Mode masculine à Londres : James Bond réincarné

Très attendu, le premier défilé de la marque de vêtements britannique Hackett s’est déroulé à Londres sous le signe de James Bond. L’esprit de l’agent 007 – ou son style, du moins – a plané sur ces trois jours de la mode masculine.

Costumes trois pièces nostalgiques, nuances ivoire : le défilé d’Hackett s’est ouvert sur un hommage à Scott Fitzgerald. Original ? Pas vraiment : chaque saison, la garde-robe de l’auteur de ‘Gatsby le Magnifique’ est réinterprétée une bonne dizaine de fois. Mais une marque comme Hackett n’a nullement besoin d’originalité. Pour réaliser ce défilé, le créateur s’est inspiré des thèmes la Côte d’Azur et de l’apogée de l’empire britannique. ‘Italiens, Français, … Tout le monde se laisse influencer par Londres et par le style british’, a confessé la marque britannique. ‘Du temps où nous tenions encore notre commerce de vêtements de seconde main, nous achetions souvent nos articles chez Ralph Lauren. Il est la Nouvelle Angleterre. Nous, le Vieux Royaume.’

C’est la maison jamaïcaine de Ian Fleming, l’auteur de James Bond, qui a inspiré le dernier passage sur les podiums. Vestons légers, shorts aux coloris flashy, combinaisons aux imprimés excentriques (rayures, motifs cachemire) : nous voilà téléportés au coeur des Tropiques. Pour la finale, un groupe de jeunes garçons s’est emparée des podiums, chapeaux melon sur la tête et parapluies à la main. ‘Impossible de m’imaginer une autre fin’, a déclaré Hackett à froid. ‘Nous ne vendons pas nos chapeaux melons. Nous en faisons mais quasiment personne n’en demande’.

‘Il était temps’, soupire Hackett à l’évocation de son premier défilé. ‘Notre entreprise est actuellement en pleine expansion. Les défilés attirent bien plus l’attention des médias que les entretiens ou les reportages que l’on réalise par ci par là. Cela fait longtemps que nous voulions défiler, mais les prix élevés nous en ont toujours dissuadés. La semaine de la mode masculine de Londres était une bonne occasion de démarrer l’aventure’.

« My tailor is rich »

La fin d’après-midi a révélé l’importance des costumes sur la scène britannique. Les tailleurs de Savile Row – issus des maisons Anderson & Sheppard, Gieves & Hawkes et Norton & Sons – ont organisé une journée portes ouvertes commune, qui s’est prolongée par une réception à Burlington Arcade. Oui, Londres a – sans doute plus que n’importe quelle autre ville – de quoi habiller les hommes en uniforme de travail solennel, qu’ils soient cadres ou agents secrets. Message reçu cinq sur cinq.

James Bond est vivant : réincarné, entre autres, dans les silhouettes de Tom Ford, le créateur texan domicilié à Londres qui a donné un diner privé. L’esprit de 007 plane sur le quartier de New Bond Street – qui ne doit pas son nom à James Bond. Mais bon, ce n’est que de la mode.

Jesse Brouns

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content