Le bob revient, mais comment le porter?
Ancien combattant, incontournable de la Grande Boucle, emblème du rap français et star du grand écran, ce « bucket hat » transcende les clichés pour se faire flamboyant. Tout ce qu’il faut savoir pour adopter (ou pas) cette nouvelle icône du luxe.
Né au début du XXe siècle, il débarque sur les côtes normandes en 1944, vissé sur la tête des soldats de l’armée américaine venus libérer l’Hexagone. A l’époque, la population a pour habitude de baptiser ses sauveurs Robert, puis, Bob – diminutif affectueux dudit prénom. Au fur et à mesure, le couvre-chef informe, jusqu’alors appelé bucket hat (pour » chapeau seau « ), finit par adopter le même patronyme. Et puisqu’il protège le crâne, la nuque, les oreilles et les yeux du soleil, le bob part, tout naturellement, à la conquête des plages. Puis, dès 1960, il devient l’objet publicitaire fétiche des caravanes du Tour de France. Dans l’imaginaire collectif, il ne se débarrassera, d’ailleurs, jamais totalement de cette association. Durant les 80’s, il connaît son apogée lorsque les danseurs de breakdance et les rappeurs new-yorkais jettent leur dévolu sur lui ; on pense notamment à LL Cool J faisant du bucket hat rouge Kangol, sa pièce signature. Pas étonnant, donc, que l’on retrouve de nos jours le fameux chapeau – définitivement lié au streetwear – dans les différentes strates du rap français : de Booba à Rohff en passant par Gradur, ou Lorenzo et son célèbre bob régressif Game Boy Color où se pavane un Pikachu sauvage. S’il s’est fait une jolie place dans l’univers de la musique, l’accessoire s’est également illustré dans le milieu du cinéma. En 1973, on le retrouve sur le crâne d’Al Pacino dans Serpico et, en 1998, sur celui de Johnny Depp dans Las Vegas Parano.
Cet automne-hiver, il s’offre encore une nouvelle vie en investissant le monde du prêt-à-porter haut de gamme. Chez Dior, il acquiert même le don d’ubiquité et se décline en une multitude de versions : en polyester, en cuir, en vinyle, uni, à carreaux, en léopard, avec ou sans voilette… Valentino, quant à lui, lui donne des airs rétro et en livre une interprétation en dentelle. Au défilé Nina Ricci, il se porte XXL et mange, avec panache, une partie du visage des mannequins. Partout, il s’érige en véritable must-have luxueux. Du coup, c’est foutu pour votre bob Cochonou récupéré lors de la dernière Grande Boucle…
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