Design américain, la nouvelle utopie

Réinterprétation du design Shaker, le projet Furnishing Utopia était présent à la Design Week de New York pour la troisième fois. © CHARLIE SCHUCK

Les acteurs du design européen scrutent d’un oeil de plus en plus intéressé les Etats-Unis et leur vivier de talents d’avant-garde. Singulière et éclectique, la création américaine se profile comme une mouvance à suivre de près.

En mai dernier, la marque danoise Menu ouvrait les portes de son espace new-yorkais à SoHo, le quartier de prédilection des galeries de design. Pour mieux pénétrer le juteux marché américain, l’éditeur scandinave, qui est présent outre-Atlantique depuis six ans, a aménagé un appartement où se pressent clients, influenceurs et designers.  » Nous avons enregistré une forte croissance des ventes aux Etats-Unis ces deux dernières années « , confie la responsable de la communication, Line Borella, qui travaille de concert avec la représentante locale, logée dans ce pied-à-terre à la décoration hautement instagrammable. Avant elle, la marque Hay s’installait, en 2015 déjà, dans la boutique design du MoMA. Trois ans plus tard, elle compte quatre points de vente dans Big Apple, et vingt-sept à travers le pays. Elle se prépare d’ailleurs à ouvrir son premier showroom à Portland, cet automne. Juste à temps pour accueillir les lampes Bonbons dessinées par la Serbo-Américaine Ana Kra?… Car les fabricants européens sont également à l’affût des jeunes talents  » made in USA « .

Design américain, la nouvelle utopie
© CHARLIE SCHUCK

 » Depuis 2009, on assiste à l’émergence d’une génération de designers américains très talentueuse et dynamique « , pointe Odile Hainaut, cofondatrice, avec Claire Pijoulat, du festival WantedDesign, rendez-vous de la New York Design Week depuis 2010. Internet a en effet offert aux jeunes professionnels de la déco une vitrine inestimable.  » En partie grâce à celle-ci, des créateurs ont ainsi pu ouvrir un studio, et vendre en ligne ou dans des salons « , explique Monica Khemsurov, journaliste et cofondatrice, avec Jill Singer, du site défricheur Sight Unseen, dont le salon Sight Unseen OFFSITE est un autre incontournable de la Design Week new-yorkaise.  » Ces designers / makers / entrepreneurs ont créé de nombreux ateliers indépendants qui répondent à la demande croissante des décorateurs et architectes à la recherche d’un mobilier original pouvant cohabiter avec des pièces iconiques ou de fabricants reconnus « , ajoute Odile Hainaut.

Observatoires privilégiés

Longtemps chasse gardée du milieu fermé des professionnels de la décoration, le design américain a en réalité bénéficié d’un élan de fraîcheur grâce à la New York Design Week, ainsi qu’à des collectifs portés par des galeries audacieuses. A titre d’exemple, le projet Egg Collective met en avant des talents féminins actuels mais aussi du passé, tels que la Suédoise Greta M. Grossman, expatriée en Californie en 1940, dont les lampes et meubles sont aujourd’hui réédités par Gubi. Ces galeries sont par ailleurs des observatoires privilégiés de la création américaine tous azimuts, de la vallée de l’Hudson à Hawaii.

Et le mouvement va dans les deux sens : si les éditeurs européens sont de plus en plus tentés de collaborer avec des talents américains, les marques locales, elles, ajoutent à leur catalogue des talents du Vieux Continent tels que Luca Nichetto chez Matter Made ou le Belge Sylvain Willenz chez Design Within Reach et Good Thing. Les enseignes européennes sont également de plus en plus nombreuses à vouloir risquer l’aventure par-delà l’océan, par raison ou par passion. Pour preuve, après avoir exposé à WantedDesign Manhattan et sorti une version anglaise du livre Ainsi soit style, la maison Sarah Lavoine vient de rejoindre l’espace ouvert par le label français de peinture Ressource au D&D Building.  » J’ai une histoire d’amour avec New York, raconte Sarah Poniatowski Lavoine. J’ai étudié ici à 19 ans, et c’est une ville où j’aimerais vivre.  »

Sight Unseen OFFSITE, un salon incontournable de la Design Week new-yorkaise.
Sight Unseen OFFSITE, un salon incontournable de la Design Week new-yorkaise.© CHARLIE SCHUCK

De même, des labels tels que Ligne Roset se sont précédemment enracinés avec succès outre-Atlantique, en éveillant l’intérêt du public pour un savoir-faire et une esthétique qui ont fait leurs preuves.  » En général, les Américains apprécient les marques européennes, car elles dégagent une réputation de valeurs sûres « , rapporte Claire Pijoulat, cofondatrice de WantedDesign, qui compte à son actif le Creative Transatlantic Exchange, un programme d’échanges et d’ateliers réunissant des designers américains et des fabricants français, initié il y a trois ans avec le concours de l’ambassade de France à New York.

