Le Plan C de la fille des fondateurs de Marni

Printemps-été 20. © SDP

Depuis sa séparation avec la griffe Marni, qu’elle avait créée, la famille Castiglioni se faisait discrète. La fille de Consuelo et Gianni a toutefois repris aujourd’hui le flambeau et lance sa propre marque. Un retour aux sources, toujours avec le clan C.

En octobre 2016, suite au rachat de sa griffe par OTP (le groupe du fondateur de Diesel, Renzo Rosso), la famille Castiglioni quittait Marni, un label qu’elle avait lancé en 1994. « OTP avait une vision différente de l’avenir de la maison et c’était très compliqué. L’entreprise a évolué rapidement, et nous ne reconnaissions plus l’ambiance du début », explique Carolina Castiglioni, la fille de Consuelo et Gianni, le couple à l’origine de la marque.

Après une précieuse année passée auprès de ses enfants, Carolina a néanmoins repris le chemin de la mode et s’est attelée au développement d’un nouveau projet. Et tout s’est enchaîné. « En janvier 2018, nous nous sommes réunis pour discuter de nos ambitions. En juin, nous lancions Plan C et une première collection pour le printemps-été 19, raconte la créatrice. Nous devons cette rapidité à notre réseau. Nous n’avons pas dû chercher de fournisseurs, de producteurs ou de points de vente. Cela fait de nous des privilégiés, et j’en ai conscience. Mais se faire une place reste un défi. Je fais face à autant de concurrence que tous les autres jeunes labels. »

J’aime associer des teintes qui, à première vue, ne s’accordent pas.

Côté collection, les pièces proposées se veulent fortes et pleines de caractères, avec des combinaisons de couleurs et des volumes imposants, voire oversized. Dans le dressing de l’automne-hiver actuel, on retrouve ainsi un sweat long à imprimés graphiques, associé à une jupe plissée turquoise, ou encore un anorak jaune et blanc et des sandales vernies à talon chunky. « J’aime associer des teintes qui, à première vue, ne s’accordent pas », raconte notre interlocutrice, dont la propre fille décore depuis trois saisons les sacs de la ligne. Mais si le vestiaire de Plan C se veut parfois expérimental, il n’en reste pas moins encore portable: « J’apprécie les tenues simples et élégantes que l’on peut mettre au travail, pour aller faire les courses ou pour sortir, sans avoir à se changer. » Impossible dès lors de ne pas remarquer les points communs entre les deux labels. « Plan C est souvent comparé à son prédécesseur, Marni, et ça ne me dérange pas. Mais leurs deux univers sont bien différents. Nous étions deux cents personnes à travailler à l’époque, ici nous ne sommes que quinze, précise la créatrice. Côté style, il est vrai par contre que nous sommes revenus à nos premières amours. Je suis influencée par le sens de l’esthétique de ma maman, mais j’apporte aussi une vision personnelle en imaginant des modèles que je pourrais moi-même porter. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il n’y aura jamais de collection masculine. Je n’aurais pas assez d’inspiration. »

Printemps-été 20.
Printemps-été 20.© SDP

Histoire de clan

La marque reste cependant une affaire de famille et le père et le fils, Giovanni, y ont retrouvé les mêmes fonctions: le paternel est CEO et le fiston s’occupe de la production. Consuelo, elle, a choisi de ne pas participer à l’aventure. « Ma mère profite de la vie et de ses petits-enfants », précise Carolina qui baigne dans le milieu depuis sa plus tendre enfance. Son arrière-grand-mère du côté paternel était déjà fondatrice de Ciwifurs, qui fournissait par le passé Prada et Moschino en cuir et en fourrure. Et Plan C a pris ses quartiers dans les anciens bâtiments de l’entreprise de cette aïeule, tout comme le fabricant de bijoux Aliita, géré par Cynthia Vilchez… l’épouse de Giovanni.

Depuis l’âge de 13 ans, Carolina travaille par ailleurs pour ses parents. Elle a participé aux collections Kids, au lancement du site Internet et de la boutique en ligne, et elle était responsable de nombreux projets spéciaux de Marni, comme l’exposition durant le Salone del Mobile à Milan. A l’instar de sa mère, elle n’est toutefois pas styliste de formation. Elle a suivi des humanités artistiques pour ensuite faire des études de gestion orientées mode. « En imaginant Plan C, je voulais une approche très simple: deux collections par an, exclusivement féminines et pas de défilé. Je ne veux pas non plus faire de différences entre les pièces hiver et été. » Une manière stratégique de s’adapter au public international: le marché asiatique est très important pour le nouveau label, particulièrement en Corée et au Japon. C’est pour cela que l’unique point de vente de la marque se situe aujourd’hui à Tokyo. Dans les autres pays, les collections ne sont disponibles que dans des boutiques multimarques ou en ligne. « En janvier, nous avons ouvert un corner au Bon Marché à Paris, et en février au Harvey Nichols à Londres. Nous envisageons de mettre en place un site Web dédié à nos produits. Nous venons tout juste de commencer, et notre seconde collection débarque à peine dans les vitrines. » Le meilleur reste à venir!

En Belgique, Plan C est disponible chez Princess, à Anvers, La Vie en Rose, à Knokke et Irina Khä, à Liège. Plan-c.com

Automne-hiver 19-20.
Automne-hiver 19-20.© SDP

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