L’irrepressible envie de petites robes noires de Jean Touitou, patron d’A.P.C.

Pour la première fois dans l’histoire de la griffe, A.P.C. lance pour le printemps une collection capsule de cinq petites robes noires aux noms d’héroïnes de roman.

Sur l’étiquette, on peut lire A.P.C. par Jean Touitou. Une envie de rappeler qui est le patron ?

Jean Touitou, fondateur d'A.P.C.
Jean Touitou, fondateur d’A.P.C.© DR

Il faut plutôt y voir un clin d’oeil ironique à la multiplication des collaborations entre différentes maisons. Cette collab, c’est un peu l’union de mon moi profond, celui qui se dit « de quoi est-ce que j’ai vraiment envie », et de mon surmoi plus raisonnable qui m’empêche de faire trop de bêtises. Ça m’amusait de jouer intellectuellement avec ces notions. Dans ce métier, on est tous un peu double car on ne peut pas exactement faire tout ce que l’on veut quand on le veut.

Il y a quelque chose de très bovarien dans la recherche et l’insatisfaction permanentes des consommateurs de mode.

Qu’est-ce qu’il avait de si étrange ce désir de faire des robes ?

Il est monté lentement en moi, un peu comme une envie de femme enceinte que je ne m’explique pas. Cela fait trente ans que je fais des vestes pour homme. Là, tout à coup, je me suis senti prêt à faire une sorte de coming out mental, à approcher une féminité plus profonde.

Pourquoi sortir une capsule de petites robes noires… au printemps ?

Je n’ai pas du tout pensé au timing, j’avais envie de faire ce projet, là, maintenant, j’avais sous la main du très beau tissu, j’ai créé cinq robes et ensuite je leur ai donné des noms. Ces petites robes noires, je les vois presque comme un vêtement de combat toujours là quand on a besoin de lui, à l’image du smoking des hommes qui se plie facilement dans une valise.

Ces noms justement, parlons-en…

Modèle EMMA
Modèle EMMA© SDP

La robe 3 s’appelle Diane comme la déesse de la chasse, elle me rappelle une tenue que portait ma mère à Tunis lors d’un spectacle de danse. Les quatre autres ont des noms d’héroïnes de roman. La robe 5 évoque Emma avant qu’elle ne devienne Madame Bovary, qu’elle ne se crée des rêves qu’elle ne pourra jamais satisfaire et qui la conduiront à sa perte. Son histoire c’est une peu celle de la mode, en fait. Il y a quelque chose de très bovarien dans la recherche et l’insatisfaction permanentes des consommateurs de mode.

Les robes seront vendues sur www.apc.fr et à la nouvelle boutique A.P.C. qui ouvrira ses portes courant avril : 60, rue Antoine Dansaert, à 1000 Bruxelles.

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