Le créateur belge Glenn Martens a revisité plusieurs classiques H&M pour en faire des pièces sculpturales et modulables, réunies dans une collection ludique.
Et éminemment désirable. En amont d’un lancement qui promet déjà de déchaîner les fashionistas, on a posé quelques questions au créateur belge qui monte, qui monte… Et qui nous a confié les secrets de cette rencontre Glenn Martens x H&M forcément collector.
Pourquoi avoir décidé de collaborer avec H&M?
H&M est une marque iconique que nous connaissons tous depuis l’adolescence. Je voulais rendre mes créations conceptuelles – et onéreuses – accessibles à tous. Grâce à leur expertise et à leur capacité de production, ma vision a pu devenir abordable.
Le seul compromis? Réduire la collection de moitié. J’avais trop d’idées!

Que ressentez-vous en voyant votre nom sur certaines pièces?
H&M a déjà collaboré avec de nombreux grands créateurs. C’est flatteur de rejoindre cette liste impressionnante. Quand H&M a proposé de l’imprimer aussi sur des boxers, j’ai hésité. Mais l’idée que des personnes se baladent avec mon nom sur les fesses m’a finalement fait sourire.
Pendant la conception, la collection est comme mon bébé, mais une fois lancée, elle vit sa propre vie. Dès la sortie, elle m’échappe, et mon nom devient presque abstrait.
Les classiques H&M ont servi de point de départ. Quelles ont été vos autres sources d’inspiration?
Beaucoup d’éléments viennent de mes douze années chez Y/Project, la marque que j’ai quittée en septembre 2024. Cette collection est à la fois un chant du cygne et une lettre d’amour. Comme je n’utiliserai plus jamais ailleurs l’esthétique et les techniques de Y/Project, c’est un adieu approprié.
J’y ai aussi ajouté une touche humoristique en revisitant des archétypes britanniques comme le tweed, le kilt et le tartan.

L’aspect conceptuel passe aussi par la polyvalence des pièces, que l’on peut transformer…
Nous voulions créer des vêtements qui s’adaptent à l’humeur de la personne qui les porte: parfois on veut se fondre dans la foule, parfois danser le ventre à l’air. Grâce à des astuces, on décide ce qu’on veut montrer ou cacher.
Les pièces qu’on peut froisser contiennent une couche d’aluminium, un vrai défi technique.
Avez-vous une pièce préférée?
Je suis fier du Lava Bag. Grâce à sa feuille métallique, on peut totalement la modeler, presque comme une sculpture. J’aime les accessoires parce qu’ils condensent l’ADN de toute la collection.
C’est une période importante pour les créateurs belges. Comment la vivez-vous?
Je me sens profondément belge. Grandir dans ce pays gris et pluvieux t’apprend à chercher la beauté dans l’inattendu.

Cela se reflète dans notre goût pour le design conceptuel. Les Belges sont généralement modestes, intègres, et travailleurs. Je ne connais aucun créateur belge qui passe son temps à faire la fête avec des célébrités. Ici, la mode est un métier que nous aimons. Et j’ai moi aussi ce sens de l’humour absurde, typique de chez nous.
Glenn Martens pour H&M, en boutique et sur hm.com à partir du 30 octobre.