Antik Batik au Pérou

Pour présenter la collection automne-hiver 10-11 de sa marque Antik Batik, Gabriella Cortese est partie au Pérou, à Cuzco et sur les bords du lac Titicaca, entraînant dans son sillage le photographe Thierry Le Gouès.

Elle a beaucoup voyagé, Gabriella Cortese, en Inde, au Maroc, au Brésil, au Pérou, au Crazy Horse. De ses pérégrinations aventureuses, il lui est resté une fascination pour l’artisanat, les broderies, le batik, la bohème, les perles et les paillettes. Plus l’amour des hommes. Et l’irréductible faculté de n’en faire qu’à sa tête. Alors, pour présenter la collection automne-hiver 10-11 de sa marque Antik Batik, elle est partie au Pérou, à Cuzco et sur les bords du lac Titicaca, entraînant dans son sillage le photographe Thierry Le Gouès, ce n’est pas la première fois – l’Asie, l’Afrique et l’Amérique latine avaient déjà marqué de leur empreinte les créations de l’un et de l’autre en trois albums qui ne tranchent pas : est-ce de la photo de mode ou du reportage, « les deux » répond-elle. Avec une revendication : « l’authenticité » travaillée en argentique, en noir et blanc, que l’on croirait fixée sur papier au plomb d’antan ou en couleurs, volontairement saturées à coups de flash. Il n’y a là rien d’anecdotique ni de folklorique, aucune volonté de déguisement, de construction stylistique, surtout ne pas échafauder un lookbook de bon aloi, faire fi des inquiétudes de l’équipe commerciale qui aurait préféré que Gabriella se plie « à la nécessité de montrer et de vendre la collection ». Son Pérou a le visage de ces fillettes coiffées de fleurs d’une blancheur éclatante, qui ne s’étonnent guère de la ressemblance de leurs jupons brodés avec celui d’une mannequin assise à côté d’elles. Car l’inspiration de cette saison est née auprès des tricoteuses d’alpaga, qui font des merveilles pour Antik Batik depuis douze ans déjà. Mais tout cela a pris une autre dimension depuis, avec les pluies torrentielles et les coulées de boue qui ont détruit plusieurs villages de la région de Cuzco en janvier dernier. Gabriella Cortese a mesuré la violence du désastre, le désespoir de ceux qui n’ont plus rien, alors qu’ils avaient déjà si peu. L’hiver approche, elle sait que les sinistrés ne peuvent survivre dans des abris faits de bâches en plastique. Elle veut que Fait main depuis 1992, Antik Batik, le livre et les photos mis en vente, servent à quelque chose.

Anne-Françoise Moyson

Fait main depuis 1992, Antik Batik, photos de Thierry Le Gouès.
Du 28 septembre au 7 octobre prochains, expo photo chez Antik Batik, 18, rue de Turenne, à 75004 Paris. Les bénéfices de la vente des photos et du livre seront reversés aux sinistrés.

Dans cette même région andine, le Vif Weekend soutient Plan Belgique et Plan Pérou dans leur action pour les enfants

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