La Fashion Week homme débute à Paris, avec en vedette Virgil Abloh, du spectacle et de la loose

Virgil Abloh en compagnie de Kendall Jenner, au Gala du Met 2018 © Reuters

Après Milan, les projecteurs se braquent sur les podiums parisiens à partir de mardi soir, pour une Fashion week masculine dont la star sera le créateur Virgil Abloh, roi du streetwear de luxe, qui fera ses débuts chez Louis Vuitton jeudi.

La semaine s’annonce chargée pour le designer américain de 38 ans, architecte de formation, également DJ et ex-collaborateur de Kanye West, qui présentera mercredi le défilé de sa propre griffe, Off-White.

Lancé en 2013, ce label est devenu en quelques saisons l’un des plus en vue dans le monde de la mode. Il a conquis les jeunes générations, avec son style streetwear, ses baskets et ses sweats, son logo fait de bandes obliques noires et blanches, et ses collaborations à succès, avec Nike, Jimmy Choo, Moncler…

Virgil Abloh devisant devant les caméras sur une de ses créations pour Nike
Virgil Abloh devisant devant les caméras sur une de ses créations pour Nike© DR

La marque compte 3,9 millions d’abonnés sur Instagram et ses défilés sont pris d’assaut. Celui de mars dernier à Paris, lors de la Fashion week femme, avait viré à l’émeute dans la foule compacte agglutinée à l’entrée du show.

Nommé en mars directeur artistique des collections homme de Louis Vuitton -les collections féminines étant du ressort de Nicolas Ghesquière- ce fils d’immigrés ghanéens né dans l’Illinois, est l’un des rares Noirs à la tête d’une griffe de luxe.

Designer au parcours atypique, il succède chez Vuitton au Britannique Kim Jones, nommé chez Dior homme pour remplacer Kris Van Assche, lui-même parti chez Berluti dans un jeu de chaises musicales.

La première collection de Kim Jones chez Dior homme, samedi, promet d’être un autre moment phare de cette semaine parisienne printemps-été 2019, qui verra se succéder 50 défilés jusqu’à dimanche soir.

Performance, loose, streetwear et féminisation du vestiaire

Deux jeunes marques, CMMN SWDN et GMBH, originaires de Suède et d’Allemagne, ouvrent le bal mardi soir. Quinze nationalités au total sont représentées parmi les marques présentes à Paris, où Raf Simons fera son retour après trois saisons à New York.

VOlivier Saillard, historien de la mode Olivier Saillard, ancien directeur du Palais Galliera, dans l'expo consacrée à Azzedine Alaia
VOlivier Saillard, historien de la mode Olivier Saillard, ancien directeur du Palais Galliera, dans l’expo consacrée à Azzedine Alaia© Belga Image

Dans la journée, hors calendrier officiel, le chausseur J.M. Weston, sous la direction artistique de l’historien de la mode Olivier Saillard, présentera une performance de la chorégraphe Mathilde Monnier autour des modèles de la marque.

Une présentation qui se démarque des habituels défilés de mannequins au pas de course, en dix-quinze minutes chrono. C’est aussi une autre vision du défilé que défend Stéphane Ashpool, à la tête du label Pigalle Paris, qui organisera jeudi soir un spectacle d’une heure à la Salle Pleyel mêlant danse et musique pour dévoiler sa collection.

A quoi faut-il s’attendre sur les podiums? « Le streetwear, les volumes ‘loose’, tout ce qui vient des plus jeunes, des millennials, continue à exploser », souligne Marie Sauvetre, styliste homme au bureau de tendances Peclers Paris.

« Aujourd’hui, tout se mélange. On n’est plus dans des cases, il n’y a plus de segmentation aussi rigoriste qu’avant, avec un look pour les jeunes, un look pour les plus âgés, un look pour aller bosser, un look pour le week-end… »

Autre tendance dans le dressing des hommes, l’influence du vestiaire féminin, avec ses couleurs et ses matières fluides, relève la styliste. Avec l’idée « qu’il n’y a pas que les filles qui peuvent s’habiller comme elles veulent. Le vestiaire homme devient moins statutaire et prisonnier de ses codes », constate-t-elle.

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