La Tricoterie, un poème humain à Saint Gilles

Au coeur de Saint-Gilles, mais encore loin du parvis en voie de boboïsation, s’est ouvert en mars dernier la Tricoterie, un espace à vocation multiculturelle, qui aura demandé plus de 10 ans de patience à ses initiateurs pour voir le jour. Alors qui de plus à même de nous en parler que Xavier Campion, l’un de ses fondateurs, comédien très impliqué dans la vie associative et socio-culturelle, à l’origine de ce projet ambitieux.

Weekend.be : La Tricoterie, un nom évocateur ? Quel a été le moteur à ce projet, votre objectif à travers lui ?

Xavier Campion: A l’origine, il y a un rêve formulé il y a 12 ans à la sortie de nos études. Celui d’ouvrir un jour un espace qui croiserait les disciplines et les publics, où la rencontre serait le coeur.

Aujourd’hui, le rêve est devenu réalité avec un fameux chemin parcouru, avec de nombreux partenaires. Nous avons réuni une équipe de citoyens qui voulaient comme nous changer le monde, à notre échelle, en proposant un espace pluridisciplinaire, en lien avec le quartier, avec un positionnement durable et des valeurs à défendre.

La Tricoterie, aujourd’hui, c’est une salle d’événements « durable » mais c’est aussi un outil formidable pour porter et développer des projets pédagogiques, artistiques ou citoyens.

La rencontre, le lien y est le fil conducteur. Un espace industriel où l’on tricote les mailles de la vie sociale. L’enjeu principal se trouve là: imaginer un lieu où l’événement culturel n’est pas un produit consommé mais l’occasion de partager des émotions et des idées. Un lieu de débat et de tissage. Un lieu où l’on rentre pour acheter des poireaux et d’où l’on ressort en ayant écouté un concert.

Weekend.be : Cet endroit est très beau. Quel a été votre parti pris architectural ?

Xavier Campion: Nous avons privilégié l’apport de lumière naturelle tout en conservant le caractère industriel. Le bâtiment a plus de 100 ans, il a un charme fou, une histoire. Cela se ressent encore dans les murs. On voulait conserver cela à tout prix. Et parallèlement, on devait répondre aux normes acoustiques, environnementales et légales pour un lieu public.

Weekend.be: Dans l’idéal ou dans vos rêves les plus fous, comment espérez-vous voir évoluer ce lieu ?

Xavier Campion: Nous avons rénové 700 m2 sur les 1200 existants. C’est dire s’il nous reste beaucoup de potentiel, des possibilités dans tous les coins. Les gens s’approprient déjà le projet et nous proposent des aventures diverses. On rêve donc que ces collaborations se développent afin de faire de La Tricoterie un lieu qui bouillonne, une marmite d’idées et d’entreprises qui ont du sens et qui changent la vie. Un poème change une vie. Une Tricoterie, ça rêve de devenir un poème.

Au programme des activités de la Tricoterie

Le marché bio (>>> Lire la chronique de Valentine Van Gestel qui a testé pour vous le marché bio de la Tricoterie il y a quelques semaines) tous les dimanches de 10h à 16h.

Le vide dressing, le 5 mai prochain

En concert jeudi 18 et vendredi 19 avril, Blue Madrigal. Un beau moyen de reprendre goût à la poésie. Celle que l’on connaît et celle que l’on connait moins. En français ou en anglais. Une évocation de la condition humaine, de l’amour, de la mort, du voyage, des aspirations universelles. Des textes denses et forts mis en musique avec grâce et de légèreté. Blue Madrigal c’est la talentueuse comédienne Gwen Berrou (chant) accompagnée par Aubin Denimal (violoncelle), Thomas Delvaux (guitare, percussions) et Fred Ruymen (auteur de la plupart des musiques, guitare, basse). (Entrée 10 euros. TR 7,50 euros.)

La Tricoterie, 158 rue Théodore Verhaegen, à 1060 Saint-Gilles – Bruxelles. Plus d’infos et le programme complet sur www.tricoterie.be

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