Kristina De Coninck, une quinqua belge au top

Kristina De Coninck © DR

Présente dès le premier défilé de Dries Van Noten dans les années 90, elle a, en mars dernier, ouvert le centième show du créateur. A 56 ans, la top belge, qui pose dans ce numéro, vit une deuxième jeunesse dans la mode. Rencontre.

« Commencer ce centième défilé avec Kristina était un souhait profond ; elle était là lorsque j’ai débuté et si quelqu’un méritait de faire cette ouverture, c’était bien elle « , racontait dernièrement Dries Van Noten dans une interview. La jeune femme avait 28 ans – ce qui est déjà  » âgé  » pour la profession – lorsqu’elle passa son premier casting pour Dirk Van Saene. Dès le lendemain, elle travaillait pour le créateur, un des fameux  » Six d’Anvers « .  » J’avais un boulot dans l’encodage, plutôt ennuyeux, et l’idée de devenir modèle m’attirait beaucoup, se souvient-elle.

En backstage de Martin Margiela dans les années 90.
En backstage de Martin Margiela dans les années 90.© Ronald Stoops

Même si je ne savais pas réellement dans quoi je m’engageais. Je rêvais du maquillage et des vêtements que je voyais dans les magazines alors que le style, chez nous, était très avant-gardiste.  » Au fil du temps, elle s’éloignera néanmoins du sérail… jusqu’à ce que son minois réapparaisse, il y a de ça deux ans, sur une photo des nineties la montrant dans les backstages de Martin Margiela, dévoilée lors de la rétrospective de Bozar, The Belgians : An Unexpected Fashion Story.  » Kristina De Coninck fait partie de l’histoire belge de ce secteur, expliquait alors le curateur Didier Vervaeren. Elle évoluait à Anvers, dans les années 80, et appartenait au groupe composé entre autres de la make-up artist Inge Grognard et du photographe Ronald Stoops (NDLR : qui a d’ailleurs réalisé cette fameuse image). Cette affiche est un hommage aux personnes qui ont créé quelque chose de fort à l’époque et qui le font toujours aujourd’hui.  »

C’est ce cliché présenté à Bruxelles qui donna l’idée à la top de retenter sa chance.  » De façon assez inattendue, les réactions positives ont été nombreuses. Après avoir été pendant presque vingt ans vendeuse dans diverses boutiques parisiennes, j’ai donc démissionné, il y a un an et demi, pour entrer dans une agence de mannequins. J’ai senti que c’était le bon moment pour prendre une nouvelle direction. Et je suis heureuse d’avoir eu le courage de sauter le pas.  »

Au centième défilé de Dries Van Noten.
Au centième défilé de Dries Van Noten.© imaxtree

Bien lui en prit puisque quelques mois plus tard, elle revenait sur le devant de la scène, en avant-propos d’un défilé anniversaire qui fit date dans la mode noir-jaune-rouge.  » J’ai appris la nouvelle la veille, se remémore l’élégante quinqua. Après l’essayage, j’ai vu des cartes avec les inscriptions 1 et 57 sur les looks que je devais porter mais je n’en ai pas compris tout de suite la signification. Et l’ordre de passage est susceptible de changer jusqu’à la dernière minute. Si j’étais nerveuse ? Oui, bien entendu. Je sentais mon coeur battre la chamade. Les premiers pas sur le catwalk s’effectuaient dans la pénombre. Mais lorsque les projecteurs se sont allumés et que j’ai découvert les spectateurs dans la salle, cela m’a immédiatement portée.  »

Un honneur qui a, depuis, permis à la Belge de multiplier les contrats. Ainsi, Zara a fait appel à elle pour sa campagne de cet automne.  » C’est fantastique de revenir aujourd’hui dans cet univers. L’idée selon laquelle la beauté va de pair avec la jeunesse est révolue. Chaque âge a son charme. Je ne crains pas de vieillir. C’est la vie. J’ai toujours trouvé ma mère très belle. Parce qu’il s’agissait de ma maman bien sûr mais aussi parce qu’elle rayonnait. J’admire de nombreuses femmes plus mûres. Comme l’actrice Helen Mirren, par exemple. L’Oréal a dernièrement organisé un défilé sur les Champs-Elysées, dont elle a fait l’ouverture. Je trouve ça génial !  »

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