Maillots de bain: enfin du choix pour toutes, pour toutes les morphologies
Il y a quelques années, c’était une véritable gageure de trouver de grandes tailles au rayon maillots de bain. Mais les temps changent. L’offre s’est non seulement élargie, mais est aussi devenue plus jeune et plus sexy.
« Acheter un nouveau Bikini pour partir en vacances devrait être un moment agréable, mais pour moi, c’est à chaque fois une épreuve, explique Caroline (39 ans), fonctionnaire et maman de deux enfants. Je mets du 75G, un grand bonnet avec un petit tour de buste, et cette taille est presque introuvable en magasin. Même les boutiques de lingerie spécialisées ne savent souvent pas m’aider. J’achète majoritairement mes Bikinis sur des sites britanniques, car leur offre est plus diversifiée. Mais acheter en ligne peut aussi causer de nombreuses frustrations en matière de taille. «
« C’est vrai que très peu de modèles disponibles sur le marché sont pensés pour les plus grandes tailles, explique Carole Lambert, Brand Design Manager chez PrimaDonna. Certaines clientes nous expliquent qu’elles utilisent nos soutiens-gorge neutres comme hauts de Bikini ou qu’elles transforment nos soutiens-gorge en Bikinis. En 2015, nous avons donc lancé PrimaDonna Swim, allant du 75B au 95I. À l’époque, la concurrence était très limitée. La collection a remporté un franc succès, même pour les plus petites tailles de la gamme PrimaDonna, et nous avons donc lancé Marie Jo Swim deux ans plus tard. «
Vandevelde, l’entreprise belge derrière PrimaDonna et Marie Jo, a commencé par proposer une gamme swimwear pour grandes tailles, avant de l’élargir aux plus petites. Un choix à l’opposé de ce que la plupart des marques font. Pourquoi les femmes à la poitrine plus généreuse ont-elles été oubliées si longtemps ? » Chez Hunkemöller, il s’agissait surtout de marketing, explique Patricia Beurskens, Global Head of Design du label néerlandais. Nous proposons une vaste gamme destinée aux grandes tailles depuis un petit temps déjà, mais nous ne l’avons pas vraiment mise en avant. Une attitude qui a changé l’an passé grâce à notre collaboration avec Danielle van Grondelle, le premier mannequin curvy néerlandais. Nous avons réitéré cette collaboration cet été, car nous avons reçu de nombreuses réactions positives de femmes qui pouvaient enfin s’identifier. «
Oser plus
Pendant longtemps, le manque de choix n’a pas été l’unique problème. Les modèles disponibles laissaient souvent à désirer. » Quand j’achète un soutien-gorge, je fais principalement attention au support et au confort. Surtout après deux grossesses. Le design m’importe moins qu’avant, précise Caroline. Mais pour un Bikini, ce n’est pas la même chose. Le support et le confort doivent être présents, mais le design aussi. Cela paraît évident, mais ça ne l’est pas toujours quand on fait ma taille. Soit le modèle pourrait être porté par une dame âgée, soit il a été conçu en partant du principe qu’une femme avec des courbes préfère les cacher. Je n’ai pas envie d’un maillot me rentrant sous les aisselles, avec une bande de tissu pour cacher mon ventre, par exemple. J’ai le ventre plat, et des fesses rebondies que je désire mettre en valeur. Tous mes Bikinis sont donc noirs, car je peux facilement trouver des culottes noires en magasin. «
Le mouvement body-positive a réveillé de nombreux labels. Nous ne pouvons qu’encourager ce phénomène. Il entraîne une concurrence saine, et ne peut qu’être bénéfique pour les clientes.
» Il y a une grande différence entre la conception d’un Bikini et d’un soutien-gorge, explique Carole Lambert, de PrimaDonna. La lingerie s’achète avec la tête et le coeur. Un maillot ne s’achète qu’avec le coeur. Un ensemble vous plaît ou non. La pression sociale nous demandant d’être toujours belles est très forte. Il y a six ans, nous avons commencé petit. Au début, la coupe de la culotte était encore assez conservatrice, par exemple, mais aujourd’hui nous pouvons être beaucoup plus dans l’originalité. Chaque saison, nous allons un peu plus loin, car nos clientes le demandent. Plus la pièce est originale, plus elle plaît. Il y a trois ans, présenter un modèle comme le » Kiribati « , avec son imprimé animalier, son décolleté plongeant et sa coupe échancrée aurait été impensable. Nous osons plus, tout comme nos clientes. «
Pourquoi une femme à la poitrine plus imposante devrait-elle se contenter d’un modèle ennuyeux?
» Notre collaboration avec Danielle van Grondelle nous a beaucoup appris, explique Patricia Beurskens de Hunkemöller. Nous proposions déjà ces grandes tailles, mais le design n’était pas au point. Danielle nous a poussés à concevoir des modèles plus sexy, et plus fashion. Pourquoi une femme à la poitrine plus imposante devrait-elle se contenter d’un modèle ennuyeux ? «
Le retour du sexy
» La plus grande tendance aujourd’hui, aussi bien dans le swimwear que dans la lingerie, c’est le retour du sexy, explique Carole Lambert, de PrimaDonna. Et le sexy n’est plus considéré comme vulgaire, ce qui est une bonne nouvelle. Aujourd’hui, les femmes se sentent mieux dans leur peau. Cette évolution est due à différents facteurs : le mouvement body-positive qui incite les femmes à être fières de leur corps, peu importe leur taille, mais aussi ce que nous appelons le soft feminism. Lorsqu’elles achètent un soutien-gorge ou un maillot, les femmes veulent d’abord se faire plaisir à elles, et pas à leur partenaire. Elles tiennent moins compte de l’avis des autres. Nous remarquons cette tendance auprès de nos clientes, et nous sommes fières de pouvoir les soutenir. «
» Les bas sexy et échancrés, qui étaient populaires dans les années 80 et 90, sont de retour, confirme également Patricia Beurskens. Les femmes plus rondes les ont également adoptés, et se sentent à l’aise en les portant. Bien sûr, ce n’est pas le cas de tout le monde. La différence réside dans la prise de conscience. Nous, en tant que marque, nous savons ce que nous voulons pour nos clientes curvy. Nous n’allons plus collaborer uniquement avec des Doutzen Kroes ou des Sylvie Meis, nous voulons aussi des Danielle van Grondelle. » Cette prise de conscience a également eu lieu au sein d’autres griffes. » Le mouvement body-positive a réveillé de nombreux labels. Nous ne pouvons qu’encourager ce phénomène. Il entraîne une concurrence saine, et ne peut qu’être bénéfique pour les clientes. «
Les modèles sont de plus en plus jeunes et osés et aujourd’hui ma quête de maillot est beaucoup plus agréable qu’il y a cinq ans
Caroline a également constaté que les marques de swimwear accordent davantage d’attention aux grandes tailles. » Depuis quelques années, l’offre se diversifie. Chaque été, une marque agrandit sa gamme de taille, ou un nouveau label voit le jour. Plus important encore : les modèles sont de plus en plus jeunes et osés. Ma quête de maillot est beaucoup plus agréable qu’il y a cinq ans. Je peux choisir des modèles qui me plaisent, sans avoir à acheter un haut juste parce qu’il me va. «
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