Main dans la main

Si bon nombre des objets conçus outre-Atlantique restent réservés à une élite, ils n’en nourrissent pas moins l’inspiration de la communauté internationale du secteur. Depuis trois ans, le Sight Unseen OFFSITE réunit des designers norvégiens et américains autour d’une collection créée en tandem.  » Le concept de départ était que les Scandinaves s’inspirent de l’exemple de leurs confrères de l’autre continent, qui produisent et vendent directement leurs créations sans attendre l’aide de fabricants, détaille Monica Khemsurov. Mais les choses se sont finalement plutôt traduites par un échange d’idées venues d’horizons différents, et plusieurs personnes poursuivent une collaboration au-delà de l’événement.  » C’est également lors de ce salon qu’a germé, en 2016, le projet Furnishing Utopia, une réinterprétation des créations de la communauté religieuse des Shakers, considérés comme les pionniers du design US. Pour sa troisième présence à la Design Week, en mai dernier, le projet lancé par le Studio Gorm réunissait vingt-six designers issus de dix pays.  » Cette participation m’a fait prendre conscience que designs Shaker et finlandais étaient assez semblables grâce à des priorités communes, telles que la fonctionnalité première de l’objet et l’usage de la couleur comme élément décisif « , analyse le designer Mika Tolvanen. Furnishing Utopia a été exposé dans plusieurs lieux dont le salon du meuble de Stockholm, et peut être découvert jusqu’au 21 octobre prochain au Centre d’innovation et de design au Grand-Hornu. Certains concepteurs réunis par le projet sont également partis au Japon, l’automne dernier, pour créer les premiers meubles de la marque Ariake qui fait ses débuts en Europe. Porteuse de rêves de fortune, entre grandeur et rigueur, l’Amérique esquisse aussi, dans l’ombre, les contours d’un nouveau minimalisme.

wanteddesignnyc.com, offsite.sightunseen.com, shakerdesignproject.com

Bon à savoir, Sight Unseen sera présent à la Collectible Art Fair de Bruxelles, en mars 2019.

Et aussi…

Apparatus

Apparatus
Apparatus© JOSEPH DE LEO

Les objets, toujours étonnants, du studio new-yorkais Apparatus, composé de Gabriel Hendifar et de Jeremy Anderson, se parent de cuivre, de laiton, de marbre, de verre dépoli, de porcelaine, de cuir ou… de crin de cheval. Sa dernière collection de luminaires, mobilier et accessoires aux influences venues du Moyen-Orient frôle la perfection.

https://apparatusstudio.com

Atelier de troupe

Atelier de troupe
Atelier de troupe© SDP

Gabriel Abraham, Français établi à Los Angeles depuis vingt ans, a été décorateur de cinéma dans une première vie. Il en a gardé l’habitude d’imaginer un décor avant de s’intéresser au mobilier et à l’éclairage. Sans style de prédilection, il produit avec le même enthousiasme une table inspirée de l’artiste américano-japonais Isamu Noguchi et des lampes Art déco ou brutalistes.

atelierdetroupe.com

Anna Kra?

Anna Kra?
Anna Kra?© SDP

Designer, artiste, photographe, mannequin, muse… Ana Kra?, compagne de l’auteur-compositeur Devonté Hynes ou Blood Orange, oscille entre plusieurs univers avec grâce. La jeune femme d’origine serbe, qui a signé l’intérieur de la boutique new-yorkaise de la marque de mode finlandaise Samuji, prend soin d’ajouter une touche humaine à ses créations. Ses lanternes Bonbons en laine faites main sont attendues chez Hay début 2019.

