Rencontre avec la créatrice belge Marie Martens: « Mes sacs procurent un feel good instantané »

Marie Martens © .

Marie Martens est belge et créatrice de sacs. Elle s’est inspirée des années septante et de l’art d’Henri Matisse pour sa nouvelle collection. L’occasion d’une rencontre, pour évoquer en sa compagnie la slow fashion et les couleurs de l’été.

La jeune Belge a choisi Versailles, la ville où elle vit désormais, comme point de départ pour imaginer sa marque de sacs, qui cet été, en sera à sa deuxième collection. Ce label d’accessoires franco-belge se décrit le mieux comme une authentique marque parisienne à tendance belge. Son label s’adresse aux nomades de villes, stylés, tout en se focalisant sur le côté pratique. Son style se définit par sa qualité supérieure, son goût de la couleur et des détails.

Versailles est votre point de départ. Comment y êtes-vous arrivée?

J’ai d’abord habité en plein coeur de Paris pendant dix ans, juste à côté de la tour Eiffel. Mais avec notre petite famille nous cherchions quelque chose de plus spacieux et de plus vert. Versailles était le compromis parfait. Nous habitons désormais juste à côté du parc du château. Nous avons gagné de la qualité de vie et de l’espace et en vingt minutes je suis à Paris, où je vais plusieurs fois par semaine pour le travail, le shopping ou les sorties. Ainsi, j’accède au meilleur des deux mondes ! Un jour quelqu’un a dit « The most beautiful thing about Paris, is Versailles » et il avait bien raison.

Quelles ont été les sources d’inspiration les plus importantes pour concevoir votre nouvelle collection d’été?

Après le sombre hiver de l’année dernière, j’ai eu un déclic en visitant l’exposition The Cut Outs d’Henri Matisse au Modern Tate à Londres, une exposition unique d’oeuvres majestueuses de Matisse.

L’explosion de couleurs qui m’a envahie là m’a donné un boost immédiat. Pour ma collection estivale, j’ai combiné ces couleurs avec des tons pastel doux. Le sac Ibiza en suède bleu s’inspire entièrement de la série Blue Nude.

Vous n’êtes pas une créatrice « fast fashion ». Les gens se rendent-ils suffisamment compte du travail et de la qualité que nécessite la réalisation d’un sac à main afin qu’il réponde à toutes les exigences? D’ailleurs, quelles sont ces exigences ?

En effet, je pense que les gens ne s’en rendent pas suffisamment compte. Aujourd’hui, nous sommes envahis de biens fast fashion, issus d’une nouvelle collection tous les mois. Ce n’est pas ma façon de travailler. Mes sacs à main sont fabriqués par de véritables artisans passionnés par le travail fait-main et aux exigences de qualité élevées. Le processus de production d’un sac à main est assez long et c’est certainement le cas si l’on y ajoute de nombreux détails colorés, cousus et coupés à la main.

Avant de fabriquer un sac, je fais parfois appel à sept à dix fournisseurs (la doublure, les différents types de cuir, les boutons en métal, la fermeture éclair, le pompon, etc.). Si au cours de ce processus, un fournisseur prend du retard, – et cela arrive souvent dans les petites entreprises familiales traditionnelles -, tout doit attendre. C’est ainsi. Heureusement toutes les pièces viennent d’Italie ou de France. Par respect pour ces personnes et leur travail, on ne peut pas raccourcir le temps de production.

D’autre part, cette durée est aussi dû aussi à la matière elle-même: le cuir est une matière qui demande énormément de temps, de contrôle de qualité et de savoir-faire. Il faut choisir soigneusement les peaux et en sortir les petits défauts. Ensuite, il faut les traiter, les teindre, les sécher et les découper à la main.

Les gens ne réalisent pas toujours non plus qu’il faut de grands morceaux de cuir pour fabriquer un sac, beaucoup plus que pour une paire de chaussures. On perd beaucoup en sortant les petits défauts du cuir, ce qui rend les sacs beaucoup plus chers à produire.

Quelles femmes (célèbres) aimeriez-vous voir porter vos sacs?

Je verrais bien Kate Moss avec l’Ibiza Bag ou alors Charlotte Gainsbourg, en Parisienne cool. Mais elles peuvent être plus proches: je suis fière qu’une femme d’affaires flamande comme Claire Tillekaerts, administratice déléguée du Flanders Investment & Trade parcoure le monde avec un cabas gris Paris. Je suis très contente que mes sacs soient portés par un public de tout âge avec autant d’enthousiasme et de plaisir.

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