La revanche de Victoria Beckham

La Spice Girl a mûri: alors que sa troisième collection de vêtements -très réussie- arrive cette semaine sur le site de vente en ligne Net-a-porter, elle s’affirme plus que jamais comme une icône de style.

Il est loin le temps où la jeune fille se trémoussait sur Wannabe, le nombril à l’air en robe trop courte. A 35 ans, dont 11 passés aux côtés du footballeur David Beckham, la chanteuse anglaise un brin vulgaire s’est transformée en une créatrice élégante et respectée. Marc Jacobs ne tarit plus d’éloges à son égard: « Son amour de la mode va bien au delà du simple fait de s’habiller. Elle est aussi méticuleuse dans ses créations qu’elle l’a été dans l’invention de son personnage » déclare-t-il dans le numéro de décembre d’Harper’s Bazaar UK, où elle apparaît en couverture.

Le chemin vers la reconnaissance fut pourtant long. Pendant des années, en dépit de ses nombreux efforts vestimentaires, Victoria a surtout l’air d’une fashion victim. Du temps du girl band, les tabloids la surnomment Posh (chic en anglais) en raison de ses tenues griffées, mais cet étalage clinquant ne trompe personne. Les choses ne s’arrangent guère lors de son mariage avec la star du foot en 1999: leur mode de vie devient alors si ostentatoire que leur propriété est immédiatement surnommée Beckingham Palace par les médias.

En 2004, après quelques essais musicaux en solo au succès mitigé, son attirance pour la mode se précise: elle signe une première collaboration avec Rock and Republic, une marque de jeans américaine. En 2006, Roberto Cavalli la fait défiler à Milan. En 2007, sa nouvelle ligne de parfums lui rapporte plus de 100 millions de dollars de chiffre d’affaires, et le double l’année suivante. Si son style reste encore approximatif, Victoria Beckham prouve déjà à cette époque que son meilleur atout, c’est elle. Comme Madonna ou Kate Moss, son nom fait vendre.

Cela ne l’empêche pas d’essuyer un cuisant échec en 2008: sa ligne de jeans, dvb (pour David et Victoria Beckham) Jeans, ne rencontre pas le succès escompté. Les magasins américains lui reprochent son manque de soutien dans la promotion de la collection.

Beaucoup de stars lancées dans la mode des celebrity lines se seraient arrêtées là. Pas Victoria, qui enchaine avec la présentation de sa première collection de robes de luxe durant la fashion week new-yorkaise de février 2008. Elle est cette fois soutenue par un ami, le créateur Roland Mouret, qui a pris soin de recruter lui-même son équipe de production. A l’arrivée, la ligne est fortement inspirée de la célèbre Galaxy Dress du créateur français, mais les critiques sont bonnes. La même année, son apparition en égérie de Marc Jacobs, photographiée la tête dans un shopping bag géant par Juergen Teller, confirme son revirement d’image auprès des branchés.

Le succès se vérifie les saisons suivantes, jusqu’à la sortie, ces jours-ci, d’une troisième collection de robes sobres et ajustées, à la coupe précise et flatteuse. Pour l’occasion, les jeans sont de retour, ainsi qu’une ligne de solaires: « Je souhaite faire les choses progressivement et construire la marque de manière stratégique. Il m’a pour cela fallu trouver le bon rythme, avec la bonne équipe. (…) Je suis une perfectionniste et je ne veux rien bâcler. » déclare-elle mardi à WWD. « Je compte bien être encore là dans 25 ou 30 ans » ajoute-t-elle à propos de sa marque. On a envie d’y croire avec elle.

Les collections de robes, de jeans et de lunettes Victoria Beckham printemps-été 2010 sont disponibles sur Net-a-porter et seront en vente à partir de février à la boutique Maria Luisa du Printemps Haussmann.

Géraldine Dormoy

Plus d’informations sur le site de Victoria Beckham.

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