anakras.com

Par Muriel Françoise

Design américain, la nouvelle utopie
© CHARLIE SCHUCK

Matière

Le nouveau studio de Dylan Davis et Jean Lee, à Brooklyn, ressemble à un cabinet de curiosités. Ici, chaque pièce est précieuse, car c’est d’expérimentations ludiques et d’alliances subtiles que naissent les objets. Tout est matière à investigation pour ce duo originaire de Seattle : une couleur aperçue en voyage, un imprimé ou un relief du quotidien… Mais son cheminement est toujours traversé par la notion d’équilibre, à l’image des lustres Shape Up édités par Roll & Hill, des systèmes d’éclairage modulaires aux formes géométriques, qui les ont fait connaître en Europe. La marque japonaise MUJI a aussi fait appel à leur approche sensible et minimaliste pour concevoir un jardin zen à SoHo et souligner son dixième anniversaire aux Etats-Unis, au printemps dernier. Le tandem assurait également, lors de la dernière Design Week new-yorkaise, la scénographie du projet Furnishing Utopia pour lequel il a imaginé un secrétaire nomade et multirangement, élu meilleur bureau de l’année 2017 par le magazine Wallpaper.  » Notre rôle de curateurs a ouvert une nouvelle voie à notre pratique grâce à des découvertes historiques et culturelles, mais aussi à des rencontres avec des professionnels du monde entier « , se réjouit Jean Lee.

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Et aussi…

Apparatus

Apparatus
Apparatus© JOSEPH DE LEO

Les objets, toujours étonnants, du studio new-yorkais Apparatus, composé de Gabriel Hendifar et de Jeremy Anderson, se parent de cuivre, de laiton, de marbre, de verre dépoli, de porcelaine, de cuir ou… de crin de cheval. Sa dernière collection de luminaires, mobilier et accessoires aux influences venues du Moyen-Orient frôle la perfection.

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Atelier de troupe

Atelier de troupe
Atelier de troupe© SDP

Gabriel Abraham, Français établi à Los Angeles depuis vingt ans, a été décorateur de cinéma dans une première vie. Il en a gardé l’habitude d’imaginer un décor avant de s’intéresser au mobilier et à l’éclairage. Sans style de prédilection, il produit avec le même enthousiasme une table inspirée de l’artiste américano-japonais Isamu Noguchi et des lampes Art déco ou brutalistes.

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Anna Kra?

Anna Kra?
Anna Kra?© SDP

Designer, artiste, photographe, mannequin, muse… Ana Kra?, compagne de l’auteur-compositeur Devonté Hynes ou Blood Orange, oscille entre plusieurs univers avec grâce. La jeune femme d’origine serbe, qui a signé l’intérieur de la boutique new-yorkaise de la marque de mode finlandaise Samuji, prend soin d’ajouter une touche humaine à ses créations. Ses lanternes Bonbons en laine faites main sont attendues chez Hay début 2019.

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Par Muriel Françoise

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© CHRIS WHITE

Orfèvre-designer

Anna Karlin a quitté un emploi dans une grande firme de design londonienne, en 2006, pour explorer la création sous toutes ses formes, et poser ses valises à New York. En marge de la conception de décors pour des marques comme Adidas et Fendi, la jeune femme a lancé sa griffe de mobilier et de luminaires, en 2012. Elle s’applique à emprunter aux époques et styles passés des codes qu’elle détourne avec élégance.  » J’utilise ces références pour engager la conversation avec la personne face à l’objet. Une fois le dialogue amorcé, je peux l’emmener ailleurs « , explique-t-elle. Ses tabourets Chess Piece, qui partagent une ressemblance délibérée avec les créations du groupe Memphis, comptent parmi les premiers  » classiques  » réinterprétés. Elle s’est également penchée sur la Windsor Chair dont elle a fait un meuble presque incarné. Dans un nouvel exercice de style, la touche-à-tout a lancé, au printemps 2017, une ligne de bijoux qui nourrit sa création de lampes et d’objets décoratifs, mariant rudesse et délicatesse. Depuis le printemps dernier, elle dispose d’un studio-galerie à Chinatown, qu’elle décrit comme un lieu de rencontre entre les styles wabi-sabi et Shaker.  » Deux esthétiques pures et sans prétention, observe-t-elle. A priori diamétralement opposées, mais toutes deux nées de l’acceptation, de l’authenticité et de la clairvoyance. « 

