En images: Un intérieur vintage et coloré à Saint-Gilles
C’est en face de la magnifique maison communale de Saint-Gilles qu’habitent Aurélie, Thomas et leur fils, Achille. Ils ont jeté leur dévolu, il y a cinq ans, sur ce bel appartement de style beaux-arts, qu’ils ont aménagé dans un esprit rétro et un brin décalé.
Une grande mixité culturelle, un côté arty et une atmosphère digne d’un petit village : Aurélie Coene et Thomas Van Den Driessche, qui forment le tandem créatif de l’agence de communication Studio Fiftyfifty, ne tarissent pas d’éloges quand ils parlent de leur commune, Saint-Gilles, en Région bruxelloise. » Il existe ici une véritable ambiance de quartier. C’est très agréable à vivre au quotidien, note Aurélie. Un petit marché s’installe tous les lundis sur la place Maurice Van Meenen et celui-ci se prolonge en soirée avec des food trucks. Un concept dont nous sommes fans ! »
Avant de faire l’acquisition de ce logement, au premier étage du bâtiment, le couple a vécu non loin de là, dans un immeuble des années 30. » Lorsqu’on s’est mis en quête d’un nouveau lieu de vie, on était plutôt branchés Art déco. Mais on a eu un vrai coup de coeur dès la première visite pour ce bien de style beaux-arts, une architecture que l’on voit généralement plutôt à Paris qu’à Bruxelles « , se souvient Thomas. Les majestueux vitraux colorés d’époque, la hauteur des plafonds, les moulures, ainsi que le hall monumental et le magnifique ascenseur du building, construit en 1913 par Léon Janlet, y sont certainement pour quelque chose…
Manier la palette
Si de lourds travaux de rénovation n’ont pas été nécessaires et que le plan est resté identique, les propriétaires ont toutefois rafraîchi leur habitation et lui ont offert ce supplément d’âme et cette touche de fantaisie qui lui faisaient défaut. » Mes études en communication graphique à La Cambre m’ont permis d’affiner mon goût des belles choses tandis que mon compagnon a été influencé par ses parents, tous deux historiens de l’art, souligne Aurélie. Cela joue sûrement un rôle dans l’importance que nous accordons à la déco et aux tendances. » Les teintes des murs n’ont ainsi pas été choisies au hasard mais sont guidées par certains détails préexistants tels que les vitraux. » Oser la couleur nous paraissait primordial, que ce soit en total look ou en associant plusieurs tonalités. C’est tout de même plus chaleureux qu’un intérieur entièrement blanc « , ajoute Thomas.
Avec sa table et ses chaises en Formica bleu-vert, sa poubelle jaune flash et sa vaisselle multicolore, la cuisine ne déroge pas à la règle. Ses meubles, un modèle basique du géant suédois, ont eux aussi bénéficié d’un bon coup de pinceau. » Il a suffi de les repeindre en bleu clair et de les équiper de nouvelles poignées fifties pour donner à la pièce un tout autre air, plus conforme à celui que nous aimons « , se réjouissent les habitants.
Prendre son temps
Avant d’aménager, le duo a pris le temps de vivre sur place quelques mois pour mieux apprivoiser le lieu. » Imaginer l’ensemble de sa déco à l’avance est souvent contre-productif. Rien de tel qu’habiter dans ses murs pour prendre conscience de l’espace et effectuer des choix judicieux. A moins de vouloir une maison sans âme, mieux vaut éviter de tomber dans le piège d’acheter tout en même temps et au même endroit « , estime le Bruxellois. L’acquisition du mobilier et des objets s’est ainsi étalée sur plusieurs mois. Le duo a privilégié les brocantes et la vente en ligne de seconde main, qui lui ont permis de chiner de vrais trésors à des prix défiant toute concurrence. » On a par ailleurs déniché pas mal d’articles dans une petite boutique du centre de Bruxelles, Brocéliande, qui a malheureusement fermé ses portes depuis lors. Cet ancien antiquaire était spécialisé dans les meubles vintage – non signés de grands noms – à des prix abordables. Chaque jeudi, il réalisait une mise en scène dans son établissement et vendait 90 % de ce qu’il proposait dans les 48 heures « , se souvient la jeune femme.
« Oser la couleur nous paraîssait primordial, que ce soit en ttoal look ou en associant plusieurs tonalités. »
Et de pointer encore Little Vintage Lovers (www.littlevintagelovers.be), où elle a trouvé de nombreux jouets datant des années 70 pour son fils. La chambre d’Achille, très lumineuse, bénéficie de quelques beaux meubles, à l’instar de l’enfilade qu’Aurélie affectionne tout particulièrement. Les étagères de style fifties de la marque String ainsi que la jolie armoire de cuisine provenant de chez Brocéliande et relookée avec goût, figurent également parmi les éléments-phares.
Chiner malin
Le salon illustre quant à lui parfaitement l’esprit décalé de cet aménagement, mais aussi le sens des affaires de ses concepteurs… Aurélie et Thomas se félicitent notamment de l’acquisition sur un site de seconde main de l’imposant trophée de cerf surplombant la cheminée noire. » La chasse est loin d’être une passion pour nous mais l’âtre méritait d’être mis en valeur. Lorsqu’on est tombé sur ce trophée vendu pour une centaine d’euros à peine, on n’a pas hésité un instant « , raconte la propriétaire. Le portrait du roi Baudouin, disposé au-dessus du buffet de récup’, a lui été chiné sur une brocante bruxelloise. » Pour l’obtenir à petit prix, nous avons, à la demande du vendeur, chanté à tue-tête notre hymne national pour lui démontrer notre attachement à la Belgique. Depuis qu’il a trouvé sa place chez nous, il fait souvent l’objet de commentaires amusés « , reconnaît Thomas.
La platine à vinyles disposée sur l’étagère String appartenait, elle, au père d’Aurélie et les éclairages noirs, dans l’esprit de ceux du designer Serge Mouille, ont été achetés sur RetroFurnish.com. Quant aux deux fauteuils de style scandinave entourant la table basse, ils proviennent également d’un site de seconde main, leurs coussins en Skaï blanc d’origine ayant été remplacés par de la flanelle grise. » Dépenser des fortunes pour un intérieur esthétique et original n’est pas un passage obligé. Il suffit parfois de quelques bonnes idées et d’un peu de patience pour tomber sur des perles rares « , estime le duo qui reconnaît toutefois avoir craqué pour quelques accessoires plus coûteux comme les appliques dorées du designer belge Jules Wabbes, qui se marient à merveille avec le papier peint David Hicks dans le hall d’entrée.
Combiner les fonctions
Lorsque les deux créatifs ont fait l’acquisition de cet appartement, il était indispensable à leurs yeux que celui-ci puisse accueillir les bureaux de leur agence de communication. » Si certains ressentent le besoin d’avoir une rupture nette entre sphères privée et professionnelle, ce n’est pas notre cas. Nous sommes tous les deux très épanouis dans nos jobs respectifs de graphiste et de photographe et nous considérons le fait de travailler chez nous comme un plaisir « , souligne la Bruxelloise. Situé côté rue, avec vue sur la maison communale, leur espace pro est également décoré dans les règles de l’art, même si l’aspect pratique y a naturellement pris le dessus. L’unique bémol selon les occupants ? L’absence de jardin. » Mais nous disposons tout de même d’une petite terrasse et nous avons surtout la chance de vivre à côté d’un parc splendide « , concluent-ils.
Par Géraldine Dardenne.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici