La haute couture en 13 nombres d’or
La haute couture est régie par des règles très précises. On n’y entre pas comme dans un moulin, on n’y fait pas tout ce que l’on veut. C’est qu’il ne faudrait surtout pas la confondre avec le prêt-à-porter. Le tour de la question en 13 chiffres-clés.
1845. Charles Frederick Worth s’installe à Paris, au 7, rue de la Paix. Le Britannique fait défiler ses collections sur de vraies femmes, une première, avant lui, c’était sur des poupées. Il étiquette également ses créations, à son nom. Il invente ainsi le modèle original, faisant du coup basculer l’artisan-couturier dans la catégorie couturier-artiste. Quelques années plus tard, il sera à l’origine de la Chambre syndicale de la haute couture, exception française.
1910. La couture et ce que l’on appelait alors la confection, l’ancêtre du prêt-à-porter, se séparent et décident de faire « chambre » à part.
100, rue du Faubourg Saint-Honoré, Paris. C’est l’adresse de la Chambre syndicale de la couture, ce cercle très fermé qui compte les membres de la haute couture, les métiers d’art et la haute joaillerie. Elle organise notamment le calendrier des défilés. Et dirige également l’école de la Chambre syndicale de la couture parisienne, fondée en 1927. L’enseignement y repose sur la valorisation des savoir-faire traditionnels. Y furent élèves Karl Lagerfeld, Yves Saint Laurent, Issey Miyake, Alexis Mabille ou Gustavo Lins.
1945. La haute couture, exclusivement féminine, est réglementée, 106 griffes sont alors labellisées.
20. C’est le nombre minimum de salariés « concourant à la création et à la réalisation de la collection dans les propres ateliers de la maison ».
25 passages au moins par défilé, chaque saison, « composés de modèles de jour et du soir, créés par la maison et entièrement réalisés dans des matières de qualité équivalente à celle employées pour les répétitions destinées à la clientèle ».
2 saisons couture, le printemps-été et l’automne-hiver qui défilent respectivement en janvier et en juillet, à Paris. Tandis que le prêt-à-porter organise ses shows en décalage, l’hiver est présenté au printemps et l’été à l’automne, à Paris mais aussi à New York, Londres et Milan.
20 000 clientes haute couture en 1945, 2 000 en 1970, 300 en 1974… Aujourd’hui, on ne les compte plus. Les temps ont changé, elles ne s’habillent plus en couture du matin au soir et ne sont plus fidèles à une maison, de saison en saison. Ces pièces-là se portent désormais de préférence lors d’événements exceptionnels.
2 essayages, soit autant d’aller-retour entre l’atelier et la cliente pour des pièces uniques faites à la main.
15 maisons peuvent se prévaloir de l’appellation haute couture, juridiquement protégée : Adeline André, Alexis Mabille, Anne Valérie Hash, Atelier Gustavo Lins, Bouchra Jarrar, Chanel, Christian Dior, Christophe Josse, Franck Sorbier, Giambattista Valli, Givenchy, Jean Paul Gaultier, Maison Martin Margiela, Maurizio Galante et Stéphane Rolland.
1997. Quelques membres sont désormais « invités » à faire partie du club très fermé. Cette année-là, Thierry Mugler et Jean Paul Gaultier ont été les premiers de la liste, ils venaient du prêt-à-porter, c’était le signe d’un changement d’époque. Aujourd’hui, on y dénombre onze membres invités, dont Alexandre Vauthier, Zuhair Murad, Julien Fournié, Serkan Cura ou Schiaparelli. Ce statut est par nature transitoire, les candidats doivent être agréés chaque saison par l’ensemble des maisons bénéficiant de l’appellation haute couture.
6 maisons figurent sur la liste des membres correspondants, à l’origine non parisiens : Atelier Versace, Azzedine Alaïa, Elie Saab, Armani Privé, Valentino et Viktor & Rolf.
1 définition de la haute couture, signée Karl Lagerfeld. « Une culture, une façon de voir, une discipline. »
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