Comment Vogue sous-paie ses mannequins

Un procès intenté par trois modèles à l’agence Next révèle les surprenants tarifs du magazine.

Comme il semble loin, le temps où Linda Evangelista, mannequin star des années 90, ne se levait pas pour moins de 10 000 dollars! Quelques mois après la sortie du documentaire choc de Sara Ziff sur la face sombre du mannequinat, un procès intenté à l’agence Next par trois modèles (une sombre affaire de rémunérations non versées) permet aujourd’hui d’en savoir plus sur les tarifs pratiqués par un magazine comme Vogue. Le site d’informations américain Jezebel a en effet mis en ligne le 30 novembre le décompte de sommes dûes ai mannequin polonais Anna Jagodzinska.

On y apprend notamment qu’une journée de shooting pour Vogue Paris est rémunérée 125 dollars. Quand on sait qu’une marque doit débourser 20 800 euros pour s’offrir une page de publicité dans le même magazine, on se dit que Condé Nast, l’éditeur de Vogue, est à la tête d’un modèle économique fort lucratif. Une pratique qui n’est pas isolée puisque le document prouve que d’autres titres pratiquent des tarifs similaires.

A leur décharge, chacun sait dans le milieu de la mode qu’être choisie pour une série mode dans Vogue permet surtout de décrocher de juteux contrats publicitaires: le document en question montre par exemple qu’H&M doit 60 000 dollars à Anna Jagodzinska. Encore faut-il décrocher ces fameux contrats avec les marques, ce qui n’est probablement pas le cas de tous les mannequins.

Géraldine Dormoy

Un tel système vous choque-t-il ou vous paraît-il normal?

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