«Toi, t’as pas des seins, mais t’as des nénés parce qu’ils pendent!» Cette remarque, Agnès Jaoui se l’est prise en pleine face alors qu’elle était en primaire. S’en est suivie une comparaison cocasse des tétons naissants dans les toilettes de l’école. C’est ce que raconte l’actrice française, que nous avons rencontrée pour ce numéro, dans son récent roman (autobio)graphique, La taille de nos seins (Grasset).
«Ces deux petites boules solides qui poussaient sur mon torse, telles deux cornes naissantes de bébé veau, ne me provoquaient aucune joie, plutôt de l’effroi. Et l’impression que tout le monde ne regardait que ça, d’ailleurs certains hommes ne regardaient que ça…», écrit-elle. Et le constat ne s’arrête pas à cette anecdote exhumée de la cour de récré d’une célébrité. Car force est de constater que le sujet reste délicat.
aSelon une enquête d’Ivox et Pink Ribbon, l’organisme qui combat le cancer du sein, sortie en 2022, 1 femme sur 3 avoue avoir parfois honte de sa poitrine. Et 6 sondées sur 10 ne parlent jamais de cette partie de leur corps. Entre le malaise des jeunes qui, à la puberté, découvrent souvent seules les contraintes dues à ces nouvelles formes, la gêne de leurs aînées ménopausées qui voient la gravité dicter sa loi, ou le désespoir de celles qui vivent dans leur chair les affres d’un cancer qui touche 1 fille sur 9… Il y a de quoi se demander pourquoi on n’en parle pas plus. Et mieux. En ce début d’Octobre rose, on espère que les langues se délieront. Après tout, on vit toutes la même chose.
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