Jean-Marie Périer parcourt ses souvenirs yéyés et la mode des années 90

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Johnny et Sylvie, Françoise et Jacques, Dick, Eddy ou Sheila, mais aussi Lagerfeld, Alaïa, Kenzo… En 300 clichés, dont plusieurs inédits, Jean-Marie Périer balaie les deux grandes périodes de sa carrière de photographe dans une exposition nostalgique à la Grande Arche de La Défense (Hauts-de-Seine).

Sur 1.200 m2, les années insouciantes des yéyés et le monde de la mode des années 1990, où les créateurs étaient des rock stars, s’affichent jusqu’au 3 mars.

Michel Berger encore adolescent, Sylvie Vartan marguerites dans les cheveux, Johnny Hallyday posant à la James Dean, Christophe et ses chaussettes rouges…

James Brown, les Beatles, les Rolling Stones, Chuck Berry, Stevie Wonder sont également immortalisés avant qu’ils ne deviennent des stars inapprochables.

« Toutes les photos sont mises en scène, c’était du spectacle. Car la réalité ne m’intéresse pas », reconnaît l’artiste. Bob Dylan est l’exception: incapable de communiquer avec lui en anglais, il est le seul auquel le photographe n’a jamais rien pu imposer.

Photographe emblématique de « Salut les copains », Jean-Marie Périer avait à peine 22 ans quand il est embauché par Daniel Filipacchi pour photographier « des mômes qui partaient de rien, de vrais prolos pour certains ».

« Moi j’avais toutes les chances: je connaissais déjà leur monde, ses pièges, la trouille qu’ils pouvaient avoir, je connaissais tout ça par coeur. Mais je n’essayais pas d’être eux, de leur ressembler, c’est pour cela que jamais aucun ne m’a refusé quoi que ce soit », assure ce fils et petit-fils d’acteurs.

Jean-Marie Périer parcourt ses souvenirs yéyés et la mode des années 90
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Ses portraits intimistes de Françoise Hardy, dont il fut amoureux, ceux de Claude François, Alain Delon, Dick Rivers, Eddy Mitchell, Julien Clerc, France Gall font revivre ces années d’insouciance de l’après guerre d’Algérie.

« Une époque où je n’avais que des projets », souligne Jean-Marie Périer, 78 ans. « Aujourd’hui, je suis vieux, et je n’ai que des souvenirs », s’amuse-t-il, en allusion au titre de l’exposition « Souvenirs d’avenir », ouverte jusqu’au 3 mars.

Pour l’académicien Marc Lambron, qui préface le catalogue d’exposition, Jean-Marie Périer, « photographe de guerre de la première génération sans guerre », a su « capte(r) l’innocence quand elle ne sait pas encore qu’elle va devenir un mythe ».

Autre pan de l’exposition: les monstres de la mode que Jean-Marie Périer a côtoyés dans les années 1990 notamment en travaillant pour le magazine Elle, dirigé par sa soeur Anne-Marie.

On croise ainsi sur les cimaises Christian Lacroix et sa soeur Françoise, noyée sous un flot de journaux, Sonia Rykiel en Marianne porte-drapeau ou encore Kenzo juché sur un éléphant.

L’exposition se veut « populaire, ce qui est très mal vu en France » dans le monde de l’art, fait remarquer Jean-Marie Périer. « Mais dès que je serai mort, ils diront que c’était bien », raille-t-il.

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