ZONE+ WEEKEND Confidences de deux designers qui vivent la crise sanitaire loin de chez eux
L’un a quitté la Belgique pour d’autres horizons, l’autre y a posé ses valises il y a plus de vingt ans.
1. Pieter Maes
Le Belge vit et travaille depuis deux ans à Paris et crée du design sculptural qui associe des techniques rationnelles et des formes et matériaux intuitifs.
« Je me suis toujours senti proche de Paris, raconte l’Anversois. J’ai commencé en 2016 avec une série de meubles pour l’Hôtel National des Arts et Métiers, et en 2018 je m’y suis installé pour de bon. Je ne tenais pas particulièrement à quitter la Belgique mais c’était une chance que je devais saisir. Là-bas, je suis davantage mis au défi et stimulé, et je sens que je peux évoluer à différents niveaux. La capitale française respire la créativité, et le respect pour les arts et la culture se trouve dans son ADN. » Tandis que nous découvrions le télétravail, pour Pieter Maes, qui conçoit ses pièces en plâtre, c’est quelque chose de très naturel. « En design, on n’a pas toujours forcément la possibilité de rencontrer ses clients ou ses partenaires en personne. Je préfère collaborer avec des experts qui, grâce à leur savoir-faire, font la part belle à la tradition. Mais ce n’est pas une option pour l’instant, donc je me concentre sur tout ce sur quoi je peux avoir le contrôle. »
2. Noro Khachatryan
Le créateur belgo-arménien vit à Bruxelles depuis vingt-et-un ans. Il conçoit des objets, installations et intérieurs dans lesquels la forme, la fonctionnalité et les influences architecturales se rassemblent.
« Il y a vingt-et-un ans, j’arrivais dans un nouveau pays. J’avais 17 ans, ce n’est ni trop jeune ni trop vieux: les fondations sont en Arménie mais l’édification s’est faite en Belgique, sourit le créateur, qui a étudié à Sint-Lukas à Bruxelles. Je suis retourné en Arménie pour la première fois l’an dernier. C’était un peu comme une vieille relation: l’influence sur ma vie est indéniable, mais ne pas avoir de contact pendant un moment était bénéfique. Je pouvais donner des travaux pratiques à Yerevan, une bien belle façon de redécouvrir le pays. « En septembre prochain, Noro Khachatryan déménagera vers un nouveau studio à Molenbeek. « C’est difficile de dire si mon travail est typiquement belge. J’ai construit ma carrière ici mais mes créations seraient-elles différentes si j’habitais ailleurs? C’est surtout ma personnalité qui se reflète dans mes réalisations, plus que l’endroit où elles ont été imaginées. »
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