À Milan, la mode italienne défile, optimiste mais prudente

milan 2023
© Belga Images

Après New York et Londres, c’est au tour de Milan de présenter du 21 au 27 février les collections automne-hiver 2023-2024 de la mode femme dans un climat d’optimisme prudent après une année 2022 marquée par des ventes record.

Ce grand show, avec au programme 59 défilés et plus de 70 présentations ponctués de 29 événements culturels et mondains, commencera dès mercredi avec les grands défilés de Fendi, Roberto Cavalli et Etro.

En marge des défilés, les vernissages d’expositions rythmeront les soirées milanaises, comme celui du vidéaste américain Bill Viola au Palazzo Reale ou du photographe français Guy Bourdin au Silos Armani.

Kim Kardashian est attendue pour une soirée événement organisée par Dolce&Gabbana pour célébrer l’exposition Ciao Kim, entièrement dédiée à la femme d’affaires et icône médiatique, dont la présence ne sera toutefois confirmée qu’à la dernière minute.

Jeudi, Miuccia Prada et Raf Simons dévoileront leur nouvelle collection pour Prada au siège de la fondation de la maison milanaise, puis suivront MM6 Maison Margiela, Emporio Armani au théâtre de son quartier général, et enfin Moschino.

Vendredi Tod’s ouvrira la danse au Hangar Bicocca puis Gucci et Jil Sander. Samedi, on attend Dolce&Gabbana, Ferragamo, Missoni, Bottega Veneta. Dimanche, Giorgio Armani clôturera la grand-messe.

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En dépit du conflit en Ukraine et d’un contexte miné par la crise énergétique, les grands groupes du luxe ont annoncé des résultats records pour l’année 2022. LVMH – qui possède les maisons italiennes Fendi, Bulgari et Loro Piana – a réalisé en 2022 des ventes de 79,2 milliards d’euros, et un résultat opérationnel courant de 21,1 milliards d’euros, tous deux en croissance de 23%.

Le secteur Mode et Maroquinerie en particulier atteint des niveaux sans précédent avec une croissance organique de 20%.

Même son de cloche chez Kering qui a annoncé un bénéfice net de 14% à 3,6 milliards en 2022. Et ce malgré le ralentissement de la maison Gucci, qui a connu une baisse de ses ventes de 11% au quatrième trimestre 2022 clôturant l’année avec un petit 1% de croissance du chiffre d’affaires. L’autre propriété italienne du groupe, Bottega Veneta, voit elle ses ventes augmenter de 16% sur l’année 2022.

Prévisions dépassées

Les chiffres de la mode mode italienne présentés par la Camera Nazionale della Moda Italiana pour 2022 confirment la tendance: l’industrie nationale a résisté aux pressions négatives de l’économie.

Les données du quatrième trimestre ont confirmé une tendance remarquable, démentant les prévisions d’un net ralentissement dû à la crise de l’énergie et portant le chiffre d’affaires en 2022 du secteur à 98,3 milliards, +18% par rapport à l’année précédente, dépassant de deux points les prévisions.

La reprise post-Covid avait déjà commencé en 2021 lorsque le chiffre d’affaires avait augmenté de +21,2% par rapport aux niveaux très déprimés du pire moment de la crise pandémique.

Sur l’ensemble de l’année 2022, la forte croissance du premier semestre (+20%) a été suivie d’un troisième trimestre positif mais en légère décélération (+19%), les premières données du quatrième trimestre confirmant une croissance proche de 20%, contrairement aux prévisions d’un fort ralentissement dû à l’impact des prix de l’énergie.

L’année 2023 s’est ouverte sur un optimisme prudent lié à la baisse des prix du gaz et aux prévisions positives de la baisse de l’inflation, mais les entreprises de la chaîne d’approvisionnement accusent encore le coup d’avoir absorbé les hausses de prix pour éviter de les déverser sur le consommateur final.

« Face à une augmentation de 7,1% des prix au sein de la chaîne d’approvisionnement, les prix facturés aux consommateurs n’ont augmenté que de 1,5% », a spécifié Carlo Capasa lors de la conférence de presse de présentation de la fashion week. Le chiffre d’affaires du secteur devrait donc croître de 4% contre +18% en 2022.

« Une croissance comme celle de 2022 était exceptionnelle, c’était l’année post-pandémie (…) mais avant la pandémie la croissance annuelle était de 3%, la prévision de 4% pour 2023 sont donc excellentes », a expliqué mercredi Carlo Capasa.

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