Le Centre Pompidou, Metz aussi…

Ce fut l’un des grands événements de cette année 2010 sur la planète archi : l’ouverture, en mai dernier, du centre Pompidou de Metz, imaginé par l’architecte japonais Shigeru Ban.

Quelques mois plus tard, j’ai enfin pu trouver un week-end pour aller me rendre compte sur place de la réussite (…ou de l’échec, car j’avais aussi entendu beaucoup de critiques) de ce bâtiment atypique… Verdict ?

La première approche fut inattendue : du haut de la grand-roue du Marché de Noël, au coeur de Metz, le tissu urbain de la ville est dense, homogène, marqué par des églises, la cathédrale et un gros poulpe blanc éclatant, complètement anachronique…
La deuxième approche fut plus périlleuse : cette ville ayant compris beaucoup de choses en matière de mobilité, mieux vaut ne pas essayer de rejoindre le musée Pompidou en voiture… La moitié du centre est piéton et les sens uniques font légion. Après avoir tourné en rond une demi-heure, le parking s’imposa. L’oeuvre de Shigeru Ban n’est en réalité qu’à 10 minutes à pied du coeur de la ville, juste derrière la gare.

La troisième approche fut émotionnelle : une architecture majestueuse, très légère et pourtant monumentale. La structure en bois (Shigeru Ban nous confiait dans le Vif Weekend du 4 juin dernier que, enfant, il aurait aimé devenir charpentier…) forme une nef impressionnante sous laquelle sont blottis les volumes d’exposition. En été, les volets en verre du rez-de-chaussée se lèvent pour effacer les limites entre intérieur et extérieur. A l’extrémité des salles d’expos (occupées actuellement par une très belle exposition, Chefs-d’oeuvre ?, qui parcourt les différents courants de l’art), des boîtes vitrées cadrent des vues vers la ville… Il y a dans la composition de ce bâtiment beaucoup de génie. Un geste osé, mais pas indécent, dans une ville pourtant chargée d’histoire. Alors, certes oui, on voit bien que la forme atypique du bâtiment contraint un peu son aspect fonctionnel, que les buses de ventilation ont été tant bien que mal dissimulées à l’arrière, que le toit n’est pas prévu pour retenir la neige tombée ce week-end-là… Mais le geste est beau… et surtout fédérateur d’un nouveau dynamisme pour la ville. Car, avouons-le, je n’aurais jamais pensé à faire un minitrip là-bas avant cette ouverture… Mais désormais, j’y reviendrai certainement un jour, peut-être pour le musée, mais surtout pour le plaisir de flâner dans les parcs de la ville, le long de la Moselle et dans le centre historique. Et dire qu’il aura fallu un Japonais pour me faire découvrir une destination à moins de 300 km de chez moi !

Fanny Bouvry

Architectes : Centre Pompidou-Metz © Shigeru Ban Architects Europe et Jean de Gastines Architectes, avec Philip Gumuchdjian pour la conception du projet lauréat du concours / Metz Métropole / Centre Pompidou-Metz.

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