Au quai Branly, le kimono s’expose dans tous ses états

Poster de David Bowie en Ziggy Stardust, 1974. © photos: Victoria and Albert Museum, London / Kyoto Living Craft House Mumeisha
Isabelle Willot

De la haute couture à la pop culture, cet habit traditionnel, lié à l’histoire du Japon, a vêtu samouraïs et courtisanes mais aussi des stars comme David Bowie ou Freddy Mercury. Le musée du quai Branly, à Paris, lui consacre une éblouissante rétrospective.

A fashionable youth, Utagawa Kunisada (1786-1864), Edo (Tokyo), 1843-7.
A fashionable youth, Utagawa Kunisada (1786-1864), Edo (Tokyo), 1843-7. © photos: Victoria and Albert Museum, London / Kyoto Living Craft House Mumeisha

Vêtement iconique s’il en est, le kimono reste indissociablement lié à la culture japonaise même s’il n’a cessé depuis le XVIIe siècle d’influencer la mode de plus en plus mondialisée. C’est cette histoire hors du commun que raconte l’exposition qui se tient en ce moment au musée du quai Branly. Au fil d’un parcours regroupant près de 200 kimonos mais aussi des représentations de ceux-ci et des objets qui leur sont associés, le visiteur découvre comment ce que l’on a tendance à percevoir comme un habit immuable s’est métamorphosé jusqu’à devenir un marqueur de la pop culture, enfilé sur scène par David Bowie et porté à l’écran par les Jedi de la saga Star Wars.

Vieux de plus d’un millénaire, le kimono – qui signifie simplement «la chose que l’on porte sur soi» – habille alors tout le monde, sans distinction de sexe ou de condition sociale. Ce simple vêtement à coutures droites fermé par une ceinture nouée séduira l’Occident dès la fin du XIXe siècle qui signe le début de l’ouverture du Japon sur le monde. Des tenues exclusivement destinées à l’exportation s’embarquent alors sur les bateaux des marchands néerlandais qui popularisent cette «robe de chambre» au charme exotique.

L’engouement est à son comble au début du XXe siècle lorsque les couturiers renoncent aux vêtement corsetés au profit de silhouettes plus fluides. Depuis les années 50, les créateurs de mode comme Yohji Yamamoto bien sûr, mais aussi Jean Paul Gaultier ou John Galliano pour Dior ne cessent de le revisiter. Le cinéma et les comédies musicales aussi s’en emparent, véhiculant avec lui des clichés parfois ambigus. Posant la question délicate de l’appropriation culturelle trop souvent larvée derrière les hommages bien intentionnés.

Kosode, Japon, 1840-60.
Kosode, Japon, 1840-60. © photos: Victoria and Albert Museum, London / Kyoto Living Craft House Mumeisha
Geta, Japon, 1920–30.
Geta, Japon, 1920–30. © photos: Victoria and Albert Museum, London / Kyoto Living Craft House Mumeisha
Kimono pour export, probablement Kyoto, 1905-15.
Kimono pour export, probablement Kyoto, 1905-15. © photos: Victoria and Albert Museum, London / Kyoto Living Craft House Mumeisha

Kimono, au musée du quai Branly, à Paris. quaibranly.fr

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