Les garde-temps, c’est de l’argent: le B.A.-ba pour commencer une collection de montres

© Leen Van Hulst
Yoris Bavier

Les montres de collection ne connaissent pas la crise et ceux qui les portent non plus. Petit mode d’emploi non exhaustif pour commencer à investir dans ce secteur pointu.

Rares sont les modèles de montres- bracelets de luxe à connaître des décotes. Traversant les modes et les époques avec élégance, ces précieux artefacts font figure, pour certains, de valeur refuge en temps de crise. Et ce n’est pas Gilles Clavareau (37 ans), patron et fondateur de L’Artisan du Temps, qui dira le contraire. Malgré les longues semaines de fermeture obligatoire et les nombreuses restrictions liées à la pandémie que sa boutique uccloise – spécialisée dans l’achat et la vente de garde-temps d’exception – a connues et connaît encore, son chiffre d’affaires a augmenté. Mais comment démarrer prudemment sa collection? L’expert nous livre cinq conseils pour éviter les tocantes de pacotille.

1. Investir en bon père de famille

Comme pour tous les placements atypiques, l’espérance de gain dans le domaine est difficile à prévoir. Néanmoins, il est possible d’éviter les déconvenues en choisissant une montre qui réunit plusieurs critères. « Au début, tournez-vous uniquement vers les mécaniques et les automatiques suisses, explique Gilles Clavareau. En outre, je conseille toujours de choisir des pièces issues de manufactures, c’est-à-dire des entreprises qui conçoivent et fabriquent leurs propres mouvements. A l’instar de Rolex, Audemars Piguet, Jaeger- LeCoultre, Zenith, Vacheron Constantin ou Omega, par exemple. » Et en ce qui concerne le métal? On opte pour l’acier, tout-terrain, aussi facile à porter dans la vie de tous les jours qu’à revendre.

Patek Philippe
Patek Philippe© LEEN VAN HULST

2. Miser sur des conceptions iconiques

Gerald Genta est à l’horlogerie ce que Karl Lagerfeld est à la mode. Injustement méconnu du grand public, le designer helvète a, entre autres, donné naissance aux mythiques Royal Oak d’Audemars Piguet et Nautilus de Patek Philippe. « Ses designs sont très connus, appréciés et extrêmement recherchés », poursuit notre spécialiste. Davantage issues de la création d’une manufacture que de celle d’un homme, la Speedmaster d’Omega ainsi que la Submariner et la Daytona de Rolex bénéficient également d’une jolie cote, grâce à leur allure.

Rolex
Rolex© LEEN VAN HULST

3. Comme un pro

Depuis quelques années maintenant, le Bruxellois remarque un engouement pour les garde-temps dits « professionnels ». Simples à porter et résistants, ils possèdent des caractéristiques utiles pour des métiers spécifiques. Il s’agit des montres automobiles, militaires; de celles d’aviation ou de plongée. « C’est un rêve d’enfant que de posséder l’outil d’un pilote d’avion ou de rallye. En outre, il y a un côté jouet indéniable, de la même manière qu’avec les voitures ancêtres. » D’après ses calculs, Gilles Clavareau assure que certains modèles pro ou sportifs chez Rolex et Patek Philippe ont augmenté leur valeur de 30% au cours des quatre dernières années; du côté d’Audemars Piguet, on parle carrément d’une cote doublée. Bon à savoir: vous pouvez aussi jeter votre dévolu sur un chronographe. De manière générale, ils jouissent d’une belle popularité sur le marché.

Omega
Omega© LEEN VAN HULST

4. Le full set, sinon rien

Si vous achetez en seconde main, il vaut mieux acquérir un « full set », soit un package complet comme s’il venait de sortir de la boutique. Si celui-ci varie selon les marques, les modèles et les années de production, on espère y retrouver le garde-temps et les pièces qui s’y rapportent – boucle, maillons, bracelet de rechange… -, la boîte, la carte de garantie (bien souvent périmée) et, éventuellement, le certificat d’authenticité ainsi que le manuel d’utilisation. Au minimum. « Désormais, certains vont jusqu’à chercher la facture et les autocollants de protection toujours posés sur les verres », sourit l’horloger bruxellois.

5. Oser la patine

Si l’état général est prédominant dans la valeur d’une tocante, il arrive parfois que certaines patines fassent grimper sa cote. En effet, une montre agrémentée d’un « tropical dial » – le cadran, à l’origine noir, s’est paré d’une douce teinte café à cause d’une exposition répétée aux UV du soleil – ou d’un « spider dial » – le vernis de la même surface s’est craquelé avec le temps, formant un motif de toile d’araignée – possède une plus-value de 10.000 euros. Rien que ça.

L’Artisan du Temps, 758, chaussée de Waterloo, à 1180 Bruxelles. artisandutemps.com

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