La sulfureuse marque American Apparel vire son fondateur et gourou
La marque American Apparel, célèbre pour ses campagnes très sulfureuses, vient de se séparer de son fondateur Dov Charney, dont la conduite est critiquée et l’objet d’une enquête.
« Cela ne nous rend pas joyeux mais le conseil d’administration a estimé que c’était la bonne chose à faire. Dov Charney a fondé American Apparel mais la compagnie ne se résume plus à un homme et nous sommes convaincus que ses plus beaux jours sont encore devant elle », a résumé Allan Mayer, désormais la présidence du conseil avec David Danziger, suite à l’annonce de l’éviction de Dov Charney, créateur de la marque en 1989.
Le conseil d’administration d’American Apparel a donc décidé d’écarter Dov Charney à cause « de l’enquête en cours sur sa conduite ». En effet, ce patron a été à maintes reprises accusé de harcèlement sexuel sur ses employées. L’une d’elles l’a même accusé d’en avoir fait son « esclave sexuelle ». Malgré sept actions en justice intentées contre lui pour des motifs de cet ordre, la position de Dov Charney à la tête de l’entreprise n’a jamais été réellement menacée jusque ces jours-ci.
Charney est littéralement le cerveau d’American Apprel, son gourou, et à l’origine des campagnes de pubs de la marque, si controversées et souvent à juste titre. Se promenant en sous-vêtements dans son bureau, adepte d’une langue souvent jugée graveleuse, Dov Charney est à l’image de la marque qu’il a crée.
Ajoutez aux polémiques autour de la quasi pornographie des campagnes publicitaires jugées trop explicites et « inutilement sexuelles », – certains clichés utilisés pour la promotion sont d’ailleurs des photos envoyés à Dov Charney ou pris par lui – ou l’instrumentalisation de jeunes filles mineurs, la discrimination à l’embauche et les licenciements abusifs (le cas d’un employé congédié parce sous traitement contre le cancer) et vous aurez une image de marque très écornée pour une entreprise en difficulté. Depuis quelque temps, la marque avait pourtant commencé à redéfinir son image, en délaissant la provoc pour attirer l’attention sur ses employés, sur le fait que sa production était réalisée sur le territoire américain, etc. Dans ces conditions, se séparer de celui qu’on qualifie de « tête pensante » peut se révéler salvateur…
>>> Petit rappel de toutes les controverses suscitées par American Apparel
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