Défilé Chine été 2009

Un souffle léger sculpte les nouvelles silhouettes Chine signées Tim Van Steenbergen.

Un hangar au Brussels Kart Expo à Groot Bijgaarden, on aurait imaginé un autre endroit pour le défilé Chine. D’autant que le carton d’invitation, avec son liseré de fleurs romantiques, faisait dans la dentelle. Il ne faut jamais s’arrêter aux clichés. Suivre l’allée de bougies, entrer dans le lieu scénographié classe par Guillaume Joveneau, bars à champagne et candélabres argentés, tentures de velours noir. Pénétrer dans l’espace catwalk, mais sans catwalk. Seules, dans cet espace rectangulaire de 40 mètres de long, quatre colonnes de voiles blancs et transparents dissimulent à peine des lustres en cristal King size et des mannequins qui n’attendent qu’un signal pour s’animer – le début de la bande son concoctée par Fabrice Duchêne, directeur général et DJ improvisé.

Les mille invités ont fini par s’asseoir, les rideaux évanescents remontent délicatement, libérant les filles qui comme dans un rêve s’en vont puis disparaissent. Pour mieux revenir. Elise Crombez ouvre le bal, plus belle que jamais, en académique noir diaphane et bustier blanc savamment lacé dans le dos. Une quarantaine de silhouettes plus tard, Elise ferme la danse dans une jupe de soie grise inspirée qui dévoile ses jambes interminables et se gonfle à chacun de ses pas altiers. Le styliste Tim Van Steenbergen sourit timidement, bravement fait le tour de la piste aux étoiles derrière les mannequins du final, arrêt devant les photographes, applaudissements, lumières et walking dinner sur fond de commentaires plutôt élogieux.

Car la collection de Tim a conservé les codes maison – lingerie, soie, féminité – mais épurés. L’esprit romantique est toujours là, mais cassé avec des pièces plus rock’n’roll, plus baby doll. Se suivent et ne se ressemblent pas de la vraie lingerie à porter dessous dessus, des jupes drapées couleur poudrée assorties d’un biker en cuir, un jumpsuit gris perle, une robe longue bâtie comme un trench coat sans manches, des capes virevoltantes et aériennes, une robe chemisier bleu profond, des robes bustier asymétriques, bouffantes rose shocking, des robes fourreaux faites de rubans, des tissus imprimés taches ou plumes, du corail, du gris, du blanc, du noir, un certain esprit « Ophélie ». Un souffle léger comme le tulle sculpte les nouvelles silhouettes Chine. C’est couture, très « créateur belge » (c’est un compliment) et sexy-évanescent en diable. L’été s’annonce bien.

Anne-Françoise Moyson

www.chinecollection.com

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