Matthew Williamson dévoile sa ligne pour H&M

Alors que le deuxième volet de sa collection capsule pour H&M sera en vente dans les magasins du monde entier le 14 mai, rencontre à New-York avec le créateur british aux yeux turquoise, séducteur et aussi talentueux qu’ambitieux.

Alors que le deuxième volet de sa collection capsule pour H&M sera en vente dans les magasins du monde entier le 14 mai, rencontre à New-York avec le créateur british aux yeux turquoise, séducteur et aussi talentueux qu’ambitieux.

Qu’est-ce qui vous a charmé dans l’idée de collaborer avec H&M?
Le plaisir de faire profiter de mes créations à une clientèle beaucoup plus large, tout en préservant l’intégrité de mon style. J’avais observé attentivement les collaborations passées, avec Comme des Garçons à l’automne 2008 notamment, et cette aventure me semblait un tremplin idéal pour me faire connaître dans le monde entier. Même si les structures de ma société (une quarantaine de collaborateurs) et celle d’H&M (un mastodonte mondial de 73 000 personnes) sont à l’opposé, le processus de création a été le même. J’ai formulé des demandes quant à la qualité des matières -soie et sequins notamment-et des finitions, et j’ai été exaucé, tout en maintenant des petits prix. Aucune pièce n’excède 200 €. Tout s’est passé de manière idyllique, no dramas, no fights ! (ni drames, ni batailles!, ndlr). J’ai bénéficié des moyens considérables d’H&M pour la campagne publicitaire, filmée à Rio de Janeiro sur la plage de Copacabana avec la top-model Daria Werbowy. Je me suis pris pour une star de cinéma!

Avec cette collection aux couleurs électriques, vous dessinez les contours d’un vestiaire estival idéal. Qu’est-ce qui vous a inspiré?
J’ai voulu créer la parfaite robe de cocktail d’été, la parfaite veste de biker… tout ce qu’il faut pour Ibiza ou Mykonos en Grèce par exemple. J’ai repensé à mes récents voyages en Méditerranée, aux Caraïbes mais aussi en Italie ou à Cuba -je ne vais que là où le soleil triomphe. L’une de mes muses est Jade Jagger, je suis proche aussi de Sienna Miller, Mischa Barton ou Helena Christensen, qui incarnent très bien ce mélange de nonchalance sexy et de glamour sans effort que je recherche. Plus j’avance, plus mon style devient plus luxueux que bohème.

A l’occasion de cette collaboration avec H&M, vous dessinez pour la première fois une ligne masculine. Les prémices du lancement d’une collection homme sous votre propre griffe?
Absolument! Dès l’année prochaine, je l’espère. Pour cette ligne, j’ai imaginé le vestiaire d’un Anglais rock qui ferait le tour du monde. On me parle déjà beaucoup du blouson de cuir clouté, que j’ai imaginé pour un garçon autant que pour ses copines…

Depuis votre passage à la direction artistique de Pucci, entre 2005 et 2008, vous êtes reconnu comme un coloriste hors pair. D’où vous vient, selon vous, ce goût pour le chatoiement des couleurs, visible dans cette collection sur l’usage immodéré que vous faites du motif plume de paon?
Je dois avoir un petit côté paon qui adore faire la roue! De manière générale, je m’inspire beaucoup de la nature et les plumes de paon me séduisent par l’exubérance de leurs teintes.

Plus profondément, j’ai des souvenirs très nets de mon enfance, quand j’avais 10-11 ans et que je regardais ma mère se préparer pour sortir: le choix de ses robes, du vernis à ongles assorti, des souliers… Ces visions m’ont nourri, et j’ai l’impression que je traite la couleur à l’instinct.

J’ai grandi dans une région de l’Angleterre très grise, et je n’ai de cesse de me rattraper… Quand j’étais étudiant à la Central Saint Martin’s, à Londres, mon esthétique était vraiment à contre-courant du minimalisme épuré en vogue à l’époque. Ce fut difficile, j’ai tenu bon. Ma maison toute entière est une explosion de couleurs, et je fuis le noir en toute circonstance. Les femmes ont l’impression d’être à l’aise et puissantes en noir, or ce n’est pourtant pas la teinte la plus seyante. C’est une couleur très corporate, et je suis tout sauf corporate! Mes clientes cherchent des couleurs exubréantes, elles aiment être fières de ce qu’elles portent, ont confiance en leur pouvoir de séduction et marchent tête haute!

Après votre première boutique à Londres, vous venez d’en ouvrir une seconde dans le Meatpacking district à New-York (415 West 14th Street, New York 10014). Voir votre nom hissé au frontispice d’un magasin vous procure quelle sensation?
C’est le résultat d’une ambition assumée: mon nom en haut de l’affiche! Après New-York, je vais ouvrir deux autres boutiques cette année, à Dubaï et au Koweit. Quel contraste avec mes débuts fauchés, quand je cousais des perles sur mes premiers cardigans au fin fond d’un studio de Londres. Mes parents m’ont beaucoup soutenu, ils ont quitté leur job à Manchester pour m’épauler.

Qui sont vos maîtres en style?
Ossie Clark pour le côté Swinging Sixties, Alexander McQueen que j’admire énormément, et Dries Van Noten, mon créateur favori pour mon propre vestaire.

Pour le lancement de cette ligne capsule, vous avez donné une somptueuse fête sur un bateau à New-York, sorte de remake glamour de La Croisière s’amuse, avec un concert de Grace Jones. Un pied de nez à la crise?
Oui, je pensais que Grace Jones serait parfaite pour accompagner la présentation de cette collection, qu’elle apporterait une touche sexy, tropicale et théâtrale. Je voulais un rayon de soleil dans cette période morose.

Katell Pouliquen, Lexpress.fr Styles

Collection à découvrir dès le 14 mai chez H&M.

Fin avril, Lucy Liu, Adrien Brody, Mary-Kate Olsen et leurs amis sont venus admirer la collection d’été de Matthew Williamson à bord du Majesty, amarré à New York pour un remake glamour de La Croisière s’amuse. Découvrez notre diaporama de la soirée

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