Le drama show de Marc Jacobs pour Vuitton

© Ellen De Wolf

Marc Jacobs s’en va, Marc Jacobs est parti. L’Adieu à Vuitton. Allait-il l’annoncer avant, pendant, après ? Puisqu’il était certain que Marc Jacobs quittait le poste de directeur artistique de Louis Vuitton, restait juste à savoir quand.

Le décor sentait le chant du cygne – un mélange (de la récup ?) des précédents shows mais unifié par le noir dominant. Au sol une moquette à poils longs à damier noir et bleu, une fontaine, un carrousel, des ascenseurs de grand hôtel, une horloge de gare, tout cela avait déjà servi auparavant, Vuitton aime le vintage.

Justement, il est 10 heures tapantes, l’horloge sonne, comme un glas. Une fille nue s’avance, avec en guise de peintures de guerre sur le corps le logo de la maison, à l’endroit, à l’envers, plus Paris elle tient à bout de bras un boa noir, sur la tête une coiffe de grand manitou, en plumes de paon mais noires. Du coup, on se demande déjà comment Marc Jacobs viendra saluer, étant donné qu’il avait osé le pyjama la saison dernière, pour rester l’égal de ses mannequins en nuisette – après la jupe, j’enlève le bas, pourquoi pas.

Cette collection, jeans avec sur-robe transparente, leggings, cape, robes, justaucorps brodés, il la dédie aux « femmes qui l’inspirent et aux « showgirl » qui sont en elles ». Vous voulez des noms ? Les voici, par ordre alphabétique, pour ne pas faire de jalouses, Emmanuelle Alt, Jane Birkin, Betty Catroux, Coco Chanel, Cher, Lady Gaga, Zizi Jeanmaire, Kate Moss, Edith Piaf, Miuccia Prada, Sonia Rykiel, Barbra Streisand, Anna Wintour, entre autres. Ça en fait des marraines, qui furent parfois des fées.

Bref, le show fait dans le show, il y a quelque chose qui tremble, tant de drama queen, ça finit par foutre le bourdon, c’est la fin d’une époque, il ne faut pas être devin pour le deviner. Etonnamment, il y a peu de sacs, pas même la moitié sur les 41 silhouettes, et encore ils sont noirs, petits, parfois frangés, presque discrets.

La bande-son fait elle aussi dans le recyclage avec un mélange de ce que l’on avait pu entendre précédemment. Et puis Marc Jacobs apparaît, costume, cheveux courts, baskets blanches, petite pointe de déception, il aurait tout de même pu faire un petit effort, à moins que fini le temps de rire, monsieur va développer sa marque et entrer en bourse. On n’a pas peur pour lui.

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