un fort engagement pour la durabilité. C’est une référence en luminaires architecturaux pour le logement, l’horeca ou le retail.
Wever & Ducré tisse aussi depuis les années 80 un catalogue impressionnant d’armatures architecturales et luxueuses. On notera leur édition de lampes de Jules Wabbes, classiques du design belge.
Née en 1989, Delta Lights, du designer Paul Ameloot, est présente dans 120 pays, avec un catalogue diversifié mêlant profilés, modèles sur rails, spots, suspensions et modèles d’extérieur.
Pop, rétro et abordable, Zangra est une autre référence fondée en 2008 par l’architecte Eve Van Dyck et le designer Thierry Donnay. Liée à un réseau de fabricants européens et fonctionnant sur un mode webshop, la marque est également distributeur.
Lire aussi : Quand les luminaires se la jouent oversize
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici