Cinq choses à savoir sur la maison Versace
La maison italienne Versace, l’une des rares à être encore indépendante, serait en passe d’être vendue au groupe de mode américain Michael Kors, selon plusieurs médias, dont l’agence Bloomberg.
Au terme de l’accord, la famille continuerait à avoir un rôle, selon les mêmes sources.
Voici cinq choses à savoir sur cette grande griffe milanaise, dont le symbole est la Méduse:
Le génie Gianni Versace
Né en Calabre, Gianni Versace débarque à Milan alors qu’il a 25 ans. Il présente en 1978 la première collection de sa maison, créée avec son frère Santo, qui s’occupe du business.
Gianni était « un créateur à 360 degrés, un véritable artiste, il avait une pure vision créative sur les couleurs, les matières », explique à l’AFP Stefania Saviolo, directrice du centre de la mode à l’université Bocconi à Milan.
Son génie séduit le monde du show-biz, et peu à peu il habille les plus grandes célébrités, de Madonna à Elton John. Il dessine aussi costumes et décors pour le monde du spectacle (Maurice Béjart, William Forsythe…).
Il s’entoure de supermodels, Carla Bruni, Claudia Schiffer, Naomi Campbell, Cindy Crawford ou encore Helena Christensen, qui contribuent à accroître l’aura de la maison.
La robe à épingles
Gianni Versace propose des collections colorées et résolument sexy, respirant le luxe. Elles mélangent lamé, imprimés baroques, léopard ou zèbre, couleurs criardes, cuir ou références au bondage, fentes, tissu ultra-moulant.
Lors de la première du film « Quatre mariages et un enterrement » en 1994 à Londres, Versace habille Elizabeth Hurley, en couple avec Hugh Grant, d’une robe noire extrêmement suggestive.
Dotée d’un décolleté très plongeant, cette longue robe-fourreau noire est complètement fendue au niveau des jambes mais aussi à la taille, où elle est attachée seulement par des épingles à nourrices dorées XXL.
« Néopunk » et super sexy, la robe, baptisée « That Dress » (« Cette robe ») », entre dans la légende.
La mort et la chute
Le 15 juillet 1997 au matin, alors que Gianni s’apprête à rentrer dans sa luxueuse villa de Miami après avoir acheté la presse, il est tué de deux balles par Andrew Cunanan, un prostitué homosexuel connu pour sa fascination pour le luxe.
Le monde de la mode et du show-biz est sous le choc. La maison Versace est alors « à son apogée », souligne David Pambianco, patron du cabinet de consultants éponyme.
Sa soeur, Donatella, à qui il avait confié la ligne décontractée Versus, lui succède comme directrice artistique, tandis que Santo continue d’assurer sa gestion en tant que PDG.
Mais Versace se délite peu à peu. Différents directeurs généraux se succèdent: le groupe taille dans ses effectifs, rationalise sa production, revoit le réseau de boutiques.
L’emblématique Donatella
La maison est depuis la mort de Gianni représentée par l’emblématique Donatella, blonde platine au visage marqué par les excès de la chirurgie esthétique.
Muse et confidente de Gianni, Donatella, qui avait travaillé pendant 14 ans à ses côtés, a été durement affectée par sa mort. Elle a traversé une période de dépression et subi les affres de la dépendance à la cocaïne avant de suivre, en 2005, une cure de désintoxication.
Si elle a peiné au début à trouver ses marques, elle a depuis réussi à imposer son style et sa marque sur la griffe.
L’aura retrouvée
Ces dernières années, « Versace a retrouvé « l’ADN des tapis rouges » qu’elle avait perdu » et son style est « très audacieux, très fort », note Mme Saviolo.
Du côté financier, la maison a connu un redressement tant du point de vue du chiffre d’affaires (passé de 268 millions d’euros en 2009 à 668 millions d’euros en 2017) que des bénéfices. Après une perte de 7,4 millions il y a deux ans, elle est repassée dans le vert en 2017, avec un bénéfice de 15 millions d’euros.
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