Après le scandale, Demna (Balenciaga) promet de changer

Demna Gvasalia Balenciaga
© Belga Images

Demna, le directeur artistique de Balenciaga, a promis dans une interview à Vogue de changer son approche « provocatrice » après une controverse déclenchée par une campagne mêlant enfants et accessoires sexuellement connotés.

« J’ai vu beaucoup de drames dans ma vie, mais ça a été particulièrement difficile à vivre, une erreur dont il faut tirer les leçons », a déclaré le créateur géorgien, qui avait fui la guerre, enfant, dans ce long entretien exclusif.

Il a laissé entendre que son prochain défilé prévu le 5 mars sera en rupture par rapport aux précédents de Balenciaga. 

« Je veux changer d’approche, dans la façon dont je fabrique mes collections mais aussi dans la manière dont je les montre », a-t-il dit, en ajoutant que le prochain défilé se déroulera dans « un décor délibérément simple afin de permettre à chacun de se concentrer sur la collection ». « Je m’en remets à l’essentiel: la collection, le son, la lumière », a-t-il insisté. 

« Le défilé sera surtout une occasion de montrer la collection, plutôt que de faire événement. J’ai réalisé que cette démarche peut entraver l’attention qu’on porte à mon véritable travail », a-t-il poursuivi.

C’est Kanye West qui avait ouvert le dernier défilé de Balenciaga, dans la boue, en automne. La maison avait dû couper les ponts avec le rappeur en octobre après ses dérapages antisémites. 

kanye west balenciaga
Ye, alias Kanye West, a ouvert le show Balenciaga en tenue de stormtrooper. © SDP

Mais c’est une campagne publicitaire en novembre qui a provoqué le tollé. Sur certaines images, rapidement retirées, on pouvait voir une enfant, debout sur un canapé, ou sur un lit qui tient comme un doudou un sac en forme d’ourson en peluche, sanglé de ceintures noires inspirées du BDSM, une pratique sexuelle sadomasochiste.

Des internautes ont aussi relevé que sur une autre photo, un sac issu d’une collaboration avec Adidas était posé dans un décor de bureau, sur des documents où sont imprimés des extraits d’une décision de la Cour suprême américaine sur la pornographie infantile.

« C’était un ensemble de coïncidences négligentes et malheureuses, mais pas intentionnelles », a commenté Demna. 

« Je crois que le caractère provocant de mon travail a souvent fait l’objet de mauvaises interprétations (…) Aussi, je ne souhaite plus utiliser ce terme pour évoquer mes créations », a-t-il conclu. 

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