Grigri précieux, amulette protectrice ou antidote à la morosité: les bijoux médicaments sont dans l’air du temps

Kathleen Wuyard-Jadot
Kathleen Wuyard-Jadot Journaliste

Si la mode donne parfois l’impression d’appartenir à une galaxie bien à elle, difficile de faire plus actuelle que la dernière tendance… médicale en matière de bijoux.

Alors que la planète est aux prises avec une pandémie sans fin, une ribambelle de pilules s’affiche en effet des poignets aux oreilles. Un revival des bagues à poison d’antan à la sauce sanitaire? Que nenni: les médicaments en question sont purement esthétiques, ornés de pierres et de paillettes ou dorés à l’or fin, comme un antidote joliment ironique à la morosité ambiante.

Signe du succès de la tendance: sur Farfetch, destination en ligne incontournable pour du shopping pointu de luxe, c’est un véritable arsenal de cachets à porter qui est proposé dans la catégorie bijoux. Avec, en gros plan, les colliers ornés de pilules dorées ou argentées rehaussées de pierres semi-précieuses du label britannique True Rocks. Lequel a récemment signé une collaboration avec le metteur en scène et activiste Andrew Keats, les breloques prenant pour l’occasion l’apparence d’antirétroviraux afin de lutter contre les stigmates du VIH. Quant à savoir si les ersatz de pilules qui s’enfilent désormais à même la peau sont une manière de déjouer le clivage qui se joue actuellement sur les questions de santé, on ne leur en demande pas tant, mais si c’était le cas, ce serait brillant.

Collier Paracetamol en argent, Romina Hermans, 145 euros.
Collier Paracetamol en argent, Romina Hermans, 145 euros.© SDP

Pour sa part, la joaillière néerlandaise Romina Hermans a fait de la pandémie une opportunité, celle de lancer sa ligne éponyme dans laquelle Xanax et Paracetamol se la jouent talismans précieux. « Je créais des bijoux pour différentes marques, mais Covid oblige, mes collaborations se sont réduites comme peau de chagrin et j’ai eu l’idée d’imaginer quelque chose qui n’appartiendrait qu’à moi. Il me restait un moule de Paracetamol de mes études en joaillerie, et j’ai décidé d’en faire un bijou et de le poster sur les réseaux, juste pour voir. L’enthousiasme des réactions m’a motivée à continuer et à transformer d’autres objets du quotidien en grigris précieux« .

Et la créatrice de 33 ans de s’étonner de l’écho que trouve l’antalgique auprès de sa clientèle: « Certains l’achètent pour leur femme parce qu’elle s’est remise d’une longue maladie, l’autre l’associe à ses lendemains de fête et il y en a même qui y voient une sorte d’amulette protectrice. » Quant à ceux qui y verraient une glamourisation de l’addiction? « Ce n’est pas du tout mon objectif, assure Romina. Le plus important pour moi, c’est qu’un effet feel good se dégage de mes bijoux. » Petits comprimés de bonheur.

Quelques bijoux

  • Romina Hermans, collier Xan en or
Grigri précieux, amulette protectrice ou antidote à la morosité: les bijoux médicaments sont dans l'air du temps

150 euros.

  • Alison Lou, boucle en or 14 carats
Grigri précieux, amulette protectrice ou antidote à la morosité: les bijoux médicaments sont dans l'air du temps
© SDP

243 euros, farfetch.com

  • Hoorsenbuhs x Damien Hirst, bague ornée de rubis et diamants
Grigri précieux, amulette protectrice ou antidote à la morosité: les bijoux médicaments sont dans l'air du temps

18 000 euros, thejewelleryeditor.com

  • True Rocks, collier pilule doré et turquoise
Grigri précieux, amulette protectrice ou antidote à la morosité: les bijoux médicaments sont dans l'air du temps

296 euros, farfetch.com

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