Il était une fois il y a très longtemps, dans un pays imaginaire, une petite fille qui n’aimait pas Noël. Ni les «fêtes de fin d’année» ni tout ce que cela charriait. Elle abhorrait ces journées de shopping où la fièvre acheteuse s’empare des foules. Elle méprisait ces injonctions de saison qui «invitent» à porter des pulls avec des petits rennes, tous plus laids les uns que les autres, dans des matières crapuleuses qui puent le pétrole et électrocutent vos cheveux quand vous les retirez. Elle se révoltait contre l’abattage de masse des sapins, des homards et des oies pour leur foie.
Et plus les ravis de la crèche en rajoutaient, plus elle était contre, plus elle se sentait seule, plus elle se glissait dans la peau de la petite fille aux allumettes – elle aimait le drama –, plus elle s’interdisait la moindre petite étincelle de joie, de paix sur la terre et d’anges dans nos campagnes. Bref, elle détestait tout en bloc, elle tenait à le dire, le hurler, l’écrire en majuscules pour souligner son état d’exécration ultime, tout ça lui foutait les boules.
Mais si elle haïssait viscéralement cette période, c’est surtout parce que c’était le prototype même de ces temps bousculés où l’on ne sait plus où donner de la tête, où l’on tente de clore ce qui doit l’être tout en préparant le futur – comme si cela pouvait se préparer alors que la vie est si fragile, que les canons tonnent, que les bombes explosent, que les dictateurs ricanent, que les adultes s’insultent, voire pire, et que les enfants pleurent, s’ils ne meurent pas de faim.
Mais un jour, la fée sa marraine prit le taureau par les cornes, cela ne pouvait plus durer, elle vola à sa rescousse. Comme elle avait le sens du bricolage, elle n’eut pas besoin de sa baguette magique, elle lui fabriqua avec amour un petit livre d’échéances. On aurait dit un almanach mais en 3D, en coffret, avec 24 petites cases bien scellées qu’il fallait ouvrir une à une, chaque jour, en un lent et patient compte à rebours.
La fillette qui n’aimait pas Noël se plia au rituel, il y avait là quelque chose de solennel. Elle s’attela à la tâche, intriguée, répéta le geste chaque matin. Quelle ne fut pas sa surprise de trouver une surprise dans chacune des cases. Mais la plus grande de toutes, ce fut ce petit miracle qui la vit soudain plus sereine. L’intranquillité avait quitté la petiote. Elle était soudain rassurée par ce final countdown ludique qui avait calmé ses peurs et édulcoré son stress – la fée sa marraine était un peu psychologue, elle savait que mettre un peu d’ordre dans le chaos apaise. Et qu’alors seulement, on peut se prêter au jeu, joyeusement.
Dans un grand élan de bonté et d’un coup de baguette magique, la même fée a transformé ce numéro «Party» en vrai-faux calendrier de l’Avent pour vous amener gaiement, mais sûrement, jusqu’au jour J.
A lire aussi:
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici