Paris Fashion Week: Louis Vuitton passé, présent, futur

Nicolas Ghesquière, directeur artistique de la Femme Louis Vuitton pense un automne-hiver qui renaît de ses cendres. Total respect.

Paris Fashion Week: Louis Vuitton passé, présent, futur
© Imaxtree

Un show, cela se mérite. Le dernier jour de la Fashion week parisienne, ce mercredi 9 mars 2016, il a fallu traverser tout Paris, direction le Bois de Boulogne où Frank Gehry a construit pour Louis Vuitton un navire qui nargue la frondaison des arbres et porte le nom de Fondation. Il a ensuite fallu courir entre les grosses gouttes de pluie qui ne se fatiguaient pas et zigzaguer entre les stars trempées invitées de même par le malletier – Alicia Vikander, Selena Gomez, Jaden Smith ou Fan Bing Bing. Tout ça pour découvrir un décor parfait pour nyctalopes, on se croirait dans un paysage englouti au sol pavé de noir et blanc, strié de 57 colonnes de guingois, amputées, ratiboisées et facettées de miroirs constellés de brisures, de près, on dirait des impacts de balles, c’est l’oeuvre de l’artiste Justin Morin (1979, vit et travaille à Paris, France).

Dans ce temple en ruines, s’invite alors la question subsidiaire :  » Dans quel monde errons-nous et où allons-nous ?  » Dans l’esprit et le vestiaire de Nicolas Ghesquière, directeur artistique de la Femme pour la maison Vuitton depuis novembre 2013, soit 4 saisons, tout semble très clair : nous allons de ce pas vers un futur différent qu’il s’agit d’inventer, de préférence sur du Lou Reed (Street Hassle). Alors, comme l’homme aime retrousser ses manches, il cherche, pense, pratique l’essai-erreur, revoit ses classiques et définit sans hésitation une garde-robe qui sans jamais faire fi du passé regarde loin devant et aujourd’hui aussi – il a ce talent-là de ne rien faire comme les autres.

Paris Fashion Week: Louis Vuitton passé, présent, futur
© Imaxtree

Certes, ses silhouettes au premier abord détonnent puis le regard s’habitude, formé peu à peu à cette singularité qui force le respect. Il faut laisser infuser ses propositions, ses mélanges de soie, son cuir brillant, ses robes à découpes géométriques, ses aplats chevronnés, ses trompe-l’oeil à effet corsetterie, ses volumes repensés, sa chapka XXL, son esprit sportswear et l’intelligence qu’il accorde aux femmes qu’il veut vêtir. Il faut regarder et regarder encore cette garde-robe hivernale et puis se rendre compte que d’un coup, elle démode la majeure partie de tout ce que l’on a pu voir durant cette fashion week parisienne – et pas seulement parce que Louis Vuitton a l’honneur de défiler le dernier jour de ce marathon qui compte 92 shows officiels.

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