L’année 2022 de Bas Smets, architecte-paysagiste qui remplit de verts nos capitales européennes
Malgré un contexte bousculé, le plat pays qui est le nôtre a encore atteint des sommets cette année. Notamment en arhcitecture, avec Bas Smets. L’architecte-paysagiste, fait pousser une multitude de projets, entre mémorial Covid à Bruxelles et abords verdis de Notre-Dame de Paris
Comment avez-vous réagi en apprenant que c’était votre projet qui avait été choisi pour réaménager les abords de Notre-Dame?
Ma première réaction a été de répéter «Mais non!», parce que j’étais convaincu que je ne l’emporterais pas. Pas parce que je doutais du projet soumis, pensé pour être le meilleur possible, sans compromis, mais bien parce que tous les autres finalistes avaient la nationalité française.
Pour moi, c’était évident que le jury allait être un peu chauvin, mais ils m’ont prouvé que j’avais tort. Rien que de repenser à l’annonce de notre victoire, j’en ai les larmes aux yeux. Notre-Dame est le berceau de Paris, un lieu à la symbolique extraordinaire. Quand on a appris que c’était notre projet qui l’avait emporté, on a fêté ça avec quelques collaborateurs dans un restaurant en bord de Seine, avec vue sur la cathédrale évidemment, où on a fait sauter les bouchons de champagne jusqu’aux petites heures.
Après l’annonce officielle, on a pris le bateau-mouche avec toute l’équipe, venue de Bruxelles pour l’occasion, et quand on est passés devant Notre-Dame, le guide a annoncé que les lauréats du concours étaient présents à bord, et tous les passagers ont applaudi. C’était extrêmement émouvant pour nous.
Plus qu’un moment marquant de 2022, ne serait-ce pas carrément l’apothéose de votre carrière?
Je ne le vois pas comme ça. Cela a quelque chose de si définitif d’envisager les choses ainsi: je préfère le considérer comme une consécration du travail accompli depuis quinze ans. Mais aussi comme une confirmation que ma manière de concevoir les espaces publics, en prenant en compte leur résilience climatique, fait sens à notre époque. J’ai l’espoir fou que dans un futur proche, nous pourrons transformer chaque ville en un microclimat grâce auquel, mis bout à bout, on obtiendra un effet planétaire. C’est d’ailleurs ce que j’enseignerai dès l’année prochaine à Harvard, alors même que je n’ai jamais terminé mon doctorat: si on m’avait dit au début de ma carrière que j’en serais là aujourd’hui, j’aurais traité mon interlocuteur de fou!
Je préfère le considérer comme une consécration du travail accompli depuis quinze ans. Mais aussi comme une confirmation que ma manière de concevoir les espaces publics, en prenant en compte leur résilience climatique, fait sens à notre époque.
Bas Smets
Le meilleur reste donc à venir en 2023?
Je n’ai pas l’habitude de prendre des bonnes résolutions au début de l’année. Je considère sincèrement que chaque jour est un nouveau départ. Cela dit, je préfère le Nouvel An à la Noël, car cela me rappelle que la planète vient d’accomplir un tour autour du soleil. J’aime bien cette notion cosmique. Pour moi, la période des fêtes marque chaque année la fin d’un cycle. On traverse un moment sans lumière ensemble pour en sortir avec plus d’énergie. C’est avant tout une période d’introspection et de contemplation.
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