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Ce qui nous attend dans le futur, selon la logique de l’évolution, c’est un système économique mondial basé sur la gratuité. Passer de l’économie d’argent à l’économie de gratuité, comme on est passé auparavant de l’économie de troc à l’économie d’argent.

Je précise (même si c’est fictif : on a toujours besoin d’un argument d’autorité pour protéger les idées subversives) que c’est un grand économiste turc, candidat au Nobel l’année passée, qui me parlait de cela, un tantinet (complètement) imbibé, il est vrai, et à 3 heures du matin, au bar de l’hôtel, avant de regagner nos chambres. Ce pseudo grand Turc, qui à 4h21 du mat’ m’autorisa à le titrer devin des Dardanelles et oracle du Bosphore, me tenait ce langage, si utile pour voir très loin en temps de crise :  » Le passage du troc à l’argent fut d’obéir à une pulsion plus profonde, à un instinct plus essentiellement humain : celui de la confiance. Le troc, c’était du sûr, du solide ; l’argent, c’était abstrait, douteux, c’était un pari sur la durabilité, la stabilité, la parole tenue. L’argent avait, a priori, tout contre lui. Et pourtant, le système a prospéré. La gratuité semblera à la plupart aussi improbable que devait le paraître l’argent aux yeux des troqueurs néolithiques. Mais la gratuité qui nous attend sera très sophistiquée, basée sur une intelligence fine et partagée des besoins de soi-même et d’autrui. Elle découlera d’un progrès psychologique et communicationnel de l’humanité, dont la pierre angulaire sera la conscience de ne former qu’un seul peuple.  » Moi, enthousiaste, je vois un peu partout, discrètement, que c’est déjà en marche.

Grégoire Polet

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