Le Louvre d’Abou Dhabi, une « Venise des sables »

Le musée du Louvre d’Abou Dhabi, que le président français François Hollande a visité samedi avant son inauguration en 2017, évoque une « Venise des sables » où l’eau se mêle aux bâtiments construits entre sable et mer.

C’est le premier des musées prévus, dont une antenne du Guggenheim, à se concrétiser sur l’île de Saadiyat, à 500 mètres en face d’Abou Dhabi.

Son concepteur, l’architecte français Jean Nouvel (prix Pritzker 2008), l’a conçu comme une « structure d’ombre, de cheminement et de découverte » prenant la forme d' »une cité presqu’île qui avance dans l’eau ».

Installé sur 24.000 m2 dont 6.000 pour la galerie permanente et 2.000 pour les expositions temporaires, le musée « utilise cette eau à l’ombre pour créer un phénomène de microclimat grâce au vent qui entre sous la coupole ».

Vue intérieure du Louvre d'Abu Dhabi imaginé par Jean Nouvel
Vue intérieure du Louvre d’Abu Dhabi imaginé par Jean Nouvel© TDIC, Design: Ateliers Jean Nouvel

Jean Nouvel s’est inspiré de l’architecture traditionnelle arabe: les deux tiers du musée sont coiffés d’un dôme métallique de 180 m de diamètre revêtu de 4.481 étoiles.

Ce dôme, formé de huit coupoles superposées et « percées différemment selon un motif arabe, laisse passer des rayons de soleil qui vont créer des taches de lumière à certains endroits en fonction du soleil », expliquait Jean Nouvel en 2014 lors d’une visite de presse sur le chantier. Cette pluie de lumière douce évoque les ombres mouvantes des palmeraies.

Le Louvre d'Abou Dhabi, une
© TDIC, Design: Ateliers Jean Nouvel

La construction du musée, un contrat de 654 millions de dollars (582 millions d’euros), est financée par Abou Dhabi en sus de l’accord inédit signé avec la France en 2007 sur la coopération entre les deux pays pour créer le Louvre Abou Dhabi.

Cet accord sur 30 ans prévoit que la France apporte son expertise et ses oeuvres d’art contre un milliard d’euros. Sur ce total, la seule concession du nom du Louvre jusqu’en 2037 rapporte au musée parisien 400 millions d’euros.

Le Louvre Abou Dhabi se veut un « musée universel », à dominante d’art occidental classique évoquant « toutes les civilisations, toutes les époques, y compris contemporaines », dans le respect « des valeurs culturelles des deux parties », précise l’accord.

Les musées français prêteront pendant dix ans à partir de la date d’ouverture, sur la base du volontariat, des oeuvres dont la durée de prêt n’excédera pas deux ans. Pour sa collection permanente, le musée a patiemment acquis des centaines d’oeuvres, avec l’expertise de l’Agence France-Muséums (opérateur du projet côté français). Elle comprend plus de 600 pièces à ce jour.

Certaines pièces ont déjà été dévoilées à Abou Dhabi (2013) puis Paris (2014) dans le cadre d’une exposition intitulée Naissance d’un musée.

En outre, 13 musées français prêteront pour le lancement 300 chefs d’oeuvres signés notamment de Léonard de Vinci, Vincent Van Gogh, Claude Monet, Henri Matisse et Andy Warhol.

Deux artistes de renommée mondiale, l’Italien Giuseppe Penone et l’Américaine Jenny Holzer, vont également créer des oeuvres in situ.

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