Paris Fashion Week, le 7e jour avec Sacai et Saint Laurent

Le Couvent des Cordeliers d’habitude si monacal a été lifté pour et par Sacai. Du blanc, du noir, du bleu pétrole, au sol une bande blanche qui tranche sur le tapis sombre tout en suivant les lignes zigzagantes des gradins. Un petit bout de territoire japonais s’est ainsi installé à Paris, le temps de montrer le printemps-été de la créatrice Chitose Abe.

Depuis 1998, elle réinterprète savamment, mais sans que ce soit jamais surligné ni pesant, le mélange des matières, les juxtapositions et les oppositions. Il se fait qu’elle a travaillé longtemps aux côtés de Rei Kawakubo et de Junya Watanabe chez Comme des Garçons, elle sait donc parfaitement comment construire des vêtements différents.

Les siens doivent être vus de face, de profil et de dos tant ils sont riches et inventifs. Toujours avec ce petit quelque chose de primesautier qui rend léger, même quand elle s’attaque à la réinterprétation d’uniformes militaires. On sait qu’elle ne pense jamais en ces termes, l’Asie versus l’Occident, son langage est universel, sans être édulcoré pour autant, et c’est aussi cela qui fait son talent.

Le Carreau du Temple s’est habillé de noir, on aura reconnu la patte d’Hedi Slimane pour Saint Laurent, filant le long de ces structures de métal qui se mettent à tourner sur elles-mêmes. L’invitation au show est un livret signé du « paraphotographer » Robert Heinecken (1931-2006), le créateur aime l’art et les artistes. La bande-son originale lance les réjouissances, elle est d’Aleide, a été enregistrée chez Lolipop records à Los Angeles et énumère en français « 1, 2, 3, mes chaussures et moi », plus loin, « je veux manger ton coeur » et autres déclarations du genre.

Les parisiennes de ce Saint Laurent-là sont montées sur des plateformes à paillettes, ce qui indubitablement rallonge la jambe. Il y a tout ce qui fait la signature de ce plus tout à fait jeune homme (46 ans) : des perfectos, du cuir, des chapeaux de feutre, des foulards serrés au cou, des mini-minis, des seventies, du rock, du va voir ailleurs si j’y suis. Plus du shiny et quelques touches de fourrure éclatante, Saint Laurent n’est pas mort.

Photos Imaxtree

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