(à publier) Le dressing écosensible de Valérie Berckmans
Passionnée de tissus depuis l’enfance, la créatrice se positionne dans une production de vêtements écosensibles, privilégiant les matières végétales et utilisant majoritairement du coton bio ou du cuir. Par la force des choses, sa collection tend vers le végan. Quant à son projet de récup’, il vise désormais le zéro déchet.
Dans le sous-sol d’une petite boutique du quartier Dansaert à Bruxelles, se trouve l’atelier de couture de Valérie Berckmans et de son associée Meyrueis De Bruyn. En descendant les quelques marches qui séparent les tringles arborant les vêtements du magasin des coulisses de leur confection, se découvre l’étonnant envers du décor. Sur un mur, de nombreux morceaux de tissus épinglés, des images d’inspiration et des photos de famille, qui constituent le patchwork d’un lieu imprégné de vécu. La pièce n’est pas grande, et les différentes étoffes et prototypes ont envahi chaque recoin. C’est pourtant dans ce fouillis millimétré que la magie opère. Des pièces simples, graphiques, mais aux détails bien pensés, voilà comment Valérie Berckmans définit ses créations. Des concepts intemporels qui lui ressemblent, puisque au départ, c’est aussi pour elle qu’elle décida de confectionner des vêtements. » Je ne trouvais pas ce que j’aimais bien. Je préfère quand c’est assez minimaliste et surtout pas bling-bling. »
Quand elle lance sa première collection, en 2003, après avoir terminé ses études de stylisme à Saint-Luc, le bio et le végan ne semblent pas encore avoir trouvé leur place dans le monde de la mode. Il y a alors peu de choix de matières premières et les seules gammes qu’elle traite sont des toiles blanches et noires. » En coton bio, il n’y avait que des couleurs qui, personnellement, ne m’intéressaient pas et qui avaient une réputation de baba cool. Aujourd’hui, il y a plus de 250 références chez mon fournisseur. On trouve beaucoup de choses, et on peut à la fois respecter l’environnement et avoir du style. » Une logique écologiste qu’elle défend fermement. Si elle travaille avec des marques qui lui fournissent des accessoires et des modèles de chaussures en cuir, afin de compléter sa ligne et habiller ses clients de la tête aux pieds, l’optique est conservée. » Ça ne me dérange pas d’utiliser les produits animaux, du moment qu’ils ont été bien traités. Comme la tendance végane, les mouvements qui conscientisent sont importants. »
On arrive à la fin d’un système : les gens ont trop de vêtements, mais on continue à produire des quantités énormes.
Si Valérie Berckmans est à cheval sur le respect de l’environnement, c’est sans doute parce que pour elle, c’est un véritable style de vie. Elle se nourrit d’une alimentation exclusivement bio et, si elle n’est pas végétarienne, ce n’est pas pour autant qu’elle consomme de la viande industrielle. Des habitudes qui semblent influencer ses moindres décisions : » Ma philosophie personnelle inspire aussi mon job. On n’utilise pas de pesticides, c’est pour ça qu’on travaille avec du coton bio. On produit localement pour éviter les transports polluants, et parce que les travailleurs sont mal payés dans les pays du tiers-monde. Notre clientèle est sensibilisée à la cause. Les gens préfèrent acquérir un top à 115 euros qu’en acheter dix à 15 euros. » Une démarche en totale opposition avec l’offre actuelle des grandes enseignes. Un monde que la créatrice ne comprend d’ailleurs pas : » Aujourd’hui, la garde-robe moyenne de l’Européen déborde. Les consommateurs achètent, mais ne mettent que 10 % de leurs tenues. On arrive à la fin d’un système. Les gens ont trop de vêtements, mais on continue à produire des quantités énormes. A un moment donné, le secteur est en difficulté, et on ne peut plus continuer comme ça. D’ailleurs, je n’ai jamais vu autant de promotions. On se rend bien compte que les grosses chaînes n’arrivent plus à fourguer leur camelote. »
Depuis 2015, Valérie Berckmans s’est aussi lancée dans son projet zéro déchet. Le but ? Maximiser l’usage du tissu en utilisant les chutes de production pour créer une gamme pour enfants. » C’est très bien d’avoir du coton bio, mais si on jette d’immenses morceaux parce qu’ils ne sont plus utiles, ce n’est pas très logique. » Une récupération presque maximale, puisque les plus petits restes sont utilisés pour fabriquer des serviettes hygiéniques ou des ronds démaquillants lavables. Ce projet de rentabilisation s’étendra prochainement à la lingerie. Un souci perpétuel de responsabilité, jusqu’aux moindres détails.
Boutique-atelier Valérie Berckmans, 8, rue Van Artevelde, à 1000 Bruxelles. www.valerieberckmans.be p>
1976 : Naissance à Etterbeek. p>
2002 : Fin des études en stylisme à Saint-Luc. p>
2006 : Ouverture de sa boutique, dans le centre bruxellois. p>
2015 : Lancement du projet Enfant, basé sur une réflexion » zéro déchet « . p>
2018 : Développement d’une ligne de lingerie. p>
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