Une Biennale d’Architecture qui met l’humain au coeur de ses préoccupations

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La 16e édition de la Biennale d’art de Venise ouvre ses portes samedi en mettant en vedette des projets simples et concrets, reflets d’une discipline divisée entre éthique et esthétique.

Le rendez-vous international le plus important de l’architecture mondiale s’est donné cette année pour mot clef « freespace » (espace libre), sous la houlette des architectes irlandaises Yvonne Farrell et Shelley McNamara.

Cette notion consiste à améliorer les espaces collectifs, en avançant que l’architecture doit refléter « la générosité de l’esprit » et « le sens de l’humanité ». « La créativité de l’architecte doit être au service de la communauté », résume pour l’AFP Mme McNamara qui a commencé sa carrière, tout comme Mme Farrell, dans l’enseignement, en accordant une attention particulière à la fonction sociale de l’architecture.

Dans les 3.000 m2 de l’Arsenal et des Jardins, où 100 studios d’architectes de 65 pays se côtoient, les espaces d’exposition sont généreux et divisés en sections spécialisées.

Les architectes invitent le visiteur à découvrir des projets remarquables, à réfléchir sur des bâtiments historiques célèbres et à comprendre l’importance de l’enseignement.

De nombreuses réalisations sont minimalistes mais stupéfiantes, comme « Le rêve » des architectes Ramon Vilalta, Carmen Pigem et Rafael Aranda du studio RCR qui a gagné l’année dernière le prix Pritzker, considéré comme le prix Nobel de l’architecture, une sorte de tanière avec des lumières en mouvement créées grâce à l’utilisation de 6.000 loupes.

Une autre réalisation de ce genre est le banc qui entoure la maison Can Lis à Majorque, signé par l’un des maîtres de l’architecture moderne, le danois Jørn Utzon, décédé à 90 ans en 2008. Son projet utilitaire représente un manifeste d’esthétique et de simplicité.

Un autre exemple: la rénovation de la ville française d’Ivry-sur-Seine par Renée Gailhoustet, architecte et urbaniste française, militante politique dans les années soixante, qui a travaillé pendant quarante ans à exprimer son engagement social à travers sa vision du logement collectif.

Une première pour le Vatican

Dans cette édition qui se déroulera jusqu’au 25 novembre, sept pays – Antigua-et-Barbuda, l’Arabie Saoudite, le Guatemala, le Liban, la Mongolie, le Pakistan et le Saint-Siège – disposent pour la première fois d’un pavillon spécial sur l’île vénitienne de Saint-Georges.

L’initiative spectaculaire du Vatican prévoit la réalisation de dix chapelles par dix architectes importants, parmi lesquels le britannique Norman Foster et le portugais Eduardo Souto de Moura, récompensé lui aussi par le prix Pritzker.

La Biennale décernera le Lion d’Or pour sa carrière au célèbre architecte et historien anglais Kenneth Frampton, 88 ans, auteur de nombreux essais sur l’architecture moderne et contemporaine, qui a influencé et inspiré plusieurs générations d’étudiants et de pairs. « Chaque Biennale se penche sur un aspect spécifique, dans ce cas l’espace commun, libre et gratuit », explique le président de l’événement, Paolo Baratta.

Le pavillon français examine avec « Lieux infinis » dix sites, ou mieux, dix « espaces démocratiques » sans barrières mentales et en même temps infinis car en évolution constante.

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