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© CHARLIE SCHUCK

Matière

Le nouveau studio de Dylan Davis et Jean Lee, à Brooklyn, ressemble à un cabinet de curiosités. Ici, chaque pièce est précieuse, car c’est d’expérimentations ludiques et d’alliances subtiles que naissent les objets. Tout est matière à investigation pour ce duo originaire de Seattle : une couleur aperçue en voyage, un imprimé ou un relief du quotidien… Mais son cheminement est toujours traversé par la notion d’équilibre, à l’image des lustres Shape Up édités par Roll & Hill, des systèmes d’éclairage modulaires aux formes géométriques, qui les ont fait connaître en Europe. La marque japonaise MUJI a aussi fait appel à leur approche sensible et minimaliste pour concevoir un jardin zen à SoHo et souligner son dixième anniversaire aux Etats-Unis, au printemps dernier. Le tandem assurait également, lors de la dernière Design Week new-yorkaise, la scénographie du projet Furnishing Utopia pour lequel il a imaginé un secrétaire nomade et multirangement, élu meilleur bureau de l’année 2017 par le magazine Wallpaper.  » Notre rôle de curateurs a ouvert une nouvelle voie à notre pratique grâce à des découvertes historiques et culturelles, mais aussi à des rencontres avec des professionnels du monde entier « , se réjouit Jean Lee.

Design américain, la nouvelle utopie
© CHARLIE SCHUCK

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Et aussi…

Apparatus

Apparatus
Apparatus© JOSEPH DE LEO

Les objets, toujours étonnants, du studio new-yorkais Apparatus, composé de Gabriel Hendifar et de Jeremy Anderson, se parent de cuivre, de laiton, de marbre, de verre dépoli, de porcelaine, de cuir ou… de crin de cheval. Sa dernière collection de luminaires, mobilier et accessoires aux influences venues du Moyen-Orient frôle la perfection.

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Atelier de troupe
Atelier de troupe© SDP

Gabriel Abraham, Français établi à Los Angeles depuis vingt ans, a été décorateur de cinéma dans une première vie. Il en a gardé l’habitude d’imaginer un décor avant de s’intéresser au mobilier et à l’éclairage. Sans style de prédilection, il produit avec le même enthousiasme une table inspirée de l’artiste américano-japonais Isamu Noguchi et des lampes Art déco ou brutalistes.

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Anna Kra?

Anna Kra?
Anna Kra?© SDP

Designer, artiste, photographe, mannequin, muse… Ana Kra?, compagne de l’auteur-compositeur Devonté Hynes ou Blood Orange, oscille entre plusieurs univers avec grâce. La jeune femme d’origine serbe, qui a signé l’intérieur de la boutique new-yorkaise de la marque de mode finlandaise Samuji, prend soin d’ajouter une touche humaine à ses créations. Ses lanternes Bonbons en laine faites main sont attendues chez Hay début 2019.

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Par Muriel Françoise

Design américain, la nouvelle utopie
© NICOLE FRANZEN

Matière noble

En 2012, Ryden Rizzo créait un atelier de menuiserie à Long Island, loin de l’effervescence de Manhattan. Lanette était sa voisine. L’histoire d’Allied Maker commence là. Depuis, la création de luminaires aux lignes industrielles chics, épinglés par la presse internationale, se fait à quatre mains, et le jeune label a ouvert au printemps dernier un showroom de 600 m2 dans le quartier branché de Tribeca. L’enseigne mise sur le côté  » maker  » très apprécié outre-Atlantique. La matière, de préférence brute, détermine le design.  » Nous nous efforçons d’honorer le matériau à travers une composition simple et raffinée, décrit le couple d’entrepreneurs. Nous sommes par ailleurs très attentifs à l’architecture lorsque nous voyageons.  » Les verres fumés et opalins, les bois et les métaux, où l’on retrouve la main de l’artisan et qui développent une patine avec le temps, sont les particularités de ces luminaires choisis par la designer d’intérieur Dorothée Meilichzon pour les hôtels parisiens Bachaumont, Des Grands Boulevards et Grand Pigalle. C’est d’ailleurs celle-ci qui a orchestré l’exposition d’Allied Maker à la galerie de design américain Triode à l’occasion de la récente Paris Design Week et du lancement de la marque en France (visible jusqu’au 31 octobre prochain au showroom, 28, rue Jacob).

