Dressing Homme: Ce qu’on garde, ce qu’on jette

Le point sur ce qu’on peut ranger, ce qu’on garde et ce qu’on attend avec impatience pour les beaux jours… Bref, la retrospective fashion homme.

On a aimé en 2011

L’été dernier, les créateurs s’étaient passé le mot pour réhabiliter copieusement l’esprit rock. Un retour remarqué après quelques saisons à tourner le dos à cette tendance trop ouvertement estampillée années 2000 : la décennie où Hedi Slimane régnait chez Dior Homme et où les groupes en  » The  » envahissaient la scène et les charts. Ce come-back éclair, puisqu’il ne perdure pas en 2012, s’exprimait en version glam et rockabilly chez Versace, new wave SM chez Emporio Armani ou Blousons Noirs à moto chez Burberry Prorsum. Même mise entre parenthèses pour la marinière, ambassadrice d’un style balnéaire qui s’annonce un peu moins tout-puissant. Enfin, quelques micro-tendances sont en voie de disparition (forcément passagère, loi de la fashion) : le tartan, la ceinture Obi, et, rayon couleur, le vert. Malheureusement, le bermuda est encore là…

On aimera encore en 2012

La dégaine du bourlingueur est un vieux fantasme masculin dont les stylistes ne se lassent pas. On repère pas mal de références à l’Afrique, ici dans un collier Lanvin, là dans un imprimé Burberry et plus clairement encore chez Louis Vuitton, à la faveur de motifs Massaïs et de chemises d’explorateur à la Livingstone. Ann Demeulesteer nous propose une réminiscence de la djellaba quand le tailleur Canali invite pour sa part à embarquer à bord du Darjeeling Express. On l’écrivait plus haut : le slim genre jeune rocker de Manchester est définitivement mort et enterré. Le pantalon se porte plus ou moins souple mais en tout cas large comme chez ZZegna, Salvatore Ferragamo, Issey Miyake Men, Damir Doma ou encore Dior Homme. Réflexe anti-crise, de nombreuses griffes jouent la carte du rétro pour rassurer leurs fidèles : motifs baroques années 80 sortis des archives de la maison Versace, imprimés d’esprit fifties chez Prada, références au Savile Row des années 70 chez Gucci : le passéisme a parfois du bon.

On va aimer en 2012

Ce sera la tendance à ne pas manquer dès le printemps prochain : l’imprimé est de sortie, impossible de le rater. Hibiscus chez Givenchy, géométrique chez Giorgio Armani et ZZegna, papier peint seventies chez Burberry Prorsum, imprimés foulard de grand-mère chez D&G, hawaïens chez Jean Paul Gaultier et Kenzo. Encore plus qu’à l’accoutumée, les codes du sportswear contaminent le prêt-à-porter quotidien des hommes et reflètent plus globalement la fin du formalisme : inspiration du monde de la natation chez Dirk Bikkembergs qui collabore avec la marque Arena, clin d’oeil aux J.O. de Londres chez Vivienne Westwood, chaussures et sacs de golf chez Prada, fringues en toiles de parachutes chez Dries Van Noten, joggings pour rappeurs athlétiques chez Calvin Klein Collection, nonchalance de surfeurs chez Adam Kimmel. Il va y avoir du sport ! Enfin, phénomène raccord avec le dérèglement climatique, les mailles n’hibernent pas en été, de même que les parkas. Y a plus de saisons chez Jil Sander, Gucci, Dries Van Noten, Dolce & Gabbana ou Moncler Gamme Bleu. Et quelle sera la palette de 2012 ? Beaucoup de teintes naturelles, du sable au teintes glaise, rehaussées de touches de couleurs, partant du rouge tomate à l’indigo en passant par le jaune vif.

Baudouin Galler

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