Les nouveaux princes de Dries Van Noten

Isabelle Willot

Lorsque l’on arrive chez Dries Van Noten, quel que soit le lieu où il nous convie – ici une gare RATP au fin fond du 15e impossible à réchauffer -, on sait que l’on vivra un de ces petits moments de grâce qui font trop souvent défaut. Cette fois encore, le créateur belge a réussi l’impossible équation d’être à la fois dans la retenue tout en osant l’ornement en s’inspirant des tenues et des bijoux traditionnels de la tribu Miao, en Chine. Aux manteaux somptueusement brodés d’argent succédaient des jeux de superpositions de formes – des jupes plissées sur des pantalons, des trench au-dessus de vestes, des chemises et des tee-shirt échancrés – dans une palette où dominaient le noir et l’indigo – assurément le duo star de la saison déjà mis en vedette chez Prada et le matin-même encore chez Issey Miyake – ponctué de rouge éclatant.

Chez Louis Vuitton aussi, le classicisme et la sobriété du tailoring des vêtements venaient contrebalancer la richesse de l’ornementation de certaines pièces phares d’une collection inspirée par le travail du créateur britannique Christopher Nemeth, décédé il y a presque 5 ans.Connu surtout au Japon où il s’était expatrié vers la fin des années 80, cet autodidacte de la mode avait l’habitude d’imaginer ses propres imprimés. Un travail soigneusement conservé dans les archives de sa maison dans lesquelles Kim Jones a pu choisir quatre motifs reproduits en utilisant différentes techniques artisanales grâce au savoir-faire du malletier français. Qui dit Louis Vuitton, dit forcément aussi accessoires au premier rang desquels on ne pointera pas, pour une fois, les sacs mais les broches en formes d’épingles à nourrice géantes – propres à tenter sans doute plus encore les femmes que les hommes – auxquelles répondaient sur certains jeunes gens une minuscule version dorée plantée dans le cartilage ou le lobe de l’oreille.

Isabelle Willot

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