Hermès: dans les coulisses de la nouvelle manufacture (en images)

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Dans un grand bâtiment de bois et de béton, derrière de grandes baies vitrées, près de 200 artisans récemment formés fabriquent des sacs Hermès, au sein d’une nouvelle manufacture inaugurée vendredi près de Bordeaux pour répondre à la forte demande mondiale pour les produits de luxe.

Dans cet espace de 5.800 m2 où se répartissent huit ateliers, dont un dédié à la formation, le silence est à peine troublé par des coups de marteau délicats. Chacun des 185 artisans (260 à terme) est concentré sur sa production.

« On est focalisé sur nos sacs, sur ce qu’on fait », explique à l’AFP Gilles, 37 ans, ancien logisticien chez Decathlon, reconverti dans la maroquinerie depuis septembre 2019.

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C’est une particularité du groupe: le recrutement des artisans se fait sans critère d’âge, de sexe ou d’expérience professionnelle. Beaucoup des employés ont ainsi eu une vie professionnelle antérieure, parfois bien éloignée de la maroquinerie.

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Le salaire d’embauche n’est pas communiqué mais il est « très largement au-dessus du Smic », selon Guillaume de Seynes, directeur général pôle amont et participations du groupe.

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Gilles, comme tous les artisans de chez Hermès, a suivi une formation « maison » de 18 mois. « La première fois où j’ai fait de la couture, cela m’a marqué », se souvient-il amusé, « je n’avais jamais tenu une aiguille entre mes doigts ».

– 15 heures minimum pour un sac Kelly –

A quelques mètres de là, justement, dans l’atelier formation, la nouvelle promotion de 40 personnes, fraîchement arrivée, est en plein apprentissage de la couture au point sellier, une des bases du métier.

Ces néophytes devront ensuite apprendre au fil des mois à couper, polir, poncer, astiquer, piquer, teindre… avant d’être autorisés à réaliser seuls leur premier sac, le Kelly.

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Il faut un minimum de 15 heures de travail pour faire un sac Kelly. C’est « le modèle le plus célèbre, le plus ancien et surtout le modèle qui concentre le plus de savoir-faire », a expliqué à l’AFP Guillaume de Seynes.

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Un sac Hermès, quel que soit le modèle, est réalisé de bout en bout par le même artisan. Finaliser son tout premier sac, « c’est quelque chose », avoue Gilles, « on passe une étape ».

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Après le Kelly, certains de ses collègues ont commencé à se former sur un autre sac de la marque, le 24/24.

« Soyez fiers de votre travail, c’est le secret de la qualité », a déclaré Axel Dumas, le patron de Hermès, avant de couper le ruban d’inauguration de la manufacture.

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Le bâtiment de Saint-Vincent-de-Paul, baptisé la maroquinerie de Guyenne, a été construit sur une ancienne zone de stockage de remblais par l’architecte Patrick Arotcharen.

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C’est la 19e manufacture du groupe qui réalise toute sa maroquinerie en France et qui doit faire face à une demande mondiale de produits de luxe toujours plus forte.

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« On est dans un rythme de croissance soutenu », ce qui pour Hermès signifie « augmentation du nombre d’artisans, formation et donc nouveau site », selon Guillaume de Seynes.

En juillet, le groupe a annoncé un semestre « exceptionnel » avec des ventes s’élevant à 4,235 milliards d’euros, en hausse de 70% par rapport à 2020 et de 29% par rapport à 2019 avant la pandémie.

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La manufacture de Saint-Vincent-de-Paul aura à terme, comme l’ensemble des maroquineries du groupe, sa propre école qui délivrera un diplôme national d’Etat, un CAP maroquinerie. La première école Hermès des savoir-faire a ouvert début septembre au sein de la maroquinerie de Fitilieu en Isère.

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Depuis 2010, Hermès a ouvert neuf maroquineries en France, portant à plus de 4.000 le nombre d’artisans selliers-maroquiniers au sein du groupe. Trois autres projets de manufactures sont en cours, à Louviers (Eure), à Tournes (Ardennes) et à Riom (Puy-de-Dôme).

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