La malle, un must au long cours signé Louis Vuitton
Né au XIXe siècle, le coffre de voyage imaginé par Louis Vuitton affole encore people et globe-trotteurs fortunés. Déclinée en sac à main ou commandée sur mesure pour un trip exclusif, voici une icône au long cours.
Un modèle en peuplier segmenté en casiers, plus facile à transporter, pourvu de coins de protection et de poignées en métal.
L’histoire de cet objet mythique débute en 1835, à 400 km de Paris, dans un village du Jura où vit Louis Vuitton. L’ado n’a alors que 14 ans mais décide de monter à la capitale… à pied. Pendant ce parcours initiatique, il apprend à travailler le bois et, deux ans plus tard, devient apprenti chez Monsieur Maréchal, un layetier-emballeur parisien qui conçoit des coffres destinés aux effets personnels des riches voyageurs.
On est à l’époque du développement du chemin de fer européen, l’affaire tourne. En 1854, le jeune Jurassien se marie et ouvre son propre commerce, la première pierre d’un véritable empire. Très vite, le spécialiste perfectionne ses créations, les habillant de toile enduite, puis lançant un modèle en peuplier segmenté en casiers, plus facile à transporter, pourvu de coins de protection et de poignées en métal.
L’iconique malle Vuitton voit ainsi le jour. Et remporte d’emblée un franc succès auprès des acheteurs. Pour faciliter la production, les ateliers déménagent en dehors de la capitale, à Asnières, où la cinquième génération travaille encore de nos jours, notamment sur les projets sur commande et sur mesure.
Progressivement, pour éviter d’être trop facilement copiés, Louis, puis son fils Georges, complexifient l’imprimé recouvrant ces grandes valises. S’adaptant à la disparition des robes à crinoline, l’entreprise propose également une nouvelle version de l’objet, s’ouvrant à la verticale, avec penderie d’un côté et tiroirs de l’autre, dont la serrure incrochetable vient encore renforcer la fiabilité.
En 1897, nouveau tournant. Georges réfléchit à l’image de sa marque et esquisse des étoiles, des fleurs, des losanges… La fameuse toile Monogram prend forme. La griffe se diversifiera aussi avec l’apparition de bagages souples : le Steamer Bag, initialement destiné au linge sale, puis le Keepall, ancêtre de notre sac de voyage actuel.
Après la Seconde Guerre mondiale, le label part à la conquête de la planète en multipliant les enseignes, puis fusionne en 1987 avec Moët Hennessy pour former le groupe LVMH, désormais leader mondial du luxe. Ce n’est qu’en 1998, sous l’égide de l’Américain Marc Jacobs, que le maroquinier s’invitera dans le secteur de la mode, avec une ligne de prêt-à-porter, des chaussures et des bijoux.
Aujourd’hui, la maison continue sa modernisation fashion, multipliant les collaborations audacieuses et les campagnes avec les plus grandes stars du moment, mais sans jamais se déconnecter de son savoir-faire originel… Et l’aura du fameux coffre reste une réalité.
Ainsi, une variante à la taille sac à main, La Petite Malle, permet désormais d’arborer ce classique en toute légèreté. Quant au format XXL, il fait régulièrement parler de lui.
En 2013, une réplique géante, abritant une expo, faisait irruption sur la place Rouge, à Moscou, suscitant l’indignation des badauds. Plus sagement, au printemps dernier, deux spécimens, avec habillage intérieur couleur terre battue, accompagnaient les prestigieux trophées du tournoi de Roland-Garros. Pour sûr, le mythe n’est pas prêt à se faire la malle…
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