Après la faillite, la marque Gigue renaît de ses cendres, et c’est grâce à une jolie histoire de famille
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Sous la houlette de la directrice de création Audrey Wyckmans, fille du fondateur Jo Wyckmans, et avec la même équipe qu’avant, la marque belge Gigue reprend son cours.
Nous sommes allés à la rencontre de celle qui a contribué à relever Gigue après l’annonce d’une faillite qui avait fait l’effet d’un choc dans le petit monde de la mode belge.
La société Gigue a été mise en faillite par le groupe Duror en 2024. Qu’est-ce qui a coincé?
Nous sommes toujours restés rentables parce que nous travaillions avec une petite équipe efficace. Mais le groupe a été victime d’une «volonté de trop en faire». Il y avait trop de marques, de magasins, de managers et de réunions. Cette structure lourde rendait les choses difficiles.
Or, dans le secteur de la mode, qui évolue rapidement, il est tout aussi important de pouvoir avancer en douceur.
Chez Castellino (NDLR: le groupe qui a repris Gigue,), c’est différent. Nous avons plus d’autonomie, moins de hiérarchie, et nous pouvons prendre des décisions rapidement.
Que représente la marque aujourd’hui?
Mon père a pensé Gigue comme le Ralph Lauren belge: preppy, avec beaucoup de total looks et un accent sur les pièces androgynes tels les costumes et les pulls câblés pour femmes. Le total look est toujours un élément important de notre ADN.
Mais depuis que j’ai pris la direction de la création, notre style est devenu légèrement plus féminin, avec plus de couleurs et d’imprimés.
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Gigue reste intemporel, épuré et sobre, mais avec une touche ludique. Notre force réside également dans le fait que nous allons jusqu’à la taille 46 et que nous fabriquons nos coupes ici, sur mesure pour les femmes belges. Nous l’avons souvent entendu de la part de nos clientes lorsque nous étions absents pendant un certain temps: les pièces qui vont aussi bien que celles de Gigue sont tout simplement introuvables dans d’autres marques de milieu de gamme.
Comment voyez-vous l’avenir de la mode belge?
Certaines marques disparaîtront probablement, ce processus est en cours depuis un certain temps. En 2025, gérer une marque de mode demande beaucoup plus de travail et d’argent que par le passé.
Avec l’essor des achats en ligne et des réseaux sociaux, il faut déployer beaucoup plus d’efforts pour vendre une pièce aujourd’hui.
Mais si vous restez fidèle à votre propre ADN, sans essayer de trop rivaliser avec les chaînes de fast-fashion et les tendances, je pense qu’il y a encore de la place sur le marché. Les gens auront toujours besoin de vêtements. Et c’est à nous de les convaincre avec de la qualité et de la créativité à un prix équitable.
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