Icône électrique: Marc Morgan, Fa dièse mineur septième
Marc Morgan est obsédé par un accord : fa dièse mineur septième. Il s’agit d’un accord relativement facile à jouer et à la caractéristique « planante » et « suspendue ». D’une part les notes basses délivrent une assise solide tandis que les cordes aiguës jouées à vide agissent comme une paire d’ailes et permettent à l’accord un décollage toujours spectaculaire. Pour avoir croisé le manche à de nombreuses reprises avec Marc, j’ai pu observer en détail les nombreuses facettes de son jeu. Un jeu acéré et complet, entre Neil Young et Hendrix mais sans la distorsion. Morgan, dans la composition comme dans le jeu, est un adepte de la ligne claire. Haute définition. Rythmique en béton mais ajourée d’une myriade de nuances et de contrepoints. Jeu de guitare en dentelle fine mais à maille serrée et rigide. Rythmique et soliste en même temps. Le père Morgan, je l’ai accompagné souvent, de Louisiane à Belgrade, de Montréal à Berlin, d’Eghezée à Gingelom-les-Bains-de-Pieds. J’ai pu écouter, regarder, poser des questions et apprendre. Pour finalement découvrir cette obsession du fa dièse mineur septième, sorte de rituel par lequel Marc repasse sans cesse. Comme si chaque chanson n’était qu’un prétexte pour jouer cet accord aux allures d’oiseau d’argent. Moi, j’ai le même problème avec le mi majeur…
Jérôme Mardaga
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