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© NICOLE FRANZEN

www.alliedmaker.com

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Anna Karlin a quitté un emploi dans une grande firme de design londonienne, en 2006, pour explorer la création sous toutes ses formes, et poser ses valises à New York. En marge de la conception de décors pour des marques comme Adidas et Fendi, la jeune femme a lancé sa griffe de mobilier et de luminaires, en 2012. Elle s’applique à emprunter aux époques et styles passés des codes qu’elle détourne avec élégance.  » J’utilise ces références pour engager la conversation avec la personne face à l’objet. Une fois le dialogue amorcé, je peux l’emmener ailleurs « , explique-t-elle. Ses tabourets Chess Piece, qui partagent une ressemblance délibérée avec les créations du groupe Memphis, comptent parmi les premiers  » classiques  » réinterprétés. Elle s’est également penchée sur la Windsor Chair dont elle a fait un meuble presque incarné. Dans un nouvel exercice de style, la touche-à-tout a lancé, au printemps 2017, une ligne de bijoux qui nourrit sa création de lampes et d’objets décoratifs, mariant rudesse et délicatesse. Depuis le printemps dernier, elle dispose d’un studio-galerie à Chinatown, qu’elle décrit comme un lieu de rencontre entre les styles wabi-sabi et Shaker.  » Deux esthétiques pures et sans prétention, observe-t-elle. A priori diamétralement opposées, mais toutes deux nées de l’acceptation, de l’authenticité et de la clairvoyance. « 

Design américain, la nouvelle utopie
© CHRIS WHITE

annakarlin.com

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© CHARLIE SCHUCK

Matière

Le nouveau studio de Dylan Davis et Jean Lee, à Brooklyn, ressemble à un cabinet de curiosités. Ici, chaque pièce est précieuse, car c’est d’expérimentations ludiques et d’alliances subtiles que naissent les objets. Tout est matière à investigation pour ce duo originaire de Seattle : une couleur aperçue en voyage, un imprimé ou un relief du quotidien… Mais son cheminement est toujours traversé par la notion d’équilibre, à l’image des lustres Shape Up édités par Roll & Hill, des systèmes d’éclairage modulaires aux formes géométriques, qui les ont fait connaître en Europe. La marque japonaise MUJI a aussi fait appel à leur approche sensible et minimaliste pour concevoir un jardin zen à SoHo et souligner son dixième anniversaire aux Etats-Unis, au printemps dernier. Le tandem assurait également, lors de la dernière Design Week new-yorkaise, la scénographie du projet Furnishing Utopia pour lequel il a imaginé un secrétaire nomade et multirangement, élu meilleur bureau de l’année 2017 par le magazine Wallpaper.  » Notre rôle de curateurs a ouvert une nouvelle voie à notre pratique grâce à des découvertes historiques et culturelles, mais aussi à des rencontres avec des professionnels du monde entier « , se réjouit Jean Lee.

Design américain, la nouvelle utopie
© CHARLIE SCHUCK

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Et aussi…

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Apparatus© JOSEPH DE LEO

Les objets, toujours étonnants, du studio new-yorkais Apparatus, composé de Gabriel Hendifar et de Jeremy Anderson, se parent de cuivre, de laiton, de marbre, de verre dépoli, de porcelaine, de cuir ou… de crin de cheval. Sa dernière collection de luminaires, mobilier et accessoires aux influences venues du Moyen-Orient frôle la perfection.

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Atelier de troupe© SDP

Gabriel Abraham, Français établi à Los Angeles depuis vingt ans, a été décorateur de cinéma dans une première vie. Il en a gardé l’habitude d’imaginer un décor avant de s’intéresser au mobilier et à l’éclairage. Sans style de prédilection, il produit avec le même enthousiasme une table inspirée de l’artiste américano-japonais Isamu Noguchi et des lampes Art déco ou brutalistes.

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Designer, artiste, photographe, mannequin, muse… Ana Kra?, compagne de l’auteur-compositeur Devonté Hynes ou Blood Orange, oscille entre plusieurs univers avec grâce. La jeune femme d’origine serbe, qui a signé l’intérieur de la boutique new-yorkaise de la marque de mode finlandaise Samuji, prend soin d’ajouter une touche humaine à ses créations. Ses lanternes Bonbons en laine faites main sont attendues chez Hay début 2